Enfances sacrifiées: ces mots résonnent comme un avertissement, une promesse de récits où l’innocence se heurte à la cruauté du monde adulte. Parents terrifiants, institutions impitoyables, guerres dévastatrices… Derrière ces histoires, des enfants tentent de survivre. La littérature sait raconter l’indicible, et certaines enfances méritent qu’on les écoute.

Sacrifiées par les parents
Si les enfants vivent une jeunesse difficile ou tragique, les parents en sont souvent la première cause. En effet, les comportements des parents peuvent être étranges (Le chagrin de Lionel Duroy) ou carrément terrifiants, allant du viol au meurtre en passant par l’abandon.
Kya a été abandonnée de tous, de sa mère d’abord, puis de son frère et enfin de son père. Elle doit apprendre à survivre dans les marais : Là où chantent les écrevisses de Delia Owens.


Une religion mal comprise peut entraîner une mère à commettre le pire sur son enfant : Mudwoman de Joyce Carol Oates. Une mère proche de la folie, comme le père d’Émile : Profession du père de Sorj Chalandon qui écrira, écrira encore sur ce sujet.
Les parents ne comprennent parfois pas un enfant différent : En finir avec Eddy Bellegueule d’Édouard Louis. Et c’est infiniment douloureux. Mais que dire alors quand un père abuse de sa fille : My Absolute Darling de Gabriel Tallent ?




Ce n’est pas toujours facile de protéger des enfants de parents défaillants, nous disent Delphine de Vigan (Les loyautés), Colin Niel (Darwyne), ou encore Mathieu Palain (Sale gosse), que l’on soit un professeur ou un membre d’une institution les défendre.


Sacrifiées à cause d’un évènement extérieur
Dave est enlevé sous les yeux de Jimmy et Sean. Ils n’ont que onze ans, et bien que Dave soit parvenu à s’échapper, la tragédie est en marche : Mystic River de Dennis Lehane. Quant aux parents, au mieux, ils ont compris, bien sûr, mais sont loin de d’imaginer ce que ses évènements auront comme conséquences sur les trois garçons devenus adultes.
Et quand un drame détruit un enfant et que les parents sont défaillants, il ne reste plus que les rêves impossibles à sa sœur : La vraie vie d’Adeline Dieudonné.


Sacrifiées à cause de la guerre
Pas facile d’imaginer des enfants en tant de guerres. Gaël Faye parle pourtant d’eux dans Petit Pays.
Et les institutions ? On en parle des institutions ?
Elles manquent de moyens pour protéger les enfants, c’est connu, mais elles les ont aussi maltraités, hier et aujourd’hui. Des histoires qui dépassent l’imagination.
L’école de garçons Dozier de Marianna en Floride (États-Unis) a fermé ses portes en 2011. Une enquête a été diligentée et on a retrouvé une centaine de tombes, dont certaines ne figurent sur aucun registre. Les enfants, battus, violés, ont subi des traitements inhumains. Cette histoire a inspiré Colson Whitehead pour Nickel Boys.
En France, dans les années 1930, les enfants de la colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer se sont évadés. Pendant son séjour sur l’île, Jacques Prévert a écrit son poème « Chasse à l’enfant », et, plus tard, Sorj Chalandon a publié « L’enragé ».
Plus récemment, les autorités françaises se sont rendues coupables d’esclavagisme en enlevant des enfants réunionnais à leur famille pour les faire adopter par des agriculteurs français (Les enfants de la Creuse). Cette histoire est racontée par Anaëlle Jonah dans Danse avec tes chaînes.
Le livre de Gong Ji-young, Les enfants du silence a attiré l’attention sur le scandale de l’école Gwangju Inhwa. Des enfants sourds étaient battus et violés par leurs enseignants. En Corée du Sud, dans les années 2000.
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