Julip/La Femme aux lucioles/L’été où il faillit mourir — Jim Harrison

Le recueil de Jim Harrison est constitué de longues nouvelles, presque des romans. Parmi les nouvelles : Julip, La Femme aux lucioles, L’été où il faillit mourir. La lecture est exigeante parce qu’il faut s’habituer au style de l’auteur, à ses personnages, avant d’être plongé dans le plaisir de la lecture.

En arrière-plan, un homme au bord de l'eau, au premier plan, la couverture du livre de Jim Harrisson, Julip, La femme aux lucioles
Des nouvelles d’un des plus grands auteurs américains

Service Presse

Ses personnages, parfois marginaux, ne se projettent pas, ils réagissent aux évènements… ou pas. Les informations sont distillées petit à petit, façon puzzle, mais elles finissent toujours par m’entraîner, dans un endroit improbable du Michigan, et lorsque la nouvelle se termine, je quitte l’histoire avec regret.
J’ai achevé ma lecture en me promettant de relire Légendes d’Automne.

Les nouvelles

Chien Brun

L’homme aux deux cents grammes — Chien brun — L’été où il faillit mourir

Un drôle de personnage, Chien Brun, à la fois touchant et antipathique, stupide et astucieux, jusqu’à ce que l’on comprenne qu’il est incapable de prévoir ou de planifier quoi que ce soit. On lui demande de faire quelque chose, il le fait… ou pas, sauf quand il s’agit de boire un verre ou de séduire une femme, pour ça il est toujours partant. Le reste, c’est selon l’humeur, et tout ce qu’il entreprend finit par se heurter à l’impulsion du moment : un verre ou une femme.
Et puis il y a Rose, son grand amour, elle l’a longtemps rejeté et quand elle l’accepte c’est pire encore.
L’été où il faillit mourir est la plus touchante des nouvelles. Père adoptif de deux enfants, dont une fillette handicapée, Chien Brun est confronté aux services sociaux qui ont décidé de ce qui est bon pour elle.

Incipit :

« À quoi bon vivre si je dois me faire arracher plusieurs dents ? se demanda Chien Brun, assis sur une souche de pin blanc, à côté d’une rivière boueuse avec, pour seule compagnie, sa joue tout enflée. »

Julip

Julip a des points communs avec Chien Brun, elle aussi a des difficultés à anticiper les conséquences de ces actes.

Incipit :

« Au tout début d’un mariage passablement alcoolisé, ses parents la nommèrent Julip, un mélange de fleur et de cocktail du Sud. »

Le dolorosa beige

Publiée en 1995, cette nouvelle est toujours d’actualité : Phillip Caulkins, professeur de littérature anglaise, a été mis à l’écart de l’université pour plusieurs raisons. Il a dit : « Bonjour, mesdemoiselles, je vous trouve ravissante aujourd’hui. » à un groupe d’étudiantes qui avaient retiré leurs vêtements chauds.
Les jeunes filles sont allées se plaindre auprès du doyen au sujet de ce commentaire sexiste. Plainte qui en suivait une autre : à propos de poésie, Philip a cité Erza Pound (poète et critique américain aussi connu pour son engagement fasciste et ses propos antisémites). Enfin une plainte pour coups et blessures, retirée quand la soi-disant victime a quitté l’université.
La fille de Phillip prend les choses en main et lui trouve un refuge dans un ranch de l’Arizona. Une nouvelle éblouissante, le professeur randonne en voiture ou à cheval, rebaptise les animaux, c’est ainsi que le passereau devient le dolorosa beige.

Incipit :

« J’entends toujours le bruit de l’eau vive, même lorsqu’il n’y en a pas. Peut-être est-ce mon propre sang que j’entends ? »

Sunset Limited

Gwen apprend qu’un de ses amis est en prison au Mexique. Activiste, Zip est sous le coup d’une vague accusation d’incitation à émeute, mais surtout d’une tentative de meurtre. Elle-même, avec d’autres, faisait partie d’un « groupuscule d’enragés pacifiques ». Mais depuis, ils ont changé, se sont intégrés à la société. Jim Harrison décrit avec finesse les motivations, culpabilité en tête, qui conduisent la bande d’amis à porter secours à Zip.

Incipit :

« Sitôt après que la lune fut couchée, dans la lueur trompeuse d’une aube, encore lointaine, deux silhouettes tournées vers l’est attendaient le train. C’étaient une mère et sa fille ; la première faisait les cent pas en frissonnant tandis que la fille demeurait immobile. »

La femme aux lucioles

Quand Claire profite d’un arrêt à une station de service pour quitter son mari, s’enfuir en courant et se réfugier dans un champ de maïs, je me suis demandé où l’auteur voulait en venir. Avant, encore une fois, de me laisser séduire par la plume de l’auteur et par Claire elle-même.

Incipit :

« Elle n’avait pas encore accepté comme réels les crispations de son estomac et le petit point vert douloureux au centre de son crâne, symptômes annonciateurs d’une migraine ».

Épouses républicaines

Une nouvelle plus classique, Martha a essayé de tuer Daryl, son amant, l’auteur raconte l’histoire à travers le point de vue de Martha et de deux de ses amies qui avaient aussi le jeune homme comme amant. J’avoue avoir eu plus de mal à m’intéresser à ces enfants gâtées.

Incipit :

« Je crois que j’ai peut-être tué quelqu’un, mon amant, mais laissez-moi m’expliquer. D’abord, je suis à Mérida, au Mexique, presque par accident. »

Traces

Une nouvelle autobiographique répartie en trois parties :

  1. Ce que le garçon a vu
  2. Ce que l’homme a vu
  3. Ce que l’homme plus âgé a vu

Incipit :

« Qu’est-ce que l’eau ? fut la première question remémorée. H2O, dit-on, ce qui revient à installer un petit louveteau à califourchon sur un ours sauvage »

Mon avis en résumé

Ce que vous aimerez :

  • Des histoires et des personnages inoubliables
  • Une écriture magique


Ma note

Note globale : 5/5

Nature writing

De pierre et d’os
Bérangère Cournut

Un igloo en arrière-plan, et au premier plan, la couverture du livre de Bérangère Cournut
Dans les régions arctiques de l’Amérique du Nord.

Le lièvre de Vatanen
Arto Paasilinna

En arrière-plan, un lièvre at au premier plan, le livre d'Arto Paasilinna, Le lièvre de Vatanen
Partir avec un lièvre apprivoisé

Là où chantent les écrevisses
Delia Owens

En arrière-plan un marais, au premier plan la couverture du livre de Delia Owens, Là où chantent les écrevisses
« Un marais n’est pas un marécage. Le marais, c’est un espace de lumière, »

Info-livre : Julip, La Femme aux lucioles, L’été où il faillit mourir

Couverture du livre de Jim Harrison, Julip, La femme aux lucioles, L'été où il devait mourir

Editeur : 10/18
ISBN : 978-2-264-07485-0
Pages : 929
Date de parution : 12/11/2020

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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