La version du livre d’Annie Ernaux que j’ai lue contient un dossier. Parce que le livre est trop court ? Parce qu’on inflige la lecture de La place à des ados ?
Sérieux ?

Livre d'Annie Ernaux, La place avec une photo de l'Université et d'un café.

Si l’objectif est d’apporter le goût de la littérature, peut-être faudrait-il leur donner au préalable le goût de la lecture.

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L’univers narratif

Quelque part en Normandie. La narratrice ne donne souvent que la première lettre du nom de la ville. Mais, le roman se situe aussi dans un café ou dans un commerce. L’auteur ne décrit que ce qui est nécessaire à son projet.

Les personnages

Bien que la narratrice parle parfois de la famille élargie, le récit de La place se concentre surtout sur son père, sa mère est moins présente. Des personnages réels, donc, ils sont ce qu’ils sont et ce n’est pas une mince affaire que de les faire revivre.

Ce dont le livre parle

La narratrice a étudié, passé et réussi le CAPES qui lui a fait quitter le monde de ses parents et ses codes pour un autre monde, avec de nouveaux codes.
Elle a recueilli des souvenirs qu’elle présente comme un puzzle. Son père, fils de paysans, a été ouvrier agricole puis commerçant.

Le style

Je comprends le choix d’Annie Ernaux qui a voulu, en utilisant une écriture plate, sans style, ne pas poétiser la vie de ses parents. En revanche, j’apprécie peu l’absence d’émotion qui s’en dégage. Comme s’il me manquait quelque chose.

Incipit :

« J’ai passé les épreuves du Capes dans un lycée de Lyon, à la Croix-Rousse. Un lycée neuf, avec des plantes vertes dans la partie réservée à l’administration et au corps enseignant, une bibliothèque au sol en moquette sable. »

Citation :

« Le café-épicerie de la Vallée ne rapportait pas plus qu’une paie d’ouvrier. Mon père a dû s’embaucher sur un chantier de construction de la Basse Seine. Il travaillait dans l’eau avec des grandes bottes. On n’était pas obligé de savoir nager. Ma mère tenait seule le commerce dans la journée. »

Mon avis en résumé

Ce que vous allez aimer :

  • Un style d’écriture parfaitement adapté au projet de l’auteur.
  • Un détachement que vous interpréterez comme vous le souhaitez.

Ce que vous regretterez (ou pas) :

  • Le manque d’émotion qui rend la lecture fastidieuse.

Pas de notes

Une tranche de vie réelle est ce qu’elle est, l’auteur n’a pas créé (ou recréé un monde, des personnages), il ne reste que la capacité de celui-ci à nous communiquer ce qu’il souhaite.
Mais l’attente du lecteur compte aussi. Le message passera donc (ou pas) en fonction du lecteur.
J’avoue y être demeurée insensible.

Si vous l’avez-lu, dites-moi ce que vous en pensez en commentaires.

Relations parents enfants

Les loyautés
Delphine de Vigan

A l'arrière-plan, une jeune homme qui se prend la tête antre les mains, au premier plan, la couverture du livre de Delphine de Vigan, Les loyautés.
« C’est une vague de chaleur qu’il ne sait pas décrire, qui brûle et embrase… »

Les silences des pères
Rachid Benzine

En arrière-plan, une cassette et au premier plan, la couverture du livre de Rachid Benzine, Les silences des pères.
« Il a fallu qu’il meure pour que je revienne. »

Info-livre : La place par Annie Ernaux

Couverture du livre d'Annie Ernaux, La place

Editeur : Gallimard
ISBN : 2-07-070048-8
Pages : 236
Date de parution : 04/01/1984

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

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Rédactrice NetGalley

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