Où vivaient les gens heureux — Joyce Maynard

Ça arrive, des œuvres auxquelles je donne une bonne note alors que j’ai moyennement apprécié. Normal, si je m’en réfère à mon plaisir de lecture, c’était un 2 ou un 3, mais quand je regarde de plus près, je n’ai rien à reprocher à Où vivaient les gens heureux si ce n’est d’avoir eu envie de bousculer Eleanor pour ses mauvais choix.

Que se passe-t-il

Eleanor n’a pas eu une enfance heureuse entre deux parents qui ne s’occupaient pas d’elle, ne la voyaient même pas. Fonder une famille et choyer ses enfants comme personne ne l’a fait pour elle, c’est ce qu’elle veut et qu’elle finit par accomplir. Tout à son bonheur, elle n’est pas préparée à ce qui l’attend. Le décalage entre son rêve et la réalité ne cesse de grandir, jusqu’au drame.

Pour cette mère, il n’y a qu’une seule solution : se sacrifier pour ses enfants.

Arrivée à ce stade de l’histoire, Eleanor commençait déjà à m’agacer. J’ai eu ensuite la gorge serrée, en voyant les conséquences de ses choix auto destructeurs.

Eleanor dit qu’elle va à Crazyland quand elle s’énerve ou quand elle trouve la situation trop lourde à porter. Pour son entourage, elle est la cause de tout ce qui s’est produit (et ses virées à Crazyland ne sont pas pour rien dans cette interprétation). Ce sont des passages où mon empathie pour Eleanor a dépassé mon agacement.

Où et quand ?

Où vivaient les gens heureux se déroule des années 1970 à nos jours aux États-Unis, dans la campagne du New Hampshire.

Qui sont les personnages ?

Outre Eleanor, il y a sa famille omniprésente.

#Les enfants
Alison est une aînée réservée. Des anecdotes ici et là nous laissent entendre que sa vie est compliquée.
Ursula est toujours joyeuse, œuvrant pour que tout le monde se sente bien. Comme sa grande sœur, elle est peut-être différente de ce qu’on voit d’elle.
Toby, improbable petit garçon à l’imagination débordante.

#Cam
Le mari d’Eleanor est grand, beau, séduisant et roux. Très charmant, certes, mais pas vraiment un soutien pour Eleanor. Et en se sacrifiant pour le bonheur des enfants, elle l’a surprotégé et franchement… ça m’a beaucoup agacée.

Comment est-ce écrit ?

Le lecteur n’a qu’un seul point de vue sur cette histoire, celui d’Eleanor, mais un point de vue détaché, comme si finalement, aucun évènement n’était plus important qu’un autre.

Incipit :

« La première fois qu’ils mirent à l’eau les bonshommes-bouchons, Toby était encore un bébé, Alison avait quatre ans, Ursula pas encore trois. Cela devint ensuite leur tradition annuelle. »

Citation :

« Quand c’était terminé et qu’ils avaient enlevé le sapin, une tristesse terrible s’emparait d’elle, à cause du fossé qu’elle ne semblait jamais capable de combler entre le rêve d’un Noël joyeux dans une famille heureuse et la réalité de ce qui se passait quand elle s’appliquait à le mettre en pratique. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

• Un roman familial des années 1970 à nos jours
• Une intrigue de sacrifice

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :

• Un style détaché
• Une intrigue de sacrifice

Mes notes

Univers narratif	5,0/5
Personnages	5,0/5
Intrigue	5,0/5
Écriture	3,0/5
Moyenne	4,5/5

Histoires de mère de famille

Info-livre : Où vivaient les gens heureux par Joyce Maynard