J’ai aimé le livre de Douglas Kennedy, Ailleurs, chez moi parce qu’il m’a permis de comprendre comment la plus grande démocratie mondiale pouvait être menacée. À lire en complément des deux précédents romans de l’auteur, Les hommes ont peur de la lumière et Et c’est ainsi que nous vivrons. Un des meilleurs livres récents.

Service Presse
Entre hier et aujourd’hui
Douglas Kennedy évoque son enfance et son adolescence à New York dans une famille dysfonctionnelle, sa scolarité dans une école prestigieuse. Il en profite pour pointer du doigt ce qui était acceptable à l’époque et ce qui ne l’est plus aujourd’hui. Par exemple, le père d’un camarade de classe le recevait dans son bain, tout le monde fumait et personne ne s’inquiétait que des jeunes fument sur une pelouse.
Collegiate, où il a fait ses études, est un établissement, pour garçons, créé en 1628 où il a appris l’importance de l’argent dans la hiérarchie américaine. Et à ce propos :
Qu’est-ce qu’un Américain ?
Lors d’un dîner, Douglas Kennedy fait face à une Française qui déroule des clichés sur son pays, les Américains ne discutent pas culture, d’ailleurs la culture américaine ce sont les fast-foods, la nourriture américaine est immangeable. Douglas Kennedy a beau lui répondre littérature et musique américaines, il n’arrive pas à la convaincre. Énervé, il finit par quitter la table. J’aimerais dire que cette dame est une exception. J’ai pourtant déploré que Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely réduisent l’american way of life à Coca-Cola, MacDonald’s, la danse country et à la Silicon Valley (La France sous nos yeux).
Être américain, c’est plus complexe, pour le meilleur et pour le pire.
Le symbole de la démocratie américaine
Alors qu’il était adolescent, une anecdote l’a frappé, celle d’avocats juifs défendant le Ku Klux Klan. Le propriétaire de l’établissement où le jeune homme s’était installé pour lire le New York Times lui fait remarquer :
« Donc, les gens victimes des nazis défendent maintenant la liberté d’expression de ces mêmes nazis — même si cette liberté consiste à tenir des propos racistes et antisémites. Comment ne pas aimer ce pays ? »
Et comment ne pas y voir le symbole du droit à être défendu ?
La religion aux États-Unis
Un de ses amis Dean a eu une jeunesse marxiste et condamnait fermement le coup d’État au Chili. Des décennies plus tard, il a « été frappé de plein fouet par la vérité », c’est Jésus-Christ, son Sauveur, qui donne sens à sa vie. Cela s’est produit lorsqu’il a rencontré sa femme, Jeannie. Attiré par l’argent, il travaille dans le marketing et pense que stopper Allende a probablement été une bonne chose. À la lecture de ce passage, j’ai été surprise de constater que l’argent et la religion étaient aussi concomitants.
L’écriture
L’auteur saute d’une anecdote à une autre, d’une époque à une autre, ce qui rend parfois le livre difficile à suivre.
Mon avis en résumé
Douglas Kennedy représente tout ce que Trump et ses partisans détestent, un homme cultivé, quelqu’un qui pense. Il a vécu de nombreuses années ailleurs qu’aux États-Unis, ce qui lui donne le recul pour analyser l’évolution de son pays dont il fustige l’amour de l’argent et l’inculture. Un livre plus effrayant que ses deux derniers romans.
Ma note
Note subjective : 4,0/5
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Des livres cités par Douglas Kennedy dans Ailleurs, chez moi
Deux chefs-d’œuvre pour comprendre les États-Unis et sa culture
Les raisins de la colère
John Steinbeck

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
Harper Lee

Info-livre : Ailleurs, chez moi par Douglas Kennedy

Editeur : Belfond
ISBN : 978-2-7144-9574-7
Pages : 240
Date de parution : 03/10/2024
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