Camus chez les Justes — Collectif dirigé par Anne Prouteau

Découvrez Camus chez les Justes, un collectif dirigé par Anne Prouteau, qui éclaire sous un jour inédit la vie et la pensée d’Albert Camus pendant son exil forcé au Plateau Vivarais-Lignon. L’analyse est d’une richesse remarquable.

En arrière-plan, un livre d'Albert Camus et au premier plan, la couverture du livre, Camus chez les Justes
Albert Camus dans les années 1942 et 1943

Les boutons bleus comportent des liens affiliés, c’est-à-dire que si vous achetez après avoir cliqué sur ces liens, je toucherai une commission (sans coûts supplémentaires pour vous).

Camus sur le Plateau

Albert Camus a résidé entre août 1942 et novembre 1943, à Pannelier, commune du Mazet-Saint-Voy, à côté du Chambon-sur-Lignon. Quand il allait se faire soigner, toutes les deux semaines, il devait passer devant ma maison pour rejoindre la petite gare de La Celle. Au contraire du sauvetage des juifs que je n’ai appris que dans les années 1980, on parlait volontiers de cet écrivain qui avait rédigé une grande partie de La peste dans ce lieu perdu.

Enregistrez l’épingle sur Pinterest pour pouvoir revenir

Camus et le Plateau

Lorsqu’il est arrivé avec sa femme, Francine, en 1942, envoyé par ses médecins respirer l’air des montagnes, il ne devait rester que quatre mois. Malheureusement, les Allemands envahissent la zone libre et Albert se trouve coincé à Pannelier. Il n’a que vingt-neuf ans, est gravement malade, loin de sa femme — retournée prendre son poste à Alger — et du soleil. Il aurait donc été surprenant qu’il aime le Plateau même si l’air pur de la région lui a sans doute été bénéfique. Il écrit dans ses carnets :

« J’ai lié une intrigue avec ce pays, c’est-à-dire que j’ai des raisons de l’aimer et des raisons de le détester ».

Ou dans sa lettre à Lucien Bénisti :

 J’attends patiemment, en me défendant contre le froid, le moment de retrouver Alger, ses chemins, ses collines, ses amitiés et « la mer que j’ai tant aimée ».

Il reviendra cependant plus tard avec sa femme est ses enfants.

Isolé à Pannelier, il n’a noué aucune relation avec les habitants de la région, n’a jamais rencontré le pasteur Trocmé.

A-t-il su ce qui se passait sur le plateau ?

Il n’en a jamais parlé, tout comme les gens du Plateau d’ailleurs puisqu’il faudra attendre les années 1980 pour que la vérité ressurgisse.

Camus et la Résistance

Le père de Camus est mort d’un éclat d’obus dans la tête, au début de la Première Guerre mondiale. Albert avait un an. La disparition de son père nourrira son pacifisme parce qu’il ne voulait pas que ceux qui étaient partis pour la Der des Der soient morts pour rien. Devant la barbarie nazie, il évolue et accepte l’idée qu’il y ait des circonstances où il n’y a d’autres choix que de recourir à la violence, avec des limites. « Un homme, ça s’empêche », dit Cormery dans Le Premier Homme.

L’entrée de Camus dans la Résistance, mais pas les armes à la main, est connue. On ne lui connaît pas d’activité en Haute-Loire. Pourtant, pour la première fois, Camus chez les Justes comprend un témoignage qui laisse à penser qu’il était peut-être actif. C’est l’unique trace.

Camus et l’écriture

Qu’y a-t-il de son séjour à Pannelier dans La Peste ? Difficile à dire, même si des noms tels que Paneloux (Panelier ?) ou Rieux (Rioux ?) évoquent la région.

Néanmoins, faute d’avoir à faire dans la région et hormis ses voyages à Saint-Étienne ou à Lyon, Albert Camus a pu entièrement se concentrer à l’écriture. Il a aussi rédigé la première des Lettres à un ami allemand ainsi que la pièce de théâtre Le malentendu.

Mon avis en résumé

Je vous recommande Camus chez les Justes pour sa façon unique d’approcher la pensée d’un écrivain. La période est, en effet, à la fois assez courte et assez dense, pour que le lecteur y trouve matière à réfléchir.

Ma note : 5/5

Lecture un peu exigeante

À vous maintenant

Vous l’avez lu ? Donnez-moi votre avis en commentaires. Pensez à activer la cloche qui se situe avant le bouton Publier le commentaire pour recevoir un mail avec les réponses à votre commentaire.

Acheter

Œuvres de Camus chroniqués sur le site

Les justes
Albert Camus

En arrière-plan, un théâtre et une bombe, au premier plan, la couverture du livre d'Albert Camus, Les Justes
« Il n’y a pas de limites. La vérité est que vous ne croyez pas à la révolution. »

L’étranger
Albert Camus

En arrière-plan, deux personnes poussent une troisième. Au premier plan, la couverture du livre d'Albert Camus, L'étranger.
Il frôle pourtant le bonheur

Info-livre : Camus chez les Justes — Collectif dirigé par Anne Prouteau

Couverture du livre, Camus chez les Justes

Editeur : Bleu autour
ISBN : 978-2-35848-242-4
Pages : 176
Date de parution : 13/09/2024

Restons en contact

Inscrivez-vous à la newsletter

En savoir plus sur l’utilisation des données

Notifications

Vous pouvez aussi cliquer sur la cloche rouge en bas à gauche pour vous inscrire aux notifications (entre 2 et 3 fois par semaine). Vous vous désinscrivez quand vous voulez.

Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

J'adore discuter de mes lectures. N'hésitez pas à me laisser des commentaires ou à me rejoindre sur les réseaux sociaux.

Rédactrice NetGalley

Articles: 677
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires