Avec Patronyme, Vanessa Springora livre une quête intime en explorant les mystères de son héritage familial. Porté par une jolie plume et un rappel de la crise des Sudètes, le récit m’a toutefois déçue par sa dimension trop personnelle. En effet, il n’a pas transformé cette histoire singulière en un écho universel.
Service Presse
Comment débute le livre ?
Après la mort de son père, avec qui elle avait peu de contacts, Vanessa Springora fait des recherches sur lui et sur son père. Elle s’y intéresse d’autant plus que son nom, Springora, aucune autre famille le revendique, un nom qui ne clame pas non plus clairement son origine. Vanessa connaît ses origines tchèques, mais c’est à peu près tout ce qu’elle sait. En effet, son père était un mythomane. Alors ce qu’il racontait…
Qu’en ai-je pensé ?
Patronyme est un livre personnel qui échoue à transformer une histoire particulière en une histoire universelle. Je retiendrai l’anecdote de ce nom fugace, il ne sera porté que pendant trois générations. Le rappel du passé des Sudètes et l’accord de Munich sont également bienvenus.
Quels sont les thèmes ?
- Filiation
- Mythomanie
- Secrets de famille
- Deuxième Guerre mondiale : la crise des Sudètes
Où et quand ?
Les recherches de Vanessa la conduisent dans la région des Sudètes avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. Malheureusement, si elle reconnaît la résonnance de cette histoire avec une autre invasion actuelle, elle ne s’y intéresse pas plus que ça.
Intriguée par une mention sur la différence entre citoyenneté (droit du sol) et nationalité (droit du sang), je me suis plongée dans Wikipédia.
La crise des Sudètes
Les Sudètes, germanophones, vivaient en Tchécoslovaquie plus précisément en Bohême, Moravie et Silésie.
En 1938, Hitler exige le rattachement de la région des Sudètes au Reich et promet aux Anglais et aux François que l’extension allemande s’arrêtera là. Ce sont les accords de Munich qui font dire à Winston Churchill :
« J’ai l’impression que nous allons devoir choisir pendant les prochaines semaines entre la guerre et le déshonneur, et j’ai assez peu de doute sur l’issue de ce choix. »
Six mois plus tard, Hitler viole ses promesses.
En 1945, les Allemands des Sudètes sont expulsés de Tchécoslovaquie.
Qui était Joseph Springora ?
Le grand-père de Vanessa Springora était un Allemand des Sudètes et je vous laisse découvrir le résultat des recherches de l’auteure.
J’ai souvent pensé que ces recherches étaient à charge. J’aurais aimé qu’elle les étende à des voisins ou des amis pour mieux comprendre les enjeux.
Comment est-ce écrit ?
Incipit :
« Il est plus facile pour moi de te le dire maintenant que tu es mort : tu as toujours été pour moi un personnage intrigant. Toute ta vie, tu as tenté d’être quelqu’un, tu t’es inventé de multiples personnalités, une aura et une légende aussi fictives que l’était l’histoire de notre nom de famille. »
Citation :
« Mais tout a sans doute reposé sur un malentendu : ton père était peut-être un criminel, mais pas plus que ces millions d’hommes pris en otage dans une époque où la soumission était pour la majorité la seule façon de survivre. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Le rappel d’un fait historique qui nous renvoie à une guerre actuelle.
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Un livre trop personnel
Mes notes
Univers narratif | 2,5/5 |
Écriture | 4,3/5 |
Moyenne | 3,4/5 |
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Info-livre : Patronyme par Vanessa Springora
Editeur : Grasset
ISBN : 978-2-246-84035-0
Pages : 400
Date de parution : 02/01/2025
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