Dans Les quatre petits saints du crime de G.K. Chesterton, j’ai découvert un univers à mi-chemin entre le cosy mystery et la fable morale. Quatre nouvelles pleines d’humour et de paradoxes, où le crime n’est qu’un prétexte à réfléchir sur la vertu et l’ironie du monde.

Service Presse
Sommaire
Le point de départ de l’histoire
M. Pinion est journaliste au Chicago Comet et il a traversé l’Atlantique pour rencontrer un personnage célèbre pour sa vie dissolue. Les amis de Raoul de Marillac le détrompent rapidement : Raoul n’est en effet personne d’autre qu’un ascète qui déteste la vie dépravée, mais où serait le sacrifice s’il menait l’existence austère qu’il affectionne ?
Voilà, le ton est donné et vous êtes prêts pour lire les quatre nouvelles qui suivent et à répondre à la question posée par un des personnages :
« Avez-vous jamais pendu quelqu’un pour l’empêcher d’être pendu ? demanda le percepteur avec intérêt ? »
Ce que j’ai pensé du livre
C’est un livre délicieux bien plus près du cosy mystery que je ne l’imaginais. Pas de violence explicite, de charmantes et innocentes jeunes femmes qui suivent l’enquête et des personnages excentriques. Et cerise sur le gâteau, les histoires se terminent avec un nouveau couple. Toutes ces conclusions m’ont évoqué Miss Silver, la détective de Patricia Wentworth.
Mais alors que Miss Silver traquent et découvrent de vrais criminels, les personnages de Chesterton traquent des criminels et découvrent des paradoxes ironiques. D’ailleurs, tout est dans le titre, un joli oxymore : « petits saints du crime ».
Et Chesterton de continuer sur cette lancée dans le titre de ses cosy mysteries :
- L’assassin modéré
- Le charlatan honnête
- Le voleur mystique
- Le traître fidèle
J’ai aimé les ces histoires (et l’épilogue savoureux), totalement déroutantes. En effet, la morale se trouve du côté des criminels, ce qui est insolite.
J’ai été ravie par Le traître fidèle. Dans un royaume d’opérette, mais politiquement stable, fomente une révolution. Les autorités peinent à trouver les fauteurs de troubles. Et pour cause ! J’ai été partagée entre la stupéfaction et le rire. L’histoire est très amusante et, bien sûr, se termine par un mariage.
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Les lieux et l’époque du récit
Le récit commence dans un club londonien, sans doute au début du XXe siècle, et nous entraîne dans des endroits variés, tels qu’une récente colonie anglaise. L’excentricité de certains personnages, le club londonien, les colonies en font une œuvre typiquement anglaise.
Les figures des quatre petits saints
Les criminels ne sont pas crédibles. Du tout ! Mais comment pourraient-ils l’être alors qu’ils sont enfermés dans des intrigues paradoxales. Et c’est là tout le jeu, les méfaits ne sont pas réalistes non plus, ils sont un enjeu moral.
Les autres personnages sont des archétypes, comme la jeune fille issue d’une bonne famille dont les revers de fortune l’obligent à travailler ou un lord gouverneur d’une colonie qui ne quitte jamais son chapeau.
Plus ennuyeux, l’auteur a utilisé l’archétype du juif usurier et là, j’ai tout de même grincé des dents. Bien sûr, il faut replacer l’œuvre dans son contexte, et surtout ne pas la réécrire. Mais j’aimerais, dans ces cas-là, que l’éditeur mette un avertissement, ne serait-ce que pour les plus jeunes, parce que l’antisémitisme se moque des époques.
La plume de l’auteur
Tout au long de l’œuvre, l’auteur ne cesse d’être sarcastique, ce qui en fait une lecture plaisir.
Citation :
« On lui fait porter une livrée et on lui dit d’être fidèle à un conspirateur, parce que nous avons eu peur de lui faire porter un uniforme et de lui dire d’être fidèle à un roi. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Les intrigues originales
- L’humour
Ce que j’ai regretté
- L’archétype du juif usurier
Mes notes
| Univers narratif | 4,0/5 |
| Personnages | 2,0/5 |
| Intrigue | 5,0/5 |
| Écriture | 5,0/5 |
| Humour | 4,0/5 |
| Moyenne | 4,0/5 |
Lecture un peu exigeante
À vous maintenant
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Info-livre : Les quatre petits saints du crime par Gilbert Keith Chesterton

Éditeur : Noir Sur Blanc
ISBN : 978-2-88983-126-5
Pages : 256
Date de parution : 09/10/2025
(Initialement publié en 1930)

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