Les hommes ont peur de la lumière — Douglas Kennedy

Oui, ça arrive, Les hommes ont peur de la lumière, Douglas Kennedy, est un coup de cœur sans avoir la note maximum. Coup de cœur pour cette plongée dans l’Amérique d’aujourd’hui, mais note diminuée à cause d’une intrigue policière dont la fin ne m’a pas convaincue.

Los Angeles en arrière-plan, couverture du livre de Douglas Kennedy au premier plan, Les hommes ont peur de la lumière
Brendan, un chauffeur Uber, raconte ses nuits sans sommeil, sa vie sous tension…

Service Presse

L’intrigue

Brendan, un chauffeur Uber, raconte ses nuits sans sommeil, sa vie sous tension : au moindre faux pas, il risque d’être éjecté de la plateforme. Une existence précaire, mais qui pourrait l’être encore plus sans ce travail. Le début du livre n’est pas sans rappeler le film de Ken Loach, Sorry We Missed You, un film qui dénonce les ravages de l’uberisation. Et comme dans le film, j’ai été fascinée par la description faite par Douglas Kennedy.

Brendan prend Elise pour une course et la dépose devant un bâtiment qui explose quelques secondes après. Elise est saine et sauve, mais ce n’est pas le cas d’un gardien qui meurt dans l’explosion. Elise est bénévole dans une clinique qui pratique l’avortement, sujet plus que sensible aux États-Unis.

Qu’en ai-je pensé ?

L’histoire est aussi la prise de conscience par Brendan d’un sujet qui l’indiffère même si les positions anti-avortement de sa femme et de son meilleur ami le gênent quelque peu. Mais jusque-là, il préférait éviter les discussions.
J’ai été moins convaincue par l’intrigue policière, peut-être parce que thriller et chronique sociétale vont mal ensemble, ou alors parce que l’intrigue et ses méchants caricaturaux ne sont pas à la hauteur de la critique.

Quels sont les thèmes ?

Douglas Kennedy a aussi écrit un essai sur Les États-Unis aujourd’hui, Ailleurs chez moi.

L’univers narratif

L’histoire se déroule de nos jours à Los Angeles.

Los Angeles
Los Angeles

Les personnages

#Brendan
Le chauffeur Uber n’a rien d’un héros, il est beaucoup trop préoccupé par sa vie qui part en vrille, précarité et vie de couple délitée déjà depuis longtemps. Heureusement, il y a Klara, sa fille, qui, elle, est bel et bien une héroïne. Alors, en homme bien, papa d’une héroïne, Brendan devient un de ces héros quotidiens qu’on encense et qu’on oublie trop vite. Pas dans le cas de Brendan toutefois, je vous l’ai dit, l’avortement est un sujet sensible aux États-Unis et il ne fait pas bon être en lutte contre ses adversaires, les pro-vie, qui curieusement font bon marché de la vie des adultes.

#Elise
À l’inverse de Brendan, elle n’a plus de contact avec sa fille, Alison, qui a suivi une autre voix (elle a voté Trump) et qui est sur le point d’épouser un homme riche, plus âgé.

#Todor
Todor et Brendan se sont rencontrés à l’école primaire du quartier, ils sont amis depuis cinquante ans. Les raisonnements anti-avortement de Todor, devenu prêtre catholique, heurtent toutefois Brendan qui préfère ne pas se disputer avec lui.

#Agnieska
Sous l’influence de Todor, l’épouse de Brendan a rejoint un groupe anti-avortement. Ce dernier pense que cela lui permet de sortir de la grave dépression causée par la mort de leur fils.

L’écriture

Un livre prenant, qui ne se quitte pas, sans que l’intrigue y soit pour grand-chose.

Incipit :

« — On va où, là ?
C’était mon premier passager de l’après-midi. Je l’avais pris en charge devant l’un de ces grands immeubles de bureaux impersonnels de Wilshire, juste à la bordure de Westwood. Une course rapide, à peine trois kilomètres, vers un autre immeuble, du même genre à Century City. Je l’ai observé dans le rétroviseur. La cinquantaine, costume beige mal coupé, corpulent — dans les cent vingt kilos, à vue de nez, et aussi gêné que moi par toute cette chair excessive. »

Citation :

« —C’est ça le problème dans ce pays. Quand on a besoin de moyens, on doit lécher les bottes d’un millionnaire au lieu de demander à l’État. Il ne faudrait quand même pas que l’argent du contribuable finance autre chose que l’armée, la police et les cadeaux fiscaux aux riches. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé

  • Un livre qui ne se lâche pas
  • Les deux thèmes : uberisation et anti-avortement
  • L’écriture

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)

  • L’intrigue pas tout à fait à la hauteur du reste.

Lecture un peu exigeante

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Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages4,0/5
Intrigue3,0/5
Écriture 5,0/5
Moyenne4,3/5

Un des meilleurs livres du moment (2022). Un des meilleurs livres de poche parus en 2023.

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Los Angeles

Info-livre : Les hommes ont peur de la lumière par Douglas Kennedy

Couverture du livre de Douglas Kennedy, Les hommes ont peur de la lumière

Editeur : Belfond
ISBN : 978-2-7144-7406-3
Pages : 264
Date de parution : 05/05/2022

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Crédit photo
Los Angeles : Thomas Pintaric CC BY-SA 3.0

Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

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