L’intérêt du roman de Georges Simenon, L’affaire Saint-Fiacre ne se situe pas dans l’intrigue ni dans les personnages, mais dans le style de l’auteur et les descriptions marquantes d’un village d’Auvergne en 1930. Amateurs de cinéma en noir et blanc, vous devriez être comblés.
Comment débute le livre ?
La police de Moulins a transféré à la police judiciaire parisienne un papier quadrillé qui annonce un meurtre à l’Église de Saint-Fiacre, pendant la première messe du jour des morts. Sans un mot, Maigret quitte le commissariat pour se rendre sur place parce que Saint-Fiacre est le village où il a passé son enfance.
Bien sûr, le crime a lieu, mais il sera résolu par le fils de la victime, pas par le célèbre enquêteur qui s’est contenté de flâner, le nez au vent, ou presque. D’ailleurs, l’assassinat ne semble pas relever de la police puisque la comtesse de Saint-Fiacre est morte d’un arrêt du cœur.
Qu’en ai-je pensé ?
L’intrigue est désuète. En effet, il n’y a pas de rebondissements et le coupable se devine facilement. Mais la scène finale où l’assassin est révélé a quelque chose de gothique, ce qui m’a bien plus captivée que les évènements qui s’y déroulaient et qui n’avaient rien de passionnant. Au fait, qui a écrit le billet qui annonçait le crime ?
Bref, l’intérêt de l’ouvrage ne réside pas dans l’énigme.
Quels sont les thèmes ?
- Énigme policière
- Retour sur les lieux de son enfance
- Un village français en 1930
Où et quand ?
En Auvergne, à quelques dizaines de kilomètres de Moulins. En 1930.
J’ai adoré les descriptions évocatrices du village à cette époque, le froid, la nuit, la messe au petit matin, les visiteurs du cimetière, tous en noir et blanc et bien sûr les inévitables scènes qui se passent au café.
Qui sont les personnages ?
Le commissaire Maigret flâne, se souvient, observe et parle peu. N’y aurait-il pas un peu de Maigret chez le commissaire Adamsberg ? Sauf que Maigret a une forte tendance à jurer et à insulter les gens.
Les autres personnages n’ont rien de sympathique et sont aussi désuets que l’intrigue. La victime, une vieille comtesse, est ruinée, et en manque d’une affection que des gigolos sont trop heureux de combler, le fils n’est qu’un bon à rien, dépensier bien sûr et doté d’une compagne intéressée. Pour finir, le régisseur semble sournois. C’est également ce qui explique que j’ai eu du mal à me passionner pour cette histoire.
L’héritier de la comtesse va pourtant évoluer au cours du récit, mais sans que je comprenne ce qui le pousse à changer.
Comment est-ce écrit ?
J’ai aimé le style très visuel de Simenon.
Incipit :
« Un grattement timide à la porte : le bruit d’un objet posé sur le plancher ; une voix furtive :
— Il est 5 heures et demie. Le premier coup de la messe vient de sonner… »
Citation :
« Et, se tournant vers le maître d’hôtel, ombre dans l’ombre, démon aux deux mains d’un blanc de craie :
— Albert !… Allez chercher le revolver de mon père… Pour autant qu’il existe encore… »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Le style
- Les descriptions très visuelles
- La plongée dans l’Auvergne de 1930
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Le peu d’intérêt des personnages
- Le peu d’intérêt de l’intrigue
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 2,5/5 |
Intrigue | 2,5/5 |
Écriture | 5,0/5 |
Moyenne | 3,8/5 |
Lecture un peu exigeante
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Ailleurs en 1930
Le Maître et Marguerite
Mikhaïl Boulgakov
Le quatuor d’Alexandrie
Lawrence Durrell
Info-livre : L’affaire Saint-Fiacre par Georges Simenon
Editeur : LGF/Livre de Poche
ISBN : 2-253-14293-X
Pages : 187
Date de parution : 18/02/2003
(Initialement publié en 1932)
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