Avec Du même bois, Marion Fayolle signe un premier roman poétique et attachant qui nous plonge dans une ferme ardéchoise. Je vous partage mon ressenti sur ce texte singulier, où l’écriture prend le pas sur l’intrigue, et où la beauté du style fait tout le charme du récit.
Sommaire
Le point de départ de l’histoire
Le roman commence par une fascinante description de la ferme. Comme les saisons, la bâtisse suit un cycle au gré des vies qui passent, de la naissance à la mort. Et c’est ce que dépeint le livre. La gamine est venue au monde en dehors de la ferme, mais, pour ne pas l’élever seule, sa mère est retournée chez ses parents.
Ce que j’ai pensé du roman
Vous l’avez compris, l’intrigue n’a rien de conventionnel, puisqu’elle raconte une histoire qui s’est passée, de façon plus ou moins similaire, à la même époque, au même endroit et ailleurs.
Par conséquent, vous ne lirez pas ce roman pour les nombreux rebondissements. Mais alors, pour quelles raisons vous plongeriez-vous dans ce livre ? Peut-être pour les thèmes ?
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Thématiques abordées
- Vie paysanne
- Ferme familiale
- Héritage et ruralité
- Monde rural en disparition
Les lieux et l’époque du récit
Vous pouvez lire ce roman pour les plateaux de l’Ardèche. La ferme se situe en effet au pied du mont Gerbier-de-Jonc ; chaque fois que je vais là-bas, comme les touristes décrits dans le livre, je m’amuse du fin filet d’eau qui est le départ de la Loire. Je regarde aussi, fascinée, les bâtisses isolées, souvent abandonnées et j’imagine la rude vie des paysans d’autrefois.
Les figures du roman
Marion Fayolle nous décrit ces fermiers au travers d’archétypes. Les personnages n’ont pas de nom, pas de prénom, simplement leur place dans la famille : le pépé, la mémé, l’oncle, la tante, la mère, le père et le petitou. Et puis, il y a la gamine.
L’autrice montre aussi comment les enfants sont endurcis très tôt : ils assistent à la mort des lapins et pour que ce soit moins rude, les adultes leur donnent les queues, toutes douces à caresser.
La gamine
Elle n’est pas comme les autres, déteste manger ce qui vient de la ferme, ne comprend pas ce qu’elle doit faire pour aider sa mère. J’ai vu en elle le symbole de ce qui est en train de disparaître, un symbole qui sert de fil rouge.
La plume de l’auteur
Enfin, vous aimerez peut-être ce livre pour sa plume poétique, même si certains passages, métaphoriques ou qui alternent animaux et humain, m’ont parfois perdue.
Dès les premières lignes, j’ai été happée.
Incipit :
« La bâtisse est tout en longueur, une habitation d’un côté, une de l’autre, et au milieu une étable. Le côté gauche pour les jeunes, ceux qui reprennent la ferme, le droit pour les vieux. On travaille, on s’épuise, et un jour, on glisse vers l’autre bout. »
Citation :
« La gamine essaie de tout garder pour elle, de faire comme on le lui demande, mais c’est sans qu’elle le veuille que ça jaillit, que ça fait éruption ; sa montagne se lézarde d’avoir voulu se taire. Entre elle et sa mère, c’est compliqué, elles opposent leurs efforts. L’une gèle, l’autre dégèle. C’est comme ça que se brisent les familles. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- La description poétique de la vie rurale en Ardèche
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- La poésie en lieu et place de l’intrigue
Ce roman est magnifique, mais je suis peu sensible aux histoires qui restent à la surface. J’aurais aimé une intrigue plus profonde.
Mes notes
| Univers narratif | 4,0/5 |
| Personnages | 4,0/5 |
| Intrigue | 3,0/5 |
| Écriture | 5,0/5 |
| Moyenne | 4,0/5 |
Lecture facile
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Info-livre : Du même bois par Marion Fayolle
Éditeur : Folio
ISBN : 978-2-07-309570-1
Pages : 128
Date de parution : 06/03/2025
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