Le meurtre du Commandeur — Haruki Murakami

Si vous êtes familier d’Haruki Murakami, vous vous doutez que Le meurtre du Commandeur vous réservera son lot de surprises et que le fantastique n’est pas loin, représenté cette fois-ci par une mystérieuse sonnette.

En arrière-plan, un portrait et au premier plan, la couverture du livre d'Haruki Murakami, Le meurtre du Commandeur
Comment peindre le rien ?

L’œuvre est composée de deux tomes :

  • Une idée apparaît
  • La métaphore se déplace

Une idée apparaît

Comment débute le livre ?

Le prologue est énigmatique et il faudra attendre le deuxième tome pour comprendre. En effet, le narrateur se réveille en présence d’un homme sans visage à qui il a promis de faire son portrait. Mais comment peindre le rien ?

Le roman se poursuit par un bref résumé de la vie du narrateur. Après la séparation avec sa femme, il s’est installé dans une maison éloignée de tout, dans les montagnes. Il a alors vécu deux liaisons qui se sont terminées toutes les deux. Ensuite, le lecteur remonte dans le temps, jusqu’à ses études de peinture.

Qu’en ai-je pensé ?

La mise en place est longue et certaines scènes paraissent sans intérêt, pourtant çà et là apparaissent des touches mystérieuses. Et puis finalement, une mystérieuse clochette retentit dans la nuit. Et à partir de ce moment-là, inutile d’anticiper, Haruki Murakami m’a toujours surprise. Et pour dire la vérité, quelques péripéties sont un peu angoissantes.

J’ai beaucoup aimé apprendre ce qu’est la peinture traditionnelle japonaise (nihonga) ainsi que les multiples allusions à l’histoire ou à l’art occidental.

Les descriptions sont nombreuses, magnifiques et visuelles (la description du tableau intitulé Le meurtre du commandeur par exemple), mais elles donnent une impression de lenteur. L’intrigue est ténue, mais le livre est foisonnant. Il y a pourtant tellement de questions sans réponses à la fin de ce premier volume que je veux lire le suivant, forcément. Même si je suis beaucoup moins séduite que je l’ai été par Kafka sur le rivage ou 1Q84.

Quels sont les thèmes ?

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Où et quand ?

De nos jours dans les environs d’Odawara (Japon)

Qui sont les personnages ?

Le narrateur
Il a un talent pour les portraits, ce qui lui a permis de vivre confortablement jusqu’à sa séparation, et tant pis pour ses ambitions artistiques. Grâce à la commande inattendue de son voisin dans les montagnes, Menshiki, il se découvre une autre façon de peindre. Mais il semble subir les aléas de sa vie, ne cherche jamais à les contrôler, s’effrayant néanmoins parfois d’être pris dans un tourbillon dont il ne peut plus sortir.

Menshiki
Un homme riche avec une remarquable chevelure blanche. Toujours courtois, il est aussi l’opposé du narrateur. En effet, malgré ses réactions souvent surprenantes, il contrôle chaque aspect de sa vie. Il perd un peu de son mystère au fur à mesure qu’on avance dans le récit.

Le Commandeur
Est-ce un personnage sorti du tableau ? Pas tout à fait.

Comment est-ce écrit ?

Incipit :

« Aujourd’hui, lorsque je me suis éveillé après une courte sieste, “l’homme sans visage” se tenait devant moi. Il était assis sur une chaise, en face du canapé sur lequel je m’étais assoupi, et, de ses yeux absents situés dans son non-visage, il me scrutait. »

Citation :

« Essayer de comprendre les choses autrement que cul sec, c’est comme si tu essayais de faire flotter une passoire sur l’eau. Je dis ça pour ton bien, Messieurs, vaut mieux t’en abstenir. Or, ce que ce jeune Menshiki est en train de faire aussi, navré de le dire, c’est un peu la même chose, ô pauvre de lui. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé

  • Les personnages
  • Le rôle du tableau
  • Les magnifiques descriptions

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)

  • L’intrigue ténue

Lecture un peu exigeante

Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages5,0/5
Intrigue2,0/5
Écriture5,0/5
Moyenne4,2/5
Plus de détails sur le système de notation

La métaphore se déplace

J’avoue être restée perplexe devant cette œuvre d’Haruki Murakami. Beaucoup de questions restent sans réponses (je n’aime pas trop, et il y en a vraiment beaucoup, beaucoup). J’ai pourtant bien retrouvé la lenteur japonaise dans les descriptions minutieuses. Le Commandeur est toujours là, avec ses soixante centimètres, son épée miniature et sa curieuse façon de parler. « L’ami » du narrateur que le Commandeur appelle « le jeune Menshiki » garde son mystère. Mais, mais, je n’ai rien compris à la nécessité de l’épreuve subie par le narrateur à la fin du livre. C’est symbolique, je n’en doute pas une seconde, mais symbolique de quoi (de quoi dans le contexte du roman, sinon, j’ai quelques idées) ?

Bref, à vous de voir, j’aurais tendance à vous le recommander, sauf si 1Q84 ou Kafka sur le rivage vous ont profondément ennuyés (j’ai adoré). En tout cas, je vous déconseille de commencer par celui-là.

Et comme tout est parfait, sauf l’intrigue qui m’a chagrinée, je remets la même note : 4,2/5

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Info-livre : Le meurtre du Commandeur par Haruki Murakami

Couverture du livre d'Haruki Murakami, Le meurtre du commandeur, tome I

Editeur : 10/18
ISBN : 978-2-264-07418-8
Pages : 552
Date de parution : 03/10/2019

Couverture du livre d'Haruki Murakami, Le meurtre cu commandeur, tome 2 - La métamorphose se déplace.

Editeur : 10/18
ISBN : 978-2-264-07517-8
Pages : 552
Date de parution : 03/10/2019

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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