Avec Le rêve du jaguar, Miguel Bonnefoy tisse une fresque vénézuélienne imprégnée de réalisme magique et d’une atmosphère envoûtante. Porté par une écriture élégante et poétique, le roman m’a séduite par sa richesse stylistique. Pourtant, le manque de profondeur des personnages et certains raccourcis narratifs m’ont laissé une impression d’inachevé. Avis mitigé.

Table des matières
Comment débute le livre ?
Une mendiante, la muette Teresa, découvre un bébé de trois jours sur les marches d’une église. Comme la présence voisine du petit lui attire plus de dons que d’habitude, elle décide de le recueillir et c’est une chèvre qui l’alimente. Les premières années de l’enfant sont « honteuses et indigentes ». Mais Antonio est un garçon plein de ressources qui va s’élever petit à petit jusqu’à ce que…
Qu’en ai-je pensé ?
Le roman était prometteur, mais le miracle qui intervient dans la vie d’Antonio m’a laissé sur ma faim. D’ailleurs, c’est une constante du livre, quand un personnage veut quelque chose, il l’obtient sans beaucoup de difficultés. Quand, beaucoup plus tard, Antonio veut construire une université, il y parvient en quelques pages bien que le narrateur ait qualifié ce projet de « suicidaire ».
Et le réalisme magique ? Il est bien présent et on sent que l’auteur s’est inspiré de Cent ans de solitude (Gabriel García Márquez) ou de La maison aux esprits (Isabel Allende), mais sans la puissance de ces œuvres. Peut-être parce que le réalisme magique arrive çà et là sans être véritablement intégré, du moins est-ce ce que j’ai ressenti.
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Quels sont les thèmes ?
- Saga familiale
- Histoire du Venezuela
- Réalisme magique
Où et quand ?
Le roman se passe à Maracaibo, deuxième plus grande ville du Venezuela, sans doute à partir de 1913 (date de naissance de Antonio Borjas Romero). Il continue jusqu’à la présidence d’Hugo Chavez, à la fin du XXe siècle. Il traverse donc un siècle d’histoire du Venezuela, fait souvent allusion aux tourments du pays, mais sans jamais être précis. Bien que ça ne gêne en rien la lecture et que ça lui donne une atmosphère particulière, j’ai regretté ce manque de profondeur.



Qui sont les personnages ?
Il s’agit d’une saga familiale sur plusieurs générations, mais en 300 pages ? Rien d’étonnant donc à ce que les personnages ne soient pas aboutis.
Inspiré d’un personnage réel, Antonio Borjas Romero passe dans le roman, en arrière-plan, comme l’histoire du Venezuela. Les autres personnages masculins aussi d’ailleurs. Les personnages féminins sont un peu plus aboutis, avec une détermination sans faille.
Si, comme moi, vous aimez les personnages profonds, vous n’en trouverez pas dans ce livre.
Comment est-ce écrit ?
Incipit :
« Au troisième jour de sa vie, Antonio Borjas Romero fut abandonné sur les marches d’une église dans une rue qui aujourd’hui porte son nom. Personne ne put dire précisément à quelle date il fut trouvé. On sait seulement que, tous les matins, toujours au même endroit, une femme misérable avait l’habitude de s’asseoir là pour déposer devant elle une écuelle en calebasse et tendre une main fragile aux passants du parvis. »
Citation :
« En deux siècles, le peuple vénézuélien avait tant aimé la liberté qu’il en était devenu son esclave. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- L’écriture
- L’atmosphère particulière
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Des personnages peu profonds
- Des raccourcis dans la narration
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 3,0/5 |
Intrigue | 3,0/5 |
Écriture | 4,5/5 |
Moyenne | 3,9/5 |
Lecture un peu exigeante
À vous maintenant
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Sagas familiales
La dynastie des Forsyte
John Galsworthy

Le pays des autres
Leïla Slimani

Info-livre : Le rêve du Jaguar par Miguel Bonnefoy

Éditeur : Rivages
ISBN : 978-2-7436-6406-0
Pages : 294
Date de parution : 21/08/2024
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Crédit photo
Basílica Nuestra Señora del Rosario de Chiquinquirá (extérieur) : Béria Lima de Rodríguez sous licence CC BY-SA 3.0