Bellissima aura eu au moins un mérite : me donner envie de lire Dolce Vita et Les nouveaux monstres. Le livre alterne les souvenirs personnels avec les évènements de l’époque dont certains lecteurs n’ont peut-être jamais entendu parler, même si oui, je me rappelle parfaitement où j’étais quand j’ai appris la mort d’Aldo Moro.
Service Presse
De quoi parle le livre
Bellissima est un livre d’évocations. L’auteur revient sur des évènements connus ou moins connus sans jamais les développer. Le lecteur comprend que ces évènements l’ont construite, autant que ses souvenirs familiaux.
Pas de fils conducteurs, ce que je regrette toujours.
La période couverte
Bellissima s’ouvre sur l’exécution à Milan de Mussolini. Les années de plomb font l’objet de plusieurs pages :
« Dans l’année qui suit, on comptera 708 actes de violence, 447 attentats, 132 agressions, 129 vols à main armée. Pas en Italie, non. Juste à Padoue. Plus les dévastations des lieux publics et privés, les séquestrations de professeurs et de directeurs d’université. Et les coups de feu tirés dans les jambes de ceux qui incarnent l’ordre établi, juges, hommes politiques, journalistes. On a même inventé un mot pour ça, jambiser. »
Les évènements du 11 septembre 2001 sont évoqués à plusieurs reprises, la corruption des milieux d’affaires est un des sujets du livre.
La famille de la narratrice
Chaque personnage mériterait un livre et je suis restée un peu frustrée de ne pas en savoir plus sur certains d’entre eux.
#Amanda, la mère
Petite fille juive, elle a été adoptée par un couple de fascistes. Son histoire est touchante. La narratrice ignore si ses grands-parents adoptifs savaient qui ils avaient recueillie.
#Ida, la grand-mère maternelle adoptive
Ida, née en 1903, est la cadette de Rina et Marina. Les trois sœurs sont issues d’un milieu favorisé. Elles chantent, dansent et flirtent.
#Gino, le grand-père maternel adoptif
Grand-père adoré de la narratrice. Elle écrit :
« Gino et Ida sont bien nés, bien élevés. Ils vont à la messe du dimanche et professent la bienveillance, mettant en pratique le code pratique du petit-bourgeois : l’on tient son rang dans sa classe sociale et l’on commande à ses inférieurs, s’attendant à être obéi de la même manière que l’on obéit à ses supérieurs. »
#Nazzareno, le père
Grâce à la volonté de sa mère, il a pu sortir du milieu qui était le sien. Bien qu’il soit un des principaux personnages de ce livre de souvenirs, il n’en est pas moins antipathique.
#Maria, la grand-mère paternelle
Elle a créé un atelier de tricot qui s’est développé, ce qui lui a permis de payer les études de son fils. Mais elle n’a pas fait tous ses sacrifices pour le céder à une autre femme.
Le style
Incipit :
« Milan, 29 avril 1945
— Mussolini, c’est fini ! Boule à zéro est mort ! Pendu par les pieds cola so putana, avec sa pute ! Ghe più el crapun, on a crevé le Duce, vive les Ricains, vive les Anglais ! Vive l’Italie ! »
Citation :
« Qui est-on quand on n’est plus ce qu’on était, mais pas non plus autre chose tout à fait ? »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Retrouver une partie de l’histoire italienne
- Des trajets de vie touchants
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- La structure éclatée
- Le manque de développement de certaines histoires
Mes notes
Univers narratif | 4,0/5 |
Structure | 1,0/5 |
Style | 4,0/5 |
Moyenne | 3,0/5 |
Lecture un peu exigeante
Vous l’avez lu ? Donnez-moi votre avis en commentaires.
Autre livre qui évoque les années de plomb en Italie
Impossible — Erri de Luca
Info-livre : Bellissima par Simonetta Greggio
Editeur : Stock
ISBN : 978-2-234-07820-8
Pages : 288
Date de parution : 25/08/2021
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