Cœur, entre secrets de famille et quête identitaire, m’a séduite par la plume élégante de Thibault de Montaigu et des personnages finement ciselés. Je me suis laissée toucher par la complexité des relations père-fils et l’héritage d’une histoire familiale. Mais si la forme est irréprochable, l’intrigue, trop personnelle, ne m’a pas captivée. Avis mitigé.

Un cheval en arrière-plan et au premier plan, la couverture du livre de Thibault de Montaigu, Cœur
Livre très personnel

Prix Interallié 2024

Comment débute le livre ?

L’auteur-narrateur rend visite à son père, Emmanuel. Il est aveugle et ne bouge presque plus. Au moment où Thibault va quitter la pièce, son père le retient et lui demande de prendre une boîte qui contient sa chevalière, mais il a oublié ce que signifiaient les armes, la lune, les étoiles et l’aigle.

En revanche, il se souvient de son grand-père, Louis (l’arrière-grand-père de Thibault) à qui elle appartenait. Louis est mort dans les premiers jours de la Grande Guerre en lançant une charge héroïque contre l’artillerie allemande. Alors, Emmanuel voudrait que son fils écrive un livre sur Louis. Pour son père, Thibault commence des recherches.

Qu’en ai-je pensé ?

Le livre se lit très bien, mais le fond est de peu d’intérêt, ne serait-ce que parce que, comme dans Patronyme, il reste peu de traces de Louis. Les investigations, certes, aboutissent, mais ne passionneront que ceux qui appartiennent à la famille.

La recherche de l’amour d’un père (le mérite-t-il ?) est finement décrite.

En filigrane apparait l’histoire de ceux qui, par leur naissance, croient que la vie est facile ou que tout leur est dû et cela les conduit à des échecs retentissants. La disparition de la cavalerie est aussi évoquée.

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Quels sont les thèmes ?

Où et quand ?

De nos jours à Paris et en Champagne pendant les premiers jours de la guerre.

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Qui sont les personnages principaux ?

Thibault
Il se décrit sans concession, un fort syndrome de l’imposteur ?

Emmanuel
Le père de Thibault est un raté brillant. Sa beauté et son charme lui ont toujours permis de sortir des ornières où il s’était enfoncé. Même à la toute fin de sa vie, il séduit encore.

Comment est-ce écrit ?

L’écriture est parfaite

Incipit :

« À chaque fois que je pousse sa porte, je me demande si mon père n’est pas mort. Il est toujours assis au même endroit, sur son fauteuil aux ressorts effondrés dont le faux cuir, déchiré çà et là, laisse échapper des étoupes de coton. »

Citation :

« Son agonie dépasse mon imagination. En comparaison, j’ai l’impression d’être un de ces embusqués de l’arrière que raillaient les journaux et méprisaient les poilus en permission. Un pleutre, un délicat, un tire-au-flanc qui remplit consciencieusement son attestation de déplacement dérogatoire en raison de l’épidémie de Covid-19 avant de mettre un masque pour acheter des rouleaux de PQ au coin de la rue quand son arrière-grand-père rampait avec un moignon de jambe sous un cheval éventré pour se mettre à l’abri des percutants qui labouraient le sol.
Tous deux, nous n’aurons jamais rien à voir. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé

  • L’écriture

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)

  • Une histoire qui ne m’a pas vraiment intéressée.

Mes notes

Univers narratif4,0/5
Personnages4,0/5
Intrigue1,0/5
Écriture4,5/5
Moyenne3,4/5
Plus de détails sur le système de notation

Lecture assez facile

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Info-livre : Cœur par Thibault de Montaigu

Couverture du livre de Thibault de Montaigu, Cœur

Editeur : Albin Michel
ISBN : 978-2-226-49321-7
Pages : 336
Date de parution : 21/08/2024

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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