Gazoline — Emmanuel Flesch

J’ai été captivée par le début de Gazoline, par la façon dont Emmanuel Flesch présente le village et les personnages. Mon intérêt est malheureusement vite retombé, peut-être parce que retrouver la vie quotidienne d’un village, même en 1988, n’est pas ce que je cherche dans une lecture.

Que se passe-t-il ?

Samuel, dix ans, ne rêve que de Delphine. Il fait la connaissance d’un nouveau venu au village, Alex.
La sœur d’Alex, Sandra, a une fois de plus été arrachée à son lycée et à ses amis, elle essaie de s’intégrer à une bande d’adolescents.
Le père Berthelot, papa de Delphine, dirige les vendanges. À l’horizon, sa grange brûle. Samuel a aperçu Gildas, le mauvais garçon du coin dans les parages, est-ce lui qui a mis le feu ?

À partir de là, l’intrigue s’enlise, tout comme l’enquête de police, ce serait un accident. Des personnes sont entendues, donc soupçonnées par tout le village, puis elles sont innocentées.
Les jeunes — et les moins jeunes — continuent leur vie, frôlent le drame, finalement ce ne sont que des bêtises, parfois des grosses, mais des bêtises. Quand le drame survient, il était annoncé depuis tellement longtemps qu’il n’a plus ni goût ni saveur.

Bien sûr, c’est une peinture fidèle d’un village et de ses habitants, mais mon intérêt s’est vite émoussé.

Où et quand ?

Dans les environs de Chalon-sur-Saône, là où les gens mettent un article défini devant un prénom (que de souvenirs !). En 1988, Mitterrand vient d’être réélu et les jeunes écoutent de la musique sur leur walkman. J’aurais aimé que le lieu et l’époque soient davantage évoqués.

Qui sont les personnages ?

Sandra
Jolie adolescente, elle enflamme les jeunes et les moins jeunes. Pauvre Sandra qui ne sait pas vraiment ce qu’elle veut.

Le père Berthelot
Il a épousé une femme plus jeune que lui, Jeannine. Ils ont une fille Delphine dont les biquettes sont mortes dans l’incendie, elle est donc très en colère.

Gildas
Le voyou du village a seize ans et il est le personnage le plus intéressant. J’aurais aimé que quelqu’un vienne à son aide, mais c’était peut-être déjà trop tard pour lui.

Comment est-ce écrit ?

Incipit :

« Il arrachait des herbes hautes, par poignée, le long du chemin. Ses chaussures de foot soulevaient derrière ses mollets des nuages de poussière. De part et d’autre défilait une savane familière — églantiers, buis, aubépines, genévriers. Et en ligne de mire, au sommet de la colline, tremblait la silhouette du calvaire, brouillée par ses larmes. »

Citation :

« Tiens, quel jour sommes-nous ? Ma foi, tout ce silence dehors, peut-être bien samedi. Mais quel besoin a-t-elle de vérifier ? Elle se lève quand même pour aller consulter le calendrier des postes, à l’autre bout de la pièce, sur lequel sa fille vient chaque soir biffer une date. C’est bien ça, nous sommes samedi. 1988. Novembre. Quelle heure est-il ? Oh ! bientôt 9 heures. »

Mon avis en résumé

Ce que vous aimerez :

• La vie dans un village en 1988
• Les différentes générations

Ce que vous regretterez (ou pas) :

• L’intrigue peine à soulever l’intérêt

Mes notes

Univers narratif	4,0/5
Personnages	3,0/5
Intrigue	2,5/5
Écriture	5,0/5
Moyenne	3,6/5

Histoires d’adolescents

Info-livre : Gazoline par Emmanuel Flesch