Je chronique souvent des cosy mysteries et j’en ai toujours un dans ma Pile A Lire. Après avoir lu des ouvrages sur des sujets noirs, ou violents, ou glauques quand ce ne sont pas les trois à la fois, j’apprécie une lecture légère. Plus que les intrigues, qui manquent parfois de consistance, c’est le détective amateur improbable (Aurel le consul, Elizabeth II), l’époque inattendue (L’Assassin de la rue Voltaire) ou comme dans Mort sur le transsibérien , un lieu que peu d’entre nous connaissent : la Sibérie.
L’intrigue
Alors qu’Olga Pouchkine, cheminote, retourne à sa cabane après avoir réparé un aiguillage, un voyageur est éjecté du Transsibérien. Il a été assassiné et sa bouche est remplie de pièces d’or. Qui a tué ce jeune Américain et pourquoi ?
Il y a plusieurs autres intrigues, qui se dénouent les unes après les autres. J’aurais aimé qu’il y en ait moins et que l’intrigue de Mort sur le transsibérien soit plus ramassé, il est long et laisse le lecteur anticiper facilement la suite, ou oublier certains détails (à moins que ce ne soit s’en désintéresser).
L’univers narratif
C’est l’occasion de prendre le Transsibérien, tout en étant confortablement installé dans son fauteuil, loin de la température glaciale.
« Elle se demanda comment elle avait pu ne pas remarquer à quel point il faisait froid en se rendant au travail ce matin. Fragilisées par les conditions extrêmes, les plantes qui poussaient au bord des rails émettaient des craquements de brindilles au moindre contact. Le souffle d’Olga marquait l’air comme la traînée d’un avion dans le ciel, et elle sentait que ses cils commençaient à givrer — ce qui ne lui était guère arrivé plus de trois ou quatre fois au cours de sa vie. La neige gelée rendait la progression difficile et ses doigts de pied étaient déjà à demi engourdis. Dans des moments pareils, Olga se disait que le froid était bien plus qu’une absence de chaleur. Ça ressemblait plutôt à une force entière, une puissance maléfique, un esprit hostile et cinglant qui imprégnait l’air figé comme la malveillance de l’auteur de cette lettre anonyme ou d’une sorcière cachée au fond des bois, dans une cabane en rondins juchée sur des pattes de poulet. »
La Sibérie n’est pas (pas encore ?) une destination touristique prisée même si le Transsibérien fait rêver :
« - Tu sais, Olgakin, c’était d’abord une voie ferrée impériale, avait dit sa maman. Ses rails ont transporté des tsars, des tsarines, des tsarévitchs et des tsavernas, tout comme des commissaires du peuple, des secrétaires généraux et tous les autres complices du communisme. Les princes, les boyards et les comtesses ont regardé ces mêmes paysages défiler derrière la vitre, bien avant que Staline n’utilise cette voie ferrée pour prêter main-forte aux nazis, jusqu’à ce qu’Hitler ne change d’avis et qu’il se mette à nous attaquer. »
Les personnages
#Olga Pouchkine
Elle a trente-cinq ans, a passé un concours pour travailler aux Chemins de fer russes. Malheureusement, à cause d’un chef misogyne (et antipathique), elle n’a aucun espoir d’avancement. Bien décidée à s’en sortir, Olga économise chaque sou et écrit un livre, Trouvez le bon aiguillage : cent leçons de vie inspirées par le Transsibérien. Elle souhaite ainsi quitter Roslazny et entreprendre des études de lettre.
Olga a un frère, Pasha, devenu militaire selon les vœux de leur père, Mikhaïl, un ivrogne méchant et sans aucune tendresse pour ses enfants.
#Vassily Marouchkine
Brillant policier, il est muté temporairement à Roslazny où la délinquance est en recrudescence. Le lieutenant-colonel Babikov, candidat à la mairie de Kemerovo pense qu’il pourra redresser la situation. Un peu étonnant si l’on songe que les deux hommes ne s’entendent guère.
Vassily n’a qu’une envie, que cette mission se termine pour qu’il puisse rejoindre l’armée au sein de laquelle il veut enquêter sur la disparition de sa femme et de son fils, survenue quinze ans auparavant.
Le style
Le style est efficace, au service de la narration, mais j’aurais vraiment aimé que l’écriture soit davantage resserrée.
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- La Sibérie en toile de fond
- Une intrigue au sein des Chemins de fer russes
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Des longueurs
- Une intrigue qui manque de consistance
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Intrigue | 2,0/5 |
Personnages | 3,5/5 |
Style | 3,5/5 |
Moyenne | 3,5/5 |
Lecture assez facile
Autre cosy mysteries
Rendez-vous avec le mystère
Julia Chapman
Le flambeur de la Caspienne
Jean-Christophe Rufin
Info-livre : Mort sur le transsibérien par C.J. Farrington
Editeur : Hugo et Compagnie
ISBN : 978-2-7556-9259-4
Pages : 428
Date de parution : 04/11/2021
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