C’est un livre qui m’a moyennement plu, mais qui m’a donné envie de lire d’autres ouvrages de l’auteur. Bien sûr, S’il n’en reste qu’une, un hommage fort aux hommes et aux femmes kurdes qui ont lutté contre les islamistes a de quoi émouvoir, mais le parcours de la journaliste m’a semblé artificiel et sans grand d’intérêt. Voilà pourquoi j’aimerais lire d’autres témoignages non romancés.
Service Presse
L’intrigue
Grand Reporter à Sydney Match, Rachel se voit proposer une mission : partir en Syrie pour retrouver les femmes kurdes qui ont combattu et découvrir ce qu’elles sont devenues.
Mon avis
Au fur et à mesure que l’on avance, des incohérences apparaissent. Si je comprends que les Kurdes aient à cœur d’honorer la mémoire de ces femmes, j’ai en revanche du mal à comprendre qu’ils mettent aussi facilement leurs combattants en danger pour que Rachel puisse entendre leur histoire de la dernière personne à avoir été en contact avec elles.
Le mystère qui entoure leur mort paraît n’être là que pour maintenir l’intérêt du lecteur alors qu’il n’y en a nullement besoin. Le récit des exactions des islamistes, des combats et des luttes est suffisamment dramatique.
L’univers narratif
À Kobané, une ville syrienne à la frontière turque, une ville détruite par les combats. C’est de Kobané que la grande reporter de Sydney Match va rayonner pour en apprendre plus. L’auteur décrit le quotidien des combattants et leurs luttes.
Les personnages
#Rachel
Tout ce que l’on sait d’elle, c’est qu’elle est née au Québec, qu’elle vit en Australie et travaille au Sydney Match. Sa mission en Syrie est sa première aventure vraiment dangereuse. Un personnage à peine esquissé dont on entrevoit parfois des états d’âme, pas toujours compréhensibles pas plus que ne le sont ses décisions.
#Tékochine et Gulistan
Rachel enquête sur ces deux femmes qui sont mortes en 2019 au moment de l’avant-dernière offensive turque. Pas vraiment plus esquissées, mais cela a un sens, en dehors du combat, elles n’ont pas de vie. Comme en témoigne cette réponse de Tékochine à un journaliste qui lui recommandait d’arrêter de fumer se elle ne voulait pas mourir d’un cancer :
« Mais vous vous croyez où, monsieur le journaliste ? Dans votre pays tranquille où on est libre de tout choisir ? Choisir ce que l’on mange comme le métier que l’on fait ? Est-ce que vous avez seulement une idée de notre espérance de vie, à moi ou à la camarade Asya ? Nous, on dit : si on pouvait avoir quatre ou cinq ans, ce serait bien… Chez les Yapajas du Rojava, personne ne meurt du cancer. »
Le style
Incipit :
« Lorsqu’on pénètre dans la ville de Kobané par l’est après avoir traversé l’interminable plaine séparant le Tigre de l’Euphrate dans ce morceau de l’ancienne Mésopotamie, on découvre sur la droite, à une centaine de mètres en contrebas de la route, un cimetière militaire kurde qui s’étend à perte de vue. »
Citation :
« Les quatre hélicoptères surgirent à midi trente précisément — trois heures avant que nous n’atteignions le repaire de Tulin Clara. Nous longions alors une falaise abrupte précédent une épaisse forêt de conifères ; je n’entendis leur vrombissement qu’au dernier moment — plus tard, je me rappellerais avoir eu le sentiment de prédateurs géants se précipitant sur leurs proies ; je perçus ensuite de sourds halètements saccadés, puis le floc-floc caractéristique des pales, et brusquement je vis surgir les hélicoptères eux-mêmes : quatre carlingues camouflées, fuselées comme des têtes de requins… »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- L’hommage rendu aux combattantes kurdes
- La description des combattants
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Une intrigue artificielle
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 4,0/5 |
Intrigue | 2,0/5 |
Style | 4,0/5 |
Moyenne | 3,8/5 |
Lecture un peu exigeante
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ISBN : 978-2-246-82045-1
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