J’aime les films de Woody Allen, du moins ceux que j’ai vus (à l’exception de Bananas auquel je n’ai rien compris). Alors son autobiographie, pourquoi pas ?
Une bonne surprise que Soit dit en passant, même si j’ai eu du mal à y entrer.
Service Presse
Au sommaire de cet article
- Une lecture difficile à commencer
- L’autodérision brouille le message
- Heureusement, il y a sa carrière de réalisateur
- Woody Allen se moque du succès
- Woody Allen et les femmes
- Et l’affaire bien sûr
- La conclusion du livre
- Une structure sans chapitres
- Mon avis en résumé
- Ma note
- Info-livre
Soit dit en passant, une lecture difficile à commencer
Le réalisateur décrit son enfance au travers d’anecdotes plus ou moins intéressantes. Il consent à nous parler de son père :
« À commencer par mon père né à Brooklyn quand il n’y avait encore que des champs, ramasseur de balles pour les Brooklyn Dodgers à leurs débuts, arnaqueur au billard, bookmaker, un juif de petite taille, mais dur à cuire, amateur de chemises classieuses, aux cheveux noirs gominés et plaqués sur le crâne à la George Raft dans Scarface. »
Et de sa mère :
« Pour défendre Maman, je dois dire que Nettie Cherry était une femme merveilleuse ; intelligence, courageuse, pleine d’abnégation. Elle était fidèle, aimante et intègre, mais… comment dire… pas jolie tout de suite. »
Sans faire le moindre effort pour les rendre attachants. Mais il nous avait prévenus dès la première phrase du livre :
« Tel Holden Caufield dans l’Attrape-Coeurs, je n’ai pas l’intention de me lancer dans le “genre de conneries à la David Copperfield”, même si dans mon cas vous trouverez peut-être intéressant d’apprendre deux ou trois trucs sur mes parents. »
Soit dit en passant, il ne fait pas plus d’effort pour lui-même. A priori pas le genre de personnes avec qui j’aimerais partir en vacances.
La lecture s’annonce difficile, même si j’apprécie qu’il torde le cou à l’image de l’intellectuel juif new-yorkais en expliquant que plus jeune, il était très sportif.
Lorsque l’auteur commence à raconter ses débuts, je bute sur les noms, certainement des références américaines, mais… Bob Hope ? Buddy Hackett ? Jack Benny ?
L’autodérision brouille le message
Certes, mais c’est Woody Allen, alors, il fallait s’y attendre. A-t-il vraiment été réformé parce qu’il se rongeait les ongles ? J’aurais eu tendance à le croire, mais il conclut par :
« Devant l’insistance de ma femme, j’ai tout à fait cessé depuis de me ronger les ongles et remplacé cette répugnante habitude par celle, plus socialement acceptable, de la coprolalie. »
Il redevient sérieux quand il nous fait part de ses multiples difficultés :
- Entrer dans une pièce pleine de monde
- Manquer du sens de l’orientation
- Ne pas aimer faire connaissance
- Avoir tendance à engager tous les acteurs (« à condition qu’ils ne se comportent pas comme des fous en me sautant dessus avec une lame de rasoir par exemple »)
- Ne pas aimer les activités de groupe, donc toujours refuser de faire partie d’un jury.
Ainsi que ses dizaines d’années de thérapie :
« J’ai donc suivi de nombreuses années de traitement et je conclus que oui, ça m’a aidé, mais pas autant que je l’aurais voulu, et surtout pas comme je l’avais imaginé. Sur les questions les plus profondes, je n’ai absolument pas avancé ; les peurs, les conflits et les faiblesses. »
Heureusement, il y a sa carrière de réalisateur
Je suis plus en terrain connu, l’histoire est alors plus facile à suivre. Il est grand admirateur des réalisateurs européens, Truffaut, Resnais, Antonioni, De Sica. J’aurais aimé que l’auteur développe davantage cette partie.
Woody Allen se moque du succès
Ce qui lui plaît dans le fait de faire un film, c’est de le faire. Ce qu’il advient ensuite l’intéresse peu, il est déjà passé à autre chose. En d’autres termes, il ne se fie qu’à son propre jugement. Celui des autres ? Il ne mène nulle part.
« J’avais ma propre folie des grandeurs, et je résolus de toujours poursuivre l’idée qui m’intéressait à un moment donné sans autre objectif de faire un bon film. »
Woody Allen et les femmes
Ce n’est un secret pour personne que Woody Allen a séduit les plus jolies femmes, Diane Keaton, Mia Farrow avec laquelle, l’histoire s’est très mal terminée.
Et l’affaire bien sûr
Je dois dire que seuls de vagues bruits étaient parvenus à mes oreilles et c’est toujours un peu triste de voir quelqu’un qu’on admire être accusé d’horreurs indicibles, mais je ne m’y étais pas plus intéressée que ça. Woody Allen dit avoir été blanchi par deux enquêtes indépendantes et constate qu’il a eu la possibilité d’adopter deux petites filles, ce qui n’aurait pas été le cas s’il avait été coupable.
Bien sûr, ce n’est que sa version et il n’y a jamais eu de jugement. Mais reste un scandale, une suspicion indélébile, un entre-deux satisfaisant pour aucune des deux parties.
La conclusion de Soit dit en passant
« Plutôt que de ne jamais cesser de vivre dans le cœur et l’esprit du public, je préfère continuer à vivre dans mon appartement. »
Une structure sans chapitres
Les digressions sont nombreuses, mais une fois passées les premières pages, on se laisse prendre à cette autobiographie
Mon avis en résumé
Ce que vous allez aimer :
- En savoir plus sur un génie du cinéma, sur sa façon de voir le monde, de faire des films aussi
- Le ton très particulier du livre
Ce que vous allez regretter (ou pas) :
- Trop peu de pages consacrées à sa carrière de réalisateur
Ma note
Note globale : 4,0/5
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Info-livre : Soit dit en passant par Woody Allen
Editeur : Stock
ISBN : 978-2-234-09007-1
Pages : 535
Date de parution : 03/06/2020
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