Le livre d’Olivier Norek, Surtensions, n’est pas seulement un roman policier à l’intrigue impeccable, mais aussi un roman noir aux personnages complexes. Et ce n’est pas tout, comme dans Entre deux mondes, il utilise un thème très actuel, les prisons, pour ancrer son histoire.
Comment débute le livre ?
Victor Coste est en face d’une psy, c’est la procédure quand on a tué un homme. Mais Victor pense en avoir tué deux, un en légitime défense et un autre, membre de son équipe, qu’il n’a pas su protéger.
Tout avait commencé par l’enlèvement d’un jeune homme de dix-neuf ans, une enquête ratée qui a mis les nerfs du groupe à rude épreuve. Ce n’était que le début.
Au même moment, un jeune garçon incarcéré à Marveil subissait brimades et viol. Et sa sœur craignait qu’il ne tienne pas longtemps. Heureusement, l’avocat de leur père propose une solution. Mais entre les erreurs des uns et des autres et les grains de sable qui se glissent dans les plans les mieux préparés, la tension monte.
Qu’en ai-je pensé ?
Surtensions est un roman noir parce qu’à la fin du livre, les choses ne rentreront pas dans l’ordre. En effet, il y aura de nouveaux enlèvements, des malfaiteurs et criminels similaires et les policiers continueront leur course sans fin.
J’ai beaucoup aimé les enchaînements des évènements, non seulement ils rendent le livre addictif, mais ils rendent aussi l’histoire réaliste. Une scène finale m’a cependant laissée perplexe, justement parce que l’articulation des faits semble ténue.
Les premiers chapitres qui se passent en prison sont assez durs, mais j’ai apprécié qu’Olivier Norek nous fasse une description sur l’évolution des prisons en France. Même si ça n’a rien de nouveau, j’en ai eu froid dans le dos.
Quels sont les thèmes ?
- Enquête policière
- Prisons
Où et quand ?
De nos jours en Seine–Saint-Denis
Qui sont les personnages ?
Les personnages de Surtensions sont remarquables, ils sont tous complexes, loin des caricatures de gentils et de méchants qu’on voit parfois dans les romans policiers ; à l’exception néanmoins d’un monstre pervers, peut-être là pour montrer une graduation dans le mal, graduation que ne respecte pas vraiment la prison.
Victor Coste
Vous l’aviez peut-être déjà rencontré, avec toute son équipe, dans Code 93 ou d’autres. Bien que les enquêtes policières soient dans son ADN, il n’en peut plus de tout le mal qu’il croise tous les jours. Il a beau le combattre, et parfois le vaincre, ce n’est plus possible.
Alexandra
Fille d’un criminel corse, elle a dû en faire dix fois plus que les garçons avant que son père accepte de la mettre à la tête d’une bande. Pas une tendre, Alexandra, mais elle a quand même ses faiblesses qui la rendent très humaines.
Comment est-ce écrit ?
Incipit :
« Le psy poussa le cendrier en verre devant elle. Malgré les stores aux trois quarts baissés, un rayon de soleil traversa la pièce et révéla les arabesques de fumée en suspens.
— Vous voulez bien me raconter comment tout a commencé ? »
Citation :
« Le nez de Thomas explosa dans un bruit sec. Sous le choc, il partit en arrière de trois pas déséquilibrés avant de tomber bêtement sur les fesses, les mains entourant son visage. Les quatre intrus entrèrent dans la maison et Alex referma la porte derrière elle. Rhinocéros attrapa le père de famille par les cheveux, le releva et le menaça, dents serrées, de sa fameuse phrase d’intro répétée comme un rôle. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Une intrigue impeccable
- Des personnages complexes
- Le thème des prisons
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Une des scènes finales, mal amenée
Mes notes
| Univers narratif | 5,0/5 |
| Personnages | 5,0/5 |
| Intrigue | 4,5/5 |
| Écriture | 4,5/5 |
| Moyenne | 4,8/5 |
Lecture assez facile
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À propos de prison
Je ne reverrai plus le monde
Ahmet Altan
Tous les hommes n’habitent pas le monde… — Jean-Paul Dubois
Info-livre : Surtensions par Olivier Norek
Editeur : Pocket
ISBN : 978-2-266-27080-9
Pages : 472
Date de parution : 09/03/2017
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