Le goûter du Lion — Ito Ogawa

J’ai été tellement touchée par ce livre d’Ito Ogawa que j’ai eu du mal à choisir le livre suivant. Le goûter du Lion est à la fois bouleversant, rempli de sérénité et d’amour de la vie, des émotions que je n’attendais pas à la lecture de la quatrième de couverture. Un des meilleurs livres publiés en 2022. Et aussi un coup de cœur.

Des citrons à l'arrière-plan et au premier plan, la couverture du livre d'Ito Ogawa, Le goûter du lion
« La vie et la mort, en un sens, sont les deux faces d’une même pièce »

Sommaire

Que se passe-t-il ?

À trente-trois ans, Shizuku est atteinte d’un cancer stade 4. Elle décide de finir sa vie à la Maison du Lion. Elle y est accueillie par la chaleureuse Madonna. Pas très engageant comme début ? Et pourtant…

Analyse

Oui, le livre est bien sur ce thème, les derniers jours d’une jeune femme. Et non, ce n’est pas plombant. Shizuku a eu une belle vie, et elle en a profité jusqu’au bout. Peut-être un peu triste, surtout poignant.

Après tout, la seule façon décente de parler de la mort, c’est de célébrer la vie, et Ito Ogawa y réussit parfaitement. L’émotion qui m’a étreinte n’avait rien de violent, plutôt une émotion qui s’est insinuée petit à petit et qui a rendu, en tant que lectrice, la séparation avec Shizuku difficile.

Quels sont les thèmes ?

Où et quand ?

Au Japon, de nos jours. Il faut prendre un bateau pour atteindre l’île aux citrons où se situe la maison du Lion. Il vaut mieux y apporter ce dont on a besoin, car, à part des citrons et des vignes, il n’y a pas grand-chose.

Qui sont les personnages ?

#Shizuku
Orpheline très jeune, elle a été élevée par son oncle qu’elle considère comme son père. Leur relation a pris un tournant difficile.

#Rokka
Une adorable petite chienne qui adopte Shizuku dès son arrivée. Elle est le symbole de la vie qui continue.

#Madonna
Elle consacre son existence à la Maison du Lion, elle œuvre pour que ses invités apprécient la vie jusqu’à la fin, et même, le moment de leur départ.

Shizuku croise d’autres personnages, qui lui apprendront ou lui apporteront quelque chose de précieux.

Comment est-ce écrit ?

Le mot qui me vient à l’esprit pour évoquer l’écriture de l’auteur est délicatesse, sans lequel il aurait été difficile d’écrire sans que le propos soit lourd.

Incipit :

« Madame Shizuku Umino,
Nous aimerions vous apporter quelques informations supplémentaires, susceptibles de vous aider à préparer votre venue parmi nous. »

Citations :

« La vie et la mort, en un sens, sont les deux faces d’une même pièce »

« Pour l’heure, je n’arrivais pas à imaginer ma propre mort. Mon cœur battait dans ma poitrine, mes membres bougeaient même si j’avais tout de même l’impression d’avoir perdu du poids. Je prenais plaisir à manger. »

« Le 3 au soir, j’ai reçu un mail de Tahichi, qui avait pour sujet Nouvelle année.
J’ai été surprise de trouver son message en rentrant dans ma chambre, après le dîner, car je venais justement de boire de son vin rouge. Je n’en avais bu qu’un seul verre pour accompagner la viande, du canard en croûte de sel, mais je me sentais agréablement éméchée. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé

  • Une ode à la vie
  • Une plume délicate
  • Beaucoup d’émotions

Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages5,0/5
Intrigue5,0/5
Écriture 5,0/5
Moyenne5,0/5

Lecture assez facile

À vous maintenant

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Vie et mort, les deux faces d’une même pièce

Vivre avec nos morts
Delphine Horvilleur

En arrière plan, un arbre de vie, au premier plan, la couverture du livre de Delphine Horvilleur, Vivre avec nos morts
Un arbre de vie

Tout le bleu du ciel
Melina Da Costa

Paysage des Pyrénées en arrière-plan et au premier plan, la couverture du livre de Melina Da Costa, Tout le bleu du ciel
Ce sont les Pyrénées qu’Émile rêve de visiter.

Info-livre : Le goûter du Lion par Ito Ogawa

Couverture du livre d'Ito Ogawa, Le goûter du lion

Editeur : Philippe Picquier
ISBN : 978-2-8097-1598-9
Pages : 272
Date de parution : 25/08/2022

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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4 Commentaires
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Boyer, N .

Merci Catherine pour l’ excellente synthèse que vous avez faite. Vous avez rendu justice à ce roman portant sur un sujet difficile à aborder mais si bien développé. Les points que vous mettez en lumière m’ ont aidé à préciser mes idées et mes émotions sur ce livre à l’écriture toute délicate. Plusieurs phrases conduisent à réflexion sur la vie et sur la mort. Je n’ai rien de plus à ajouter sinon que j’aimerais pouvoir dire comme elle à la toute fin: “C’était très bon, merci!“

Michel

Bonjour Catherine, je souscris entièrement à votre commentaire . Je ne regrette qu’une chose quant à Ito Ogawa : ne pas l’avoir découverte plus tôt. En fait, je suis “tombé” par hasard ,en premier, sur la réédition en poche de “Le restaurant de l’amour”. Je venais de terminer “Un sandwich à Ginza” d’Hiramatsu Yôko (également chez Picquier) et, aimant cuisiner depuis… longtemps, je cherchais un autre livre traitant de la cuisine japonaise. Le livre d’Hiramatsu Yôko, génialement illustré, était vraiment amusant mais c’est une véritable écrivaine que j’allais découvrir en Ito Ogawa. Et je n’étais pas au bout de mes surprises. Je lus ensuite “Le Goûter du lion” qui ne me laissa plus aucun doute : nous étions bien en face d’une géante de la littérature, admirablement servie par sa traductrice. Comme vous , j’ai été véritablement “happé” par cette histoire ,sur ce sujet qui nous concerne(ra) tous un jour ou l’autre , quel que soit le pays et la législation que nous connaissons (la France en plein débat/ la Belgique ayant reconnu l’euthanasie) et quelles que soient les convictions de chacun(e). Mais je n’étais pas au bout de mes surprises avec notre “amie” Ito. Je décidai de lire un troisième livre et je termine “Le jardin arc-en-ciel”, ayant comme sujet “central” l’homosexualité féminine mais, une fois de plus, Ito nous prend par la main et ne nous lâche pas. On va de surprise en surprise. Ce n’est ni une banale pochade ni un plaidoyer théorique : le roman va bien au-delà de l’histoire d’amour entre les deux protagonistes : c’est probablement le plus dramatique, le plus prégnant des trois que j’ai lus de cette dame mais je n’en dis pas plus : je laisse le suspens et je me mets en quête d’un… autre roman d’Ito Ogawa. Bien à vous. Michel (Liège, Belgique)