Un coup de cœur pour ce livre d’Halimata Fofana, À l’ombre de la cité Rimbaud. L’autrice a quelque chose à dire, à défendre et elle le fait parfaitement, écriture fluide, narratrice attachante et pas de haine. Lisez ce livre indispensable.
Service Presse
Que se passe-t-il ?
Maya vit avec sa famille dans un HLM. Son père et sa mère, qui viennent du Mali, entendent respecter les traditions. Une femme est faite pour servir les hommes et il n’y a pas à discuter. Le cas échéant, les coups pleuvent.
Lorsqu’une enseignante explique à la mère de Maya qu’on ne bat pas ses enfants, la narratrice voit du désarroi sur le visage de sa mère : comment se faire obéir ?
Malgré les coups et les mauvais traitements, Maya a appris à aimer ses parents, elle est consciente de leur impuissance à sortir de la tradition ; la pression venant du reste de la famille n’arrange rien. La tradition, c’est leur identité. Ils ne seraient plus rien sans elle.
Qu’en ai-je pensé ?
À l’ombre de la cité Rimbaud démontre que l’on peut dénoncer des situations insoutenables sans haine et sans rendre le lecteur voyeur malgré lui. J’ai beaucoup apprécié ce livre, aussi pour ça.
À l’ombre de la cité Rimbaud est plus un récit témoignage qu’un roman à proprement parler. Sur le même thème, Elizabeth George a écrit un roman policier, Une chose à cacher.
L’auteur veut que sa voix porte un message et il respecte les critères d’un bon livre : l’écriture est fluide, le livre se lit facilement et je me suis prise d’affection pour Maya.
Quels sont les thèmes ?
- Violences faites aux femmes
- Immigration
- Africaines
Où et quand ?
De nos jours, dans une cité et au Mali.
J’ai tremblé chaque fois que la famille retournait en Afrique.
Qui sont les personnages ?
#Maya, la narratrice
Combien de fois, ai-je eu envie de la serrer dans mes bras, mais elle est tellement loin…
La petite fille grandit et fait des études. Hélas, ça ne sert pas à convaincre sa famille de la faire suivre un autre chemin que celui que la tradition impose.
#Machèle
Plus rebelle que Maya, et moins convaincue que l’éducation lui permette de sortir de là, Machèle prendra son destin en main plus tôt.
Comment est-ce écrit ?
La plume de Halimata Fofana est fluide, concentrée sur ce qui est à raconter.
Citations :
« Je sens que la liberté a un prix. Je ne pourrais l’acquérir que dans l’opposition, qu’en enfreignant les règles, qu’en me battant, qu’en acceptant finalement de me mettre en danger. »
« Je refuse de les condamner trop sévèrement. Quand mes parents cognent, ils sortent d’eux-mêmes. Tout comme Médée, mère aimante qui finit par tuer ses enfants. Elle est tombée dans un état de furor. L’un de nous a déjà eu le bras cassé par mon père. Sinon, il jette une chaussure, un verre, un stylo… Tout ce qui lui tombe sous la main. À nous d’esquiver. »
Mes notes
Un livre indispensable : 5/5
Lecture un peu exigeante
Un des meilleurs livres du moment (2022)
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Autrices et Afrique
Djaïli Amadou Amal
Née en 1975 au Cameroun, Djaïli Amadou Amal a reçu le prix Goncourt des lycéens 2020 pour Les impatientes. En 2022, elle a publié un deuxième livre Cœur du Sahel.
Léonora Miano
Née en 1973 au Cameroun, Elle est l’auteur de plusieurs livres. J’ai beaucoup aimé les livres que j’ai lus. Vous les retrouverez sur la page Léonora Miano.
Info-livre : À l’ombre de la cité Rimbaud par Halimata Fofana
Editeur : Rocher (Editions du)
ISBN : 978-2-268-10672-4
Pages : 232
Date de parution : 24/08/2022
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