Beyrouth-sur-Seine — Sabyl Ghoussoub

Les lycéens ont souvent bon goût et j’aime les suivre dans leurs choix de prix Goncourt, mais depuis deux ans, je suis déçue, encore plus par Beyrouth-sur-Seine. Ceci étant dit, la liste de cette année semble moins intéressante que celle de 2021, si on pense au prix lui-même (La plus secrète mémoire des hommes) ou d’autres livres sélectionnés tels que La carte postale, Au printemps des monstres pour ceux que j’ai appréciés.

Beyrouth en arrière-plan, Couverture du livre de Sabyl Ghossoub, Beyrouth-sur-seine.
« “Tu veux que je te raconte ma vie en arabe ou en français ?” m’a demandé mon père… »

Que se passe-t-il ?

Sabyl Ghoussoub a décidé de filmer et d’interroger ses parents, venus du Liban et réfugiés en France en 1975. C’est à travers leurs réponses, plus ou moins contraintes qu’il raconte la guerre du Liban. Le narrateur raconte donc ce que ses parents lui ont raconté alors qu’ils étaient en France. Moui… Et le recours à Wikipédia n’est pas d’une grande aide, tant les rebondissements, retournements des uns et des autres, sans oublier les assassinats n’ont cessé de rebattre les cartes.
Beyrouth-sur-Seine donne l’impression d’être un livre écrit pour l’auteur et non pour ses lecteurs :

« J’ai besoin de l’écrire cette guerre, de la raconter, de comprendre ce que mes parents ont ressenti et vécu. »

Il n’y a aucun mal à ça, dommage néanmoins d’oublier le lecteur qui a les mêmes attentes. Nous aussi, nous aurions besoin de comprendre, et un peu plus, mais ce livre est absent d’émotion. C’est pourtant un hommage vibrant d’amour à ses parents.
Sabyl Ghoussoub explique qu’il a lui-même vécu au Liban, mais il n’en parle pas si ce n’est pour écrire qu’il n’a pas envie d’y retourner.

« Maintenant que je redécouvre, petit à petit, les horreurs de cette guerre, le village de ma mère, Kfarabida, je ne le vois plus d’un même œil. Ce lieu que je considérais comme un paradis perdu est finalement un nid de sanguinaires et le souvenir de la beauté de la mer et de ses plages sauvages ne parvient plus à modifier ma nouvelle perception des choses. »

Quels sont les thèmes ?

  • Liban
  • Guerre
  • Immigration

Où et quand ?

À Paris, de 1975 à nos jours et au Liban.

Qui sont les personnages ?

Le narrateur
On l’a compris, il veut se rapprocher de la vie de ses parents qu’il adore.

Kaïssar, son père
Personnage difficile à cerner, un intellectuel, certainement, mais je ne suis même pas arrivée à comprendre comment il avait vécu cette guerre.

Hanane, sa mère
La famille est tout pour la mère du narrateur. Les membres de sa famille peuvent tuer des innocents, il reste des membres de la famille. Mais l’analyse ne va pas au-delà de cette constatation et c’est dommage.

Comment est-ce écrit ?

L’auteur ne suit pas l’ordre chronologique (ce que je déteste) et compte tenu de la complexité de cette guerre (lui-même a du mal à s’y retrouver quand il se renseigne), cela n’aide pas le lecteur.

Incipit :

« “Tu veux que je te raconte ma vie en arabe ou en français ?” m’a demandé mon père et il a ajouté “Tu comprends l’arabe ?” alors qu’il a été mon professeur d’arabe pendant trois longues années où je vivais chacune de ses leçons comme un calvaire sans fin. »

Mon avis en résumé

Je n’ai pas compris. Je n’ai pas compris qui était son père (un peu mieux qui était sa mère) et encore moins pourquoi le narrateur rêve de vivre en Israël.

Ma note : 2,5/5

Lecture un peu exigeante

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Couverture du livre de Sabyl Ghossoub, Beyrouth-sur-seine.

Editeur : Stock
ISBN : 978-2-234-09257-0
Pages : 308
Date de parution : 24/08/2022

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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