Céleste Albaret, la gouvernante de Marcel Proust, a livré ses souvenirs en 1973, des souvenirs recueillis par Georges Belmont. Ils ont surpris. À aucun moment, la vieille dame n’a mentionné l’homosexualité de son patron ni ses visites dans des maisons closes.
Service Presse
Le livre de Jocelyne Sauvard, Céleste et Marcel, Un amour de Proust, évoque les dernières années de l’écrivain, enfermé dans sa chambre qui lui servait de bureau. S’il fut capable de terminer son œuvre, À la recherche du temps perdu, c’est grâce à Céleste.
Au sommaire
Un roman aux personnages connus ou inconnus
#La narratrice
On ne saura pas qui elle est, elle a eu quinze ans en 1918, à une époque où la majorité des jeunes hommes gisaient sous des pierres tombales. Elle rêve de rencontrer l’auteur d’un livre qui ne la quitte pas. Elle se renseigne, l’écrivain habite au 102, boulevard Haussmann.
#Marcel Proust
En 1918, il a quarante-sept ans et seulement quatre ans à vivre, c’est peu pour terminer son œuvre monumental : À la recherche du temps perdu.
#Céleste Albaret
Elle a vingt-sept ans et s’occupe de Marcel comme si c’était son fils. Sans elle, Marcel n’aurait peut-être pas terminé son œuvre.
Au fil des pages, sont évoqués des personnages connus, Reynaldo Hahn, musicien et amant de Proust, la comtesse Greffuhle, un des modèles de la duchesse de Guermantes ou Misia Sert, une femme influente dont je vous recommande la biographie.
Forcément, il n’y a pas vraiment d’intrigue
L’auteur évoque la vie de l’écrivain malade, le dévouement de sa gouvernante qui l’admirait de tout son cœur, les rentrées tardives de Marcel, les inquiétudes de Céleste.
Affaire de goût, j’aurais aimé une construction plus linéaire mais l’écriture ravira ceux qui aimeront prendre connaissance de personnages par petites touche.
Le style
Incipit :
« J’étais seule l’année de mes quinze ans, et je voulais tout.
L’amour, l’amitié, la musique, les livres. J’attendais une vie magnifique. »
Citation :
« Mais qui l’attend toute la nuit ? Qui pallie le grand froid qu’a laissé l’absence de Jeanne Proust, cette Essentielle qui l’aimait plus que tout au monde et qu’il aimait de même ? Qui veille sur son repos, ses réveils ? Et ses classements complexes, tout le méli-mélo des épreuves et placards, l’océan d’écriture du livre à venir, le chantier qu’est un manuscrit labyrinthique, couturé, déchiré, chamboulé, négligé et repris, plus précieux que sa vie ? »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé:
- L’évocation des dernières années de Proust
- Céleste
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :
- Rester à la surface de la vie de l’écrivain
Mes notes pour Céleste et Marcel, un amour de Proust
Evocation des dernières années de Proust | 5,0/5 |
Evocation de Céleste et Marcel | 3,0/5 |
Construction du livre | 3,0/5 |
Moyenne | 3,7/5 |
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Info-livre : Céleste et Marcel, Un amour de Proust par Jocelyne Sauvard
Editeur : Rocher (Editions du)
ISBN : 978-2-268-10519-2
Pages : 332
Date de parution : 31/03/2021
Merci pour votre commentaire. Pas plus que La Recherche ( sans comparaison, bien entendu) “Céleste et Marcel, un amour de Proust “n’est pas un roman d’aventure, mais un roman qui, par petites touches va à l’essentiel: le désir. La recherche n’est-elle pas la quête du désir?
Il n’y pas d’histoire? L’histoire d’une passion. La quête de trois inconnues: la disparition de Marcel intramuros, la disparition du manuscrit “Robert et le chevreau’ que l’on cherche toujours, les cahier brûlés, qui sait s’il n’en reste rien? On s’interroge toujours sur ces trois énigmes.
Et en filigrane, l’ombre des thèmes essentiels abordés par les signes. Pas de pistes balisées pour les lectrices, les lecteurs. Comme eux, j’aime pouvoir projeter ma propre sensibilité entre les images d’un film, d’un poème, d’un roman. Et je respecte ce goût des lecteurs. En fin un livre qui met en scène Proust et Céleste ne saurait asséner des vérités, mais poser des question; il n’appartient pas à un genre espionnage, polar, autofiction. Il est juste un morceau de littérature.
Vous avez oublié de lister les pastiches, vous savez , sans doute, combien Proust aimait à en écrire. Il me semble que ce serait mieux d’oublier les notes, cela sent le stylo rouge, ce que j’ai toujours évité d’employer avec les étudiants en atelier d’écriture, la création ne se fait vraiment qu’en liberté. Et je ne lirai pas un livre doté d’une note. Imaginez Proust, Duras, Baudelaire, Aragon, Barbara, ou le dernier né L’anomalie… notés.
Merci infiniment pour ces éclaircissements.