Dîner à Montréal — Philippe Besson

Que reste-t-il d’un amour adolescent quand les années ont passé, que l’un est devenu écrivain, l’autre marié, et que les deux ont trop de non-dits pour vraiment se retrouver ? Dîner à Montréal de Philippe Besson tente de répondre à la question, mais il n’est pas vraiment arrivé à me convaincre.

En arrière-plan, trois personnes à une table et au premier plan, la couverture du livre de Philippe Besson, Dîner à Montréal
Si je le croisais aujourd’hui, que nous dirions-nous ?

Sommaire

Comment débute le livre ?

Le narrateur rappelle son histoire avec Paul Darrigrand, effectivement, si vous avez lu Un certain Paul Darrigrand, vous la connaissez. C’est peut-être même pour ça que vous avez lu Dîner à Montréal ou que vous prévoyez de le lire. En tout cas, c’est mon cas, je voulais finir la trilogie commencée avec Arrête avec tes mensonges, qui m’avait beaucoup émue.

Paul Darrigrand réapparaît à Montréal lors d’une séance de dédicace. Il demande au narrateur s’il lui en avait voulu, parce que, lui, s’en était voulu. Là-dessus, ils décident de dîner ensemble, avec Antoine, le compagnon de Philippe et Isabelle, la femme de Paul.

Qu’en ai-je pensé ?

Eh bien, je n’ai pas vraiment cru à ce récit ou alors je ne suis pas vraiment entrée dans le livre. Bien sûr que la rencontre est vraisemblable, mais ce qui s’est passé après ? Cela ressemble à un rêve éveillé : si je le croisais aujourd’hui, que nous dirions-nous ? Mais qui ça intéresse-t-il à par nous-mêmes ?

De plus, quel est l’enjeu de ce dîner ? Philippe aurait préféré être seul avec Paul, mais voilà, ils sont avec leurs conjoints respectifs, alors ? Que peut-on en attendre sinon revenir encore et encore sur le thème du livre précédent ?

Certes, le narrateur n’est pas tendre avec lui-même, s’interroge sur sa relation avec Antoine qui a la moitié de son âge : « C’est un garçon au cul rebondi, qui se déplace en rollers, un garçon aux yeux bleus, aux cheveux clairs, avec un sourire trop grand. » À ce propos, il lui attribue un joli commentaire ; selon Antoine, sa beauté compenserait la célébrité de Philippe, et, au moins, c’est une raison pour laquelle les gens le regardent, au lieu de ne voir que l’écrivain. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que, dans la bouche de ce dernier, cette remarque serait devenue cynique.

Le repas est parfaitement décrit, la serveuse qui interrompt, Antoine et Isabelle qui sortent fumer une cigarette, les deux anciens amants qui peinent à communiquer, mais tout cela reste anecdotique et sans émotions.

Bref, vous l’avez compris, je suis passée à côté de ce roman.

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Quel est le thème ?

Où et quand ?

À Montréal en 2007, loin dans le temps et loin dans l’espace du premier livre. Philippe Besson renforce ainsi l’aspect improbable, mais pas impossible de ce roman.

Qui sont les personnages ?

Impossible de m’intéresser aux quatre personnages, Philippe tourne en boucle, Paul a l’air à peine moins indifférent que dans le livre précédent et la raison de son choix aurait mérité d’être mieux approfondie. D’ailleurs, Philippe ne le comprends pas, pas plus que moi.

Quant à Isabelle, dont le narrateur note avec délectation qu’elle s’est embourgeoisée, qu’est-elle venue faire dans cette galère ? Je ne suis pas la seule à me poser la question, le narrateur aussi, mais il n’y répond pas. Elle est pourtant un personnage intéressant, elle vit en effet depuis vingt ans, en toute connaissance de cause, avec un homme qui préfère les hommes. J’aurais adoré avoir son point de vue.

Enfin, Antoine qui s’intéresse aux relations entre les personnages — il est bien le seul — et qui ne manque pas d’humour met un peu de légèreté dans ce repas malaisant.

Peut-être est-ce ça qui m’a déplu, Philippe ramène tout à lui. Quand Isabelle parle de son fils, il la soupçonne de vouloir lui montrer une vie parfaite, peut-être pas tant que ça dans la réalité. Quand Paul lui affirme ne jamais avoir trompé Isabelle, son cerveau projette immédiatement des images contraires. Chaque fois, il reste sur sa propre interprétation. Et c’est sans doute la raison pour laquelle ce livre demeure personnel et n’arrive pas à atteindre quelque chose de suffisamment universel pour me toucher.

Comment est-ce écrit ?

L’écriture de Philippe Besson est là, toujours précise, toujours fluide. J’ai lu Dîner à Montréal rapidement et sans m’ennuyer.

Incipit :

« Je vous ai parlé de Paul Darrigrand.
Je vous ai parlé de ce jeune homme aux yeux noirs qui venait jadis me retrouver dans ma chambre d’étudiant à Bordeaux ; c’était en 1989. »

Citation :

« Paul proteste pour la forme : vous nous abandonnez encore ? Isabelle nous foudroie en retour : je suis certaine que vous avez encore des tas de choses à vous dire. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé

  • La fin de la trilogie

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)

  • Un livre globalement décevant

Mes notes

Univers narratif4,0/5
Personnages3,0/5
Intrigue2,0/5
Écriture4,0/5
Moyenne3,1/5
Plus de détails sur le système de notation

Lecture assez facile

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Autres œuvres d’autofiction

Le livre de Philippe Besson s’inscrit dans cette lignée de récits où l’auteur met en scène sa propre histoire.

Je reproche souvent aux auteurs d’autofiction de trop se complaire à parler d’eux-mêmes. Pas tous, cependant, et vous aimerez peut-être ces romans, devenus des classiques.

Chez Romain Gary, l’autofiction devient un hommage vibrant à sa mère. Makine, quant à lui, mêle avec subtilité mémoire personnelle et fresque historique.

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A l'arrière plan, Moscou et au premier plan, la couverture du livre d'Andreï Makine, Le testament français
L’évocation d’une enfance peu ordinaire

Info-livre : Dîner à Montréal par Philippe Besson

Couverture du livre de Philippe Besson, Dîner à Montréal

Éditeur : Pocket
ISBN : 978-2-266-30749-9
Pages : 160
Date de parution : 18/06/2020

Photo de Catherine Perrin

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