Dans Les armoires vides, Annie Ernaux signe un premier roman au style déjà saisissant et au thème percutant de transfuge de classe. L’écriture, nerveuse et puissante, donne toute sa colère à cette confession amère. Pourtant, le personnage de Denise, dur et méprisant, m’a heurtée. Faut-il aimer un livre malgré une héroïne qu’on ne supporte pas ?

Un épicier qui porte un cageot de fruits en arrière plan et la couverture du livre d'Annie Ernaux, Les armoires vides au premier plan
D’abord, une enfance heureuse avec ses parents, bistrotiers-épiciers. Mais…

Comment débute le livre ?

Une étudiante est chez une vieille femme faiseuse d’anges. Pendant l’attente de l’avortement, elle se repasse sa vie. D’abord, une enfance heureuse avec ses parents, bistrotiers-épiciers. Mais tout change quand ils l’inscrivent dans une école privée et qu’elle prend conscience qu’il existe un autre monde dont elle ne connaît pas les codes.

Qu’en ai-je pensé ?

Peut-on vraiment aimer un livre quand la protagoniste vous déplaît au plus haut point ? Bien sûr, la colère, compréhensible, est là et je l’ai sentie à chaque page. Bien sûr, les difficultés de Denise face aux codes inconnus d’une autre classe sociale sont très bien décrites. Mais, il y a ce mépris et cette haine envers ses parents et le mépris ne touche pas qu’eux. En effet, Denise veut être la meilleure, toujours la première, ce que je peux admettre. Sauf que ça ne l’empêche pas de noter les échecs scolaires de ses camarades.

Bref, j’ai vu aussi un désir de supériorité qui m’a heurtée. Et comme dans beaucoup de ses livres, il n’y a pas de place pour l’empathie.

Et pour finir, il y a plusieurs sortes de vulgarités et elles ne sont pas parfois où on croit.

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Quels sont les thèmes ?

  • Transfuge de classe
  • Filles et femmes dans les années 1950-1960

Où et quand ?

Dans la banlieue d’une petite ville normande, loin des beaux magasins et des vitrines séduisantes du centre.

Qui sont les personnages ?

Denise
Difficile de s’identifier, même si une enfance parmi les poivrots n’a rien d’enviable.

Les parents
Denise admet du bout des lèvres qu’ils ont toujours cherché son bonheur et qu’ils se sont sacrifiés pour elle. Elle décrit de bonnes actions de sa mère, mais, en les présentant, elle parvient à les rendre laides.

Les garçons
Ses critères de choix quant aux garçons sont conformes au reste du livre. Il est logique qu’elle ne veuille pas sortir avec un jeune homme qui la repousserait dans la condition dont elle cherche à s’échapper. Malheureusement pour elle, ses critères sont incomplets.

Comment est-ce écrit ?

Les armoires vides est le premier livre d’Annie Ernaux. Il a été publié en 1974. Son style est parfaitement maîtrisé, mais assez loin de ce qu’il deviendra par la suite.

Incipit :

« Toutes les heures, je fais des ciseaux, de la bicyclette, ou les pieds au mur. Pour accélérer. Une chaleur bizarre s’étale aussitôt comme une fleur quelque part au bas du ventre. Violacée, pourrie. »

Citation :

« Des histoires qui me guettent, me montrent mon avenir possible : mariée à un voyou, grosse femme entourée de poulots à torcher… Si je les écoute, si je me laisse aller, si je me mets à aimer la maison de mes parents, comme autrefois, je vais devenir comme elles… »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé

  • Le thème du transfuge de classe
  • L’écriture

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)

  • Le personnage de Denise

Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages3,0/5
Intrigue3,0/5
Écriture5,0/5
Moyenne4,0/5
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Lecture un peu exigeante

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En famille

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En arrière-plan, un cochon et au premier plan, la couverture du livre d'Ito Ogawa, Le restaurant de l'amour retrouvé
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En arrière-plan, un village dans les Alpes, au premier plan, la couverture du livre de Gaëlle Josse, La nuit des pères
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Info-livre : Les armoires vides par Annie Ernaux

Couverture du livre d'Annie Ernaux, Les armoires vides

Éditeur : Folio
ISBN : 2-07-037600-1
Pages : 182
Date de parution : 29/08/2006

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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