À force d’en entendre parler : « tu devrais le lire » et de lire des critiques élogieuses, forcément j’ai fini par emprunter Né d’aucune femme à la bibliothèque.
Peut-être en attendais-je trop.

L’univers narratif
En pleine campagne, mais où ? Et quand ? Fin du XIXe ou début du XXe siècle ? Par manque de précisions, j’ai parfois eu l’impression de lire une histoire hors sol, ce qui a nui à ma capacité à croire en cette histoire.
Les personnages
#Rose
Elle est née dans une famille de paysans très pauvres qui compte quatre enfants, quatre filles. Pour soulager leur misère, elle travaille comme bonne est vendue par son père à un riche propriétaire. Elle a quatorze ans.
#Edmond
Lorsque Rose arrive au château, il lui conseille de rentrer chez elle, mais sans lui expliquer pourquoi. Rose qui a vu les négociations entre son père et Charles n’a aucune envie de retourner dans une famille qui l’a vendue.
#Gabriel
Prêtre de la paroisse, il est dépositaire des cahiers de Rose où elle a consigné ce qui lui est arrivé.
L’intrigue
On devine vite, peut-être un peu trop vite, que les propriétaires du château sont des méchants très pervers, de quoi se demander pourquoi Rose ne s’enfuit pas quand elle le peut encore. C’est donc sans surprise (aidée par le titre du livre) que j’ai découvert ce qu’ils avaient derrière la tête.
La surprise est venue de la violence du texte : viols, tortures, meurtres. Violence pas forcément utile, mais toujours éprouvante.
Par bonheur, la fin bien construite rachète en grande partie l’intrigue alambiquée à laquelle j’ai eu tant de mal à croire.
Le style
Rose écrit souvent sans négation, ce qui accroche parfois le lecteur
Incipit :
« Il se trouvait plus loin que l’aiguille de ma montre ».
Citation :
« J’ai alors imaginé ce que pouvait être la grande obscurité d’avant ma naissance, une éternité qui avait pris fin au moment où j’étais sortie du ventre de ma mère, et aussi une autre éternité qui allait naître après ma mort, et qui n’aurait pas de fin, celle-là. J’étais coincée entre ces deux éternités, à penser à la folie que c’était de sortir quelqu’un d’une éternité paisible pour le rendre conscient de la prochaine, tout ce temps à passer à comprendre pourquoi on est au monde tous autant qu’on est, pourquoi on tient tant à la vie, à essayer de repousser toujours le grand mur de la mort, alors qu’il suffirait peut-être de l’escalader, ou de passer à travers pour plus se poser de questions. »
Mon avis en résumé
Ce que vous aimerez :
- L’intrigue
- La fin bien construite
Ce que vous regretterez (ou pas) :
- La difficulté à croire à cette histoire
- Une violence souvent inutile, l’intrigue se suffisait à elle-même.
Mes notes
Univers narratif | 2,0/5 |
Personnages | 4,5/5 |
Intrigue | 3,5/5 |
Style | 3,0/5 |
Moyenne | 3,3/5 |
Récompenses
- Grand Prix des lectrices de Elle
- Prix du roman inspirant Psychologies magazine
- Prix des libraires
- Prix Babelio
- Prix de La Maison du livre de Rodez
- Prix Passion Passerelles de la librairie Passerelles de Vienne
Info-livre : Né d’aucune femme par Franck Bouysse
Editeur : La Manufacture de livres
ISBN : 978-2-35887-271-3
Pages : 334
Date de parution : 10/01/2019