Profession du père — Sorj Chalandon

Sorj Chalandon plonge le lecteur dans une autofiction intense qui explore la folie d’un père. La tension narrative tient en haleine, mais les personnages manquent de profondeur. Profession du père est un récit saisissant et cruel.

En arrière-plan, un père et son fils. Au premier plan, la couverture du livre de Sorj Chalandon, profession du père
Saisissant et cruel

Les boutons bleus comportent des liens affiliés, c’est-à-dire que si vous achetez après avoir cliqué sur ces liens, je toucherai une commission (sans coûts supplémentaires pour vous).

Comment débute le livre ?

Émile assiste à l’enterrement de son père où il n’y a que sa mère et lui. Elle est perdue, il l’entraîne alors regarder une carpe dans une pièce d’eau, elle ne la voit pas. Émile veut rester à l’extérieur, mais il accompagne finalement sa mère dans la salle de recueillement. Il n’aime pas le cercueil, une simple caisse en contre-plaqué. « C’est pour le brûler », avait dit sa mère qui l’avait choisi.

Qu’en ai-je pensé ?

Il s’agit d’un roman autobiographique, ou d’une autofiction, comme on souhaite. Sorj Chalandon a inventé peu de choses, Émile est son double, il a néanmoins introduit des évènements vécus par son frère. Il m’est arrivé de songer que l’auteur exagérait. Probablement pas selon l’article des Échos.

Certes, la puissance narrative est là et Sorj Chalandon ménage ses effets. Mais je me demande à quoi sert ce genre de romans qui au mieux transforme le lecteur en confident, au pire en voyeur.

Et puis, Émile et son père jouent à la guerre, ce qui n’est pas mon sujet préféré. Et enfin, l’histoire est cruelle.

Quels sont les thèmes ?

Où et quand ?

À Lyon dans les années 1960. À petite touche, l’auteur brosse la vie de gens pas si simples que ça.

Qui sont les personnages ?

Émile
Il admire son père. N’a-t-il pas été un conseiller du général de Gaulle, un agent secret, une ceinture noire de judo ou encore le fondateur des Compagnons de la chanson ? La scène où Émile comprend d’où viennent les aventures de son père est poignante.

J’ai néanmoins eu du mal à le saisir.

Son père
Il est plus simple à appréhender, en effet, il est cinglé, complètement cinglé. Et violent.

Sa mère
Plus j’avançais dans le livre et plus je la détestais. Certes, dans les années 1960, fuir un mari violent en emmenant son fils n’était pas une option, mais son indifférence croissante est glaçante. Il m’a sans doute manqué quelque chose pour mieux comprendre son évolution.

Sorj Chalandon dit de sa mère qu’elle était un peu sotte.

Comment est-ce écrit ?

Le roman se lit facilement, l’écriture est fluide et je n’ai jamais été perdue.

Incipit :

« Nous n’étions que nous, ma mère et moi. Lorsque le cercueil de mon père est entré dans la pièce, posé sur un chariot, j’ai pensé à une desserte de restaurant. »

Citation :

« Je suis allé dans ma chambre. Ma mère m’a observé en soupirant. De ma vie, jamais, jusqu’à ce jour, je n’avais vu autant de tristesse dans un regard vivant. Son petit ébouriffé se couchait avec de lourds secrets au cœur. Mais elle n’a rien dit. Ni à son fils ni à son mari. Elle s’est contentée de vérifier que le gaz était bien fermé. Mon père, c’était la porte. Ma mère, c’était le gaz. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé

  • La description des années 1960 et des enjeux de l’époque
  • La tension narrative

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)

  • Des personnages pas assez approfondis

Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages2,0/5
Intrigue4,5/5
Écriture4,0/5
Moyenne3,9/5
Plus de détails sur le système de notation

Lecture assez facile

À vous maintenant

Vous l’avez lu ? Donnez-moi votre avis en commentaires. Pensez à activer la cloche qui se situe avant le bouton Publier le commentaire pour recevoir un mail avec les réponses à votre commentaire.

Acheter

Parents défaillants

Le chagrin
Lionel Duroy

A l'arrière-plan, un jeune homme prend sa tête entre les mains, au premier plan la couverture du livre de Lionel Duroy, Le chagrin
L’histoire d’une enfance fracassée.

En finir avec Eddy Bellegueule
Édouard Louis

A l'arrière-plan, un ballon de foot et au premier plan, la couverture du livre d'Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule
Les autres garçons ont une voix grave, jouent au foot et sortent avec des filles.

Info-livre : Profession du père par Sorj Chalandon

Couverture du livre de Sorj Chalandon, Profession du père

Editeur : LGF/Livre de Poche
ISBN : 978-2-253-06625-5
Pages : 288
Date de parution : 31/08/2016

Restons en contact

Inscrivez-vous à la newsletter

En savoir plus sur l’utilisation des données

Notifications

Vous pouvez aussi cliquer sur la cloche rouge en bas à gauche pour vous inscrire aux notifications (entre 2 et 3 fois par semaine). Vous vous désinscrivez quand vous voulez.

Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

J'adore discuter de mes lectures. N'hésitez pas à me laisser des commentaires ou à me rejoindre sur les réseaux sociaux.

Rédactrice NetGalley

Articles: 677
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires