Je n’ai pas de doute sur la sincérité du narrateur (qui est plus ou moins l’auteur de Le chagrin) les conséquences d’une enfance ravagée sont suffisamment présentes dans l’histoire. J’ai bien compris cette enfance misérable.

En revanche, j’ai peiné à ressentir la peur de William vis-à-vis de sa mère et surtout vis-à-vis de son frère Frédéric.
L’univers narratif
Dans les années 1950, de la Tunisie aux beaux quartiers de Paris. Des beaux quartiers de Paris à une zone où toute la famille est reléguée.
Les personnages
#William
Quatrième d’une fratrie de onze enfants, il nous raconte son enfance désastreuse et ses conséquences. Un personnage qui a subi un traumatisme tellement violent qu’il n’est pas en état de s’intéresser à ce qui se passe autour de lui. Même s’il est totalement sincère, difficile de le trouver attachant.
#Toto, le père des enfants
Le père des enfants, faible, trop amoureux de sa femme pour être lucide, un peu escroc. William qui l’aime beaucoup n’a de cesse de l’aider, de le défendre, du moins dans son enfance.
#Suzanne
Immature, persuadée que sa famille vaut mieux que celle de son mari, incapable de s’intéresser à tous ses enfants.
#Frédéric
Un frère aîné de William qu’il terrorise. J’avoue ne pas avoir bien compris pourquoi.
L’intrigue
En 1944, alors que des jeunes américains, anglais et français meurent pour libérer le sol français, bien loin de ces préoccupations, Suzanne et Toto se marient. Insouciants, ils auront onze enfants qu’ils élèveront avec plus ou moins de malheur, plus ou moins de chagrin pour les enfants.
Le style
Incipit
« À l’origine de ma venue au monde, de notre venue au monde à tous les onze, il y a l’amour que se sont déclarés nos parents. »
Citation :
« J’allais écrire qu’il serait exagéré de parler de bonheur, retenu par je ne sais quelle timidité, mais non c’est bien de la félicité qui m’habite durant les semaines que je passe à parcourir à pied et en autocar le front croate, puis le front serbe. Pour la première fois de ma vie, je suis entourée de gens qui nous ressemblent, des personnes déplacées, apeurées, fuyant avec leur baluchon sur le dos une obscure menace qui les a jetés sur la route, loin de leur village, et qui demeure vivace, quel que soit l’endroit où ils se cachent. »
Difficile de témoigner moins d’empathie. Ou alors, je ne la ressens pas.
Chacun met dans l’écriture ce qu’il veut et c’est très bien comme ça. L’auteur rencontrera certains lecteurs et pas d’autres. Il n’y a pas eu de rencontre en ce qui me concerne.
Mon avis en résumé
Ce que vous aimerez :
- L’histoire d’une enfance fracassée
Ce que vous regretterez (ou pas) :
- Une histoire déjà racontée, parfois avec plus de talent.
Mes notes
Univers narratif
Personnages
Narration
Style
Moyenne
3,0/5
1,0/5
1,0/5
3,0/5
3,0/5
Info-livre : Le chagrin par Lionel Duroy
Editeur : Julliard
ISBN : 978-2-260-01809-4
Pages : 548
Date de parution : 04/03/2010