Sombre dimanche — Alice Zeniter

Sombre dimanche d’Alice Zeniter évoque la Hongrie du XXe siècle, avant et après la chute du Mur. L’histoire de cette famille qui connaît de multiples drames est singulière, mais j’ai peiné à me passionner.

En arrière-plan, le Parlement de Budapest et au premier plan, la couverture du livre d'Alice Zeniter, Sombre dimanche
L’originalité vient finalement de l’endroit où vit la famille, une maison coincée entre les rails qui partent de la gare.

Comment débute le livre ?

Tous les 2 mai, Imre, le grand-père du narrateur, ratisse le jardin en chantant, en buvant copieusement et en insultant les poireaux. Et peu importe sa jambe morte, tous les ans, il recommence. Quand il ne tient plus debout, son fils et sa fille le portent dans la maison et le couchent. Encore enfant, le narrateur, qui se prénomme comme son grand-père, sent que beaucoup de choses lui échappent. Et d’ailleurs pourquoi son père s’appelle-t-il Pàl et pas Imre, comme eux et comme tous les premiers-nés de la famille ?

Qu’en ai-je pensé ?

Les révélations se font au fur et à mesure que le narrateur les découvre, la construction est parfaite. De plus, j’ai trouvé l’intrigue originale et je ne me suis pas ennuyée, mais je n’ai pas été, non plus, embarquée dans l’histoire.

Quels sont les thèmes

  • Famille dysfonctionnelle
  • Domination soviétique
  • Hongrie au XXe siècle

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Où et quand ?

C’est ce dernier thème, la Hongrie au XXe siècle, qui m’a convaincue de lire ce livre. Et curieusement, j’ai ressenti la même chose que Kerstin, la jeune Allemande, arrivée à Budapest après la chute du mur et qui ne comprend pas ce pays, la vie réelle lui résistait. D’une certaine façon, j’ai été aussi déçue par l’univers narratif que par la réaction d’Imre. En effet, quand elle lui demande de raconter comment c’était sous le communisme :

« — On ne pouvait pas acheter de bananes, répondit Imre. »

L’originalité vient finalement de l’endroit où vit la famille, une maison coincée entre les rails qui partent de la gare.

Qui sont les personnages ?

Imre, le narrateur
Il grandit sous nos yeux, sans jamais devenir un personnage intéressant ou attachant. Il est plutôt passif, ce qui semble être une métaphore de la Hongrie.

Imre, le grand-père
Sans doute le personnage le plus intéressant, mais je ne l’ai compris qu’à la fin, tout en regrettant le parti pris de l’auteur au début du livre, en faire un personnage entre tragédie et ridicule.

Les autres membres de la famille
Le moins que l’on puisse dire c’est que la fée de l’équilibre mental ne s’est pas penchée sur leurs berceaux. Bien sûr, ils ont tous vécu des évènements traumatisants qui les ont laissés plus passifs que jamais.

En conclusion, il m’a manqué quelques explications sur leur inertie que, comme Kerstin, j’ai eu du mal à comprendre :

« Il y avait quelque chose dans la passivité de ce pays qu’elle ne pouvait pas intégrer, pas accepter, et qu’elle jugeait depuis sa position allemande, comme elle l’avait écrit à Monika. »

Comment est-ce écrit ?

L’écriture est fluide et agréable

Incipit :

« Imre pouvait entendre la voix du grand-père lui parvenir depuis l’extrême pointe du jardin triangulaire. Il n’avait pas besoin d’écouter la manière dont les consonnes disparaissaient dans le chant pâteux pour savoir que le grand-père était ivre. Il beuglait la chanson avec une férocité peu commune. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé

  • La construction
  • Les thèmes

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)

  • Le manque de profondeur

Mes notes

Univers narratif3,5/5
Personnages3,5/5
Intrigue3,0/5
Écriture4,0/5
Moyenne3,5/5
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Info-livre : Sombre dimanche par Alice Zeniter

Couverture du livre d'Alice Zeniter, Sombre dimanche

Editeur : Livre de poche
ISBN : 978-2-253-02037-0
Pages : 254
Date de parution : 04/02/2015

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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