Là où tout se tait — Jean Hatzfeld

Il est des livres que l’on se doit de lire, il est des massacres et des génocides dont on se doit de perpétuer le devoir de mémoire. Avec un seul objectif : plus jamais ça, même si…. Là où tout se tait fait partie de ces livres.

A l'arrière-plan, la carte du Rwanda, au premier plan, la couverture du livre de Jean Hatzfeld, Là où tout se tait.
A l’arrière-plan, la carte du Rwanda

Sommaire de l’article

Le génocide des Tutsis au Rwanda

Il s’est déroulé du 7 avril 1994 au 17 juillet 1994 et a fait 800 000 victimes en seulement 3 mois. L’ampleur du massacre (nombre de morts par jour) est sans précédent. Jean Hatzfeld rend parfaitement compte de cet effroyable service public opéré par les Hutus : se lever le matin, partir dans les marais, tuer les Tutsis, tous les Tutsis, peu importe qui ils sont, même des voisins, même des amis, et rentrer chez soi en fin d’après-midi, satisfait de sa journée.

L’auteur n’a pu faire l’économie de scènes d’une violence extrême (pas besoin que l’auteur s’appesantisse, la réalité est terrifiante).

Quel est le thème du livre ?

Jean Hatzfeld est parti à la recherche des Justes, les Hutus qui ont eu le courage de s’opposer au massacre des Tutsis, souvent au prix de leur vie. La sentence était sans appel : les Hutus qui soutenaient les Tutsis devaient mourir.

Les Justes

Ibuka, l’association pour la mémoire du génocide tutsi s’est inspirée de Yad Vashem, l’institut international pour la mémoire de la Shoah, pour honorer les Hutus qui ont défendu des Tutsis. Elle les appelle parfois des Justes. Les critères d’Ibuka sont néanmoins différents de ceux de Yad Vashem.

Le langage

L’auteur témoigne d’un langage parlé avec des expressions imagées qui font froid dans le dos, « couper quelqu’un » par exemple.

Citation :

« Lorsque le cortège des tueurs a atteint Rugunga, Isidore Mahandago est sorti de sa cour. Il habitait près de chez moi. En agrippant son bâton de vieux, il s’est avancé sur un groupe de jeunes gens attisés par les coupages, il s’est tenu droit : “Cessez de couper nos avoisinants Tutsis, renoncez à tout ce sang que vous vous apprêtez à verser, il vous reviendra en châtiment.” Ces mots les ont fâchés. Un nommé Samaritain a levé sa hache, il l’a abattu. »

« Édith
La faim était grand-chose. Parfois, on attendait deux ou trois jours que le planton de la poste ramène quelque chose sur son vélo, le ventre passait des nuits vides. Quand on a faim et qu’on se trouve en nombre, les chamailles se tiennent en éveil, mais se frapper jamais. »

Mon avis en résumé

Jean Hatzfeld a écrit plusieurs livres sur le génocide tutsi. Ce ne sont évidemment pas des livres-plaisir, plutôt des livres qu’on lit pour se prémunir du Mal qui pourrait arriver.

Ma note

Livre nécessaire : 5/5

Sur les Justes de l’institut Yad Vashem

Ceux du Chambon
Matz — Kanellos Cob — Kathrine Avraam

En arrière-plan, la gare du Chambon-sur-Lignon, au premier plan, la couverture de la bande dessinée de Matz, Ceux du Chambon
« Nous ignorons ce qu’est un juif. Ici, il n’y a que des hommes. »

Le village des Justes
Emmanuel Deun

En haut, les pasteurs Trocmé, Darciassac et Theiss, en bas à droite Martha et André Trocmé, en bas à gauche, la couverture du livre d'Emmanuel Deun, Le village des Justes
En haut, les pasteurs Trocmé, Darciassac et Theiss, en bas à droite Martha et André Trocmé

Info-livre : Là où tout se tait par Jean Hatzfeld

Couverture du livre de Jean Hatzfeld, Là où tout se tait.

Editeur : Folio
ISBN : 978-2-07-296337-7
Pages : 256
Date de parution : 16/06/2022

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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