La vraie vie, un premier roman.
Et un succès.
Pour de bonnes raisons : les personnages, l’intrigue et le style.
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Les personnages
La narratrice a dix ans quand l’histoire commence; son petit frère, Gilles, en a six.
Ils ont un père, un homme immense, avec des épaules larges, une carrure d’équarrisseur. Et une mère qui avait peur de leur père.
N’attendez pas une analyse psychologique profonde des personnages. Chaque membre de cette famille a un trait de caractère dominant : la mère est qualifiée d’amibe, le père est de plus en plus monstrueux au fil du livre, la tête du petit frère s’est remplie d’une colonie de créatures sauvages après un drame. C’est la vision simplifiée, d’une fillette de dix ans qui cherche à donner du sens à ce qu’elle vit. A peine nous laisse-t-elle entrevoir un peu d’humanité : Ma mère m’a soignée du mieux qu’elle a pu, et elle était plutôt douée.
L’intrigue
La narratrice veut effacer le mauvais embranchement que sa vie a pris, après l’accident qui a saturé d’horreurs le cerveau de Gilles, qu’elle aime d’un amour inconditionnel. Pour se faire, elle construira une voiture capable de remonter le temps. Comme dans le film.
Si on ajoute à ça, qu’elle est intelligente, au point de discuter des possibilités de voyage dans le temps avec son professeur de physique, on devine un conte.
Un conte pour adulte raconté par une enfant. Un conte noir, beaucoup plus noir que l’histoire d’amour fraternel d’Olivier Adam, La tête sous l’eau et beaucoup plus décalé que S’adapter de Clara Dupont-Monod
L’univers narratif
Un lotissement de banlieue, une cinquantaine de pavillons gris alignés comme des pierres tombales.
Le style
L’auteur utilise un champ lexical morbide : les trophées de chasse de son père sont des cadavres, les maisons du lotissement sont comparées à des tombes.
Et pourtant, elle utilise des expressions légères quand elle décrit Gilles avant le drame :
Il riait tout le temps, avec ses petites dents de lait. Et chaque fois, son rire me réchauffait, comme une minicentrale électrique (…)Je le chatouillais aussi. Pour l’entendre rire. Le rire de Gilles pouvait guérir toutes les blessures.
Beaucoup de métaphores :
Même si son rire était devenu aussi sinistre qu’une pluie acide sur un champ de coquelicot.
Le titre – La vraie vie
La vraie vie fait allusion à la vie que la narratrice aura quand elle aura pu annuler l’accident en remontant dans le temps. Ou alors, peut-être, c’est cette vie-là qui est la vraie vie. Ou encore, c’est peut-être ce que nous, adultes, percevons de cette histoire sombre.
Mon avis en résumé
J’ai aimé ce roman
- pour la double entrée : le point de vue d’une enfant de dix ans et votre point de vue d’adulte
- pour l’écriture
Je n’ai pas aimé ce roman
- parce que l’histoire est sombre
- parce que c’est un mélange tragédie – enfance
Mes notes
Univers narratif | 2,0/5 |
Personnages | 4,5/5 |
Intrigue | 4,5/5 |
Style | 4,0/5 |
Moyenne | 3,8/5 |
Si vous l’avez lu dites-moi en commentaires ce que vous en avez pensé.
Pour aller plus loin
De nombreuses récompenses
- 2018 – Renaudot des lycéens
- 2018 – Prix Filigranes
- 2018 – Prix Première plume
- 2018 – Prix Rossel
- 2018 – Prix Fnac
- 2019 – Grand Prix des lectrices Elle
L’auteur
La vraie vie est le premier roman d’Adeline Dieudonné. Elle avait auparavant publié des nouvelles et une pièce de théâtre.
Elle est née en 1982 et vit en Belgique où elle est aussi comédienne.
Histoires d’enfants
Info-livre : La vraie vie par Adeline Dieudonné
Editeur : Iconoclaste (l’)
ISBN : 978-2-37880-023-9
Pages : 265
Date de parution : 29/08/2018
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