L’affaire Léon Sadorski — Romain Slocombe

L’affaire Léon Sadorski est pour vous si vous aimez les romans d’atmosphère et les antihéros (les salauds, à dire vrai). Sinon, les interminables descriptions qui dominent une intrigue peu fascinante risquent de vous lasser.

En arrière-plan, une traction avant et au premier plan, la couverture du livre de Romain Slocombe, L'affaire Léon Sadorski
Léon Sadorski, un policier que personne n’aimerait croiser

Que se passe-t-il

Léon Sadorski a sa conscience pour lui, il est policier aux Questions juives, il fait son travail correctement en traquant juifs et communistes. Il est pourtant arrêté par les Allemands et emmené au siège de la Gestapo à Berlin. Il s’en suit un interrogatoire interminable, sans réel fil conducteur. À la page 144, j’en savais à peine plus qu’au début du livre, je savais néanmoins ce que pouvait être un voyage en train dans l’Allemagne de la Seconde Guerre mondiale. Et j’avais lu une description détaillée des bureaux de la Gestapo.

L’affaire Léon Sadorski est remarquablement documentée, peut-être un peu trop, et surtout sans que j’en apprenne davantage sur la période de l’Occupation.

Un collaborateur comme principal personnage, l’idée est bonne, encore faut-il que cela serve un propos autre que celui d’interminables descriptions. J’ai eu du mal à m’intéresser à ce récit qui alterne aussi arrestations violentes, tortures et meurtres sordides.

Un passage qui dépeint un prisonnier dans les couloirs de la mort est particulièrement prenant. C’est le seul endroit du livre où j’ai eu envie de tourner les pages.

Où et quand ?

À Paris et à Berlin pendant la période de l’Occupation

Qui sont les personnages ?

Léon Sadorski
Il n’a pas grand-chose pour plaire : antisémite, vénal, probablement obsédé sexuel. Son amour pour sa femme, Yvette, pourrait lui donner un peu d’humanité si on ne comprenait pas que la malheureuse a intérêt à filer doux.

Les personnages secondaires
Ils sont très nombreux et fort peu sympathiques, à l’exception de la jeune voisine juive, Julie Odvak, pour qui j’ai commencé à trembler. Pour connaître ce qui lui arrive, il faudrait continuer la série, ce qui n’est en aucun cas mon intention.

Comment est-ce écrit ?

Incipit :

« Tous les matins, Mme Léon Sadorski, Yvette de son prénom, émerge des brumes du sommeil animée d’une envie immodérée de faire l’amour. »

Citation :

« Machinalement, ses mains tâtent le mur, le lit, la porte par laquelle il est entré. Le policier ne comprend toujours pas. Pour quelle raison est-il ici, enfermé, en plein milieu de cette capitale des Boches où l’on se croit en hiver ? Hier matin, il marchait dans Paris, sous les arbres en fleurs et le ciel bleu. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

  • Un livre parfaitement documenté

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :

  • Trop de description
  • Une intrigue poussive
  • Trop de personnages
  • Pas de point de vue original

Le détail en plus

L’affaire Léon Sadorski est une fiction, mais Romain Slocombe s’est inspiré de faits et de personnages réels, comme il l’explique à une interview de Bepolar. Il s’est inspiré de Louis Sadosky dont CNRS éditions a publié le « rapport » sur le quotidien de la Gestapo à Berlin en 1942.

Romain Slocombe s’y explique aussi sur son parti pris d’écrire sur un salaud.

Mes notes

Univers narratif4,0/5
Personnages 1,0/5
Intrigue1,0/5
Écriture 4,0/5
Moyenne2,5/5

Info-livre : L’affaire Léon Sadorski par Romain Slocombe

Couverture du livre de Romain Slocombe, L'affaire Léon Sadorski

Editeur : Points. Policier
ISBN : 979-10-414-1207-5
Pages : 475
Date de parution : 07/04/2023

Pendant la période de l’occupation

Dora Bruder
Patrick Modiano

En arrière-plan, une traction avant Citroën, au premier plan, la couverture du livre de Patrick Modiano, Dora Bruder
« À partir de l’été 1942, la zone qui entourait le Saint-Cœur-de-Marie est devenue particulièrement dangereuse. »

Le village des Justes
Emmanuel Deun

En haut, les pasteurs Trocmé, Darciassac et Theiss, en bas à droite Martha et André Trocmé, en bas à gauche, la couverture du livre d'Emmanuel Deun, Le village des Justes
En haut, les pasteurs Trocmé, Darciassac et Theiss, en bas à droite Martha et André Trocmé

Les cerfs-volants
Romain Gary

A l'arrière plan, une cerf-volant et au premier plan, la couverture du livre de Romain
Je termine enfin ce récit en écrivant encore une fois …

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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