Un roman policier qui nous entraîne quelques siècles en arrière apporte toujours un petit plus au lecteur. L’assassin de la rue Voltaire nous fait remonter le temps jusqu’en 1789, août 1789 pour être plus précis. C’est le troisième tome de la série Le loup des Cordeliers.
Service Presse
L’intrigue
Il vaut sans doute mieux les lire dans l’ordre, mais le hasard fait que je suis en train de les lire dans le désordre (Le Mystère de la Main rouge est dans ma Pile A Lire, je risque de terminer par Le Loup des Cordeliers).
Gabriel Joly ne sort plus, tout à son chagrin (voir les tomes précédents). Un riche négrier est assassiné, puis une actrice de la Comédie-Française. Gabriel, sollicité par le commissaire Guyot, fait le lien entre les deux meurtres. Il est malheureusement incapable d’en empêcher d’autres.
Je n’ai pas été convaincue par l’intrigue en elle-même, même si elle se termine à la façon d’Agatha Christie, le détective (amateur dans le cas de Gabriel Joly), réunissant tous les suspects et faisant mine de les soupçonner les uns après les autres. La solution du problème apparaît comme par magie, grâce à des informations inconnues du lecteur.
L’univers narratif
C’est le point fort du livre. En août 1789, les privilèges de la noblesse et du clergé ont été abolis et l’on parle d’instituer le droit de veto au profit de Louis XVI. L’intrigue est ainsi encadrée après le prologue et à la fin du livre par des scènes ayant trait à la Révolution, mais ayant peu de rapport avec l’enquête.
En revanche, le mélange de personnes réelles et fictives est savoureux.
Les personnages
J’ai beaucoup aimé retrouver des personnages qui ont vraiment existé. Si vous n’avez pas envie d’en savoir plus sur eux, aller directement à la section personnages fictifs.
Les personnages historiques de la Révolution française
#Georges Danton
Au moment où se déroule l’intrigue de L’Assassin de la rue Voltaire, Danton vit dans le district des Cordeliers. En 1791, il créera le club des Cordeliers (au couvent éponyme). Il sera guillotiné le 5 avril 1794.
#Camille Desmoulins
D’abord avocat, son bégaiement ne lui a pas vraiment facilité sa vie professionnelle, même si, bizarrement, il devient un brillant orateur. En 1789, il fait ses débuts de journaliste en 1789 (le nom de son journal : Le Vieux Cordelier). Il sera guillotiné le même jour que Georges Danton.
Les personnages historiques de la Comédie-Française
#François-Joseph Talma
Il est entré à la Comédie-Française en 1787. Il échappera de peu à l’arrestation et se liera avec un jeune militaire : Bonaparte. L’épisode raconté dans l’Assassin de la rue Voltaire à propos de la pièce Charles IX (Marie-Joseph Chénier) est véridique.
C’est lui qui a commencé à jouer en costume d’époque et non selon la mode contemporaine.
#Fleury
Il a débuté à la Comédie-Française et il fut un des maîtres de Talma. Il sera arrêté en 1793, mais échappera à la guillotine.
#Charlotte Vanhove (dite « Caroline »)
Elle est entrée toute jeune, à quatorze ans, à la Comédie-Française. En 1789, elle a dix-huit ans. En 1793, elle sera arrêtée également et passera 5 mois en prison. Neuf ans plus tard, elle épousera Talma.
Les personnages fictifs
#Gabriel Joly
Journaliste et un tout petit peu justicier, il a des dons certains pour les enquêtes policières (dons un peu trop magiques à mon goût).
#Récif
J’ai un faible pour ce genre de personnages peu recommandables, mais qui font quand même de chouettes trucs tout en bougonnant. J’aurais aimé qu’il soit plus présent.
Le style
Incipit :
« Paris, ce soir-là, était aussi sombre et triste que la scène d’un théâtre fermé. Dans la chaleur étouffante d’une lourde nuit d’été, tous les occupants des chambres garnies, aux étages du faubourg Saint-Antoine, dormaient fenêtre béante. Tous, sauf une. »
Citations :
« Joseph Fleury n’avait peut-être pas la beauté naturelle de son jeune camarade Talma, mais, à trente-neuf ans, il jouissait encore d’un charme certain, et sa fréquentation assidue de la cour de Versailles avait procuré à sa tenue comme à son verbe un raffinement particulier. Comédien chéri de l’aristocratie, il avait été chargé par la reine Marie-Antoinette de diriger à Versailles les spectacles du Trianon et ne manquait jamais une occasion de quitter Paris pour aller jouer à la cour. »
Les dialogues utilisent un style maniéré qui contribue à nous transporter en 1789 :
« — Mon pauvre ami ! Voilà encore de ridicules manies de journalistes ! Je n’ai rien contre M. Talma ! Malgré les irrégularités de son jeu et les défauts de sa diction, il a une mobilité du masque tragique assez prometteuse. Comment en vouloir à un comédien en devenir ? Il n’existe qu’un seul camp au Théâtre-Français, c’est celui de Molière. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Le contexte historique
- La Comédie-Française en 1789
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- L’intrigue peine à captiver
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 3,5/5 |
Intrigue | 2,5/5 |
Style | 4,0/5 |
Moyenne | 3,8/5 |
Lecture assez facile
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Info-livre : L’Assassin de la rue Voltaire par Henri Loevenbruck
Editeur : XO
ISBN : 978-2-37448-327-6
Pages : 470
Date de parution : 21/10/2021
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