Un débat aussi vieux que l’invention des machines : finiront elles par dépasser l’homme ? Une discussion qui n’est pas près de s’arrêter. Et pourtant le titre de l’ouvrage de Camille de Peretti, Les rêveurs définitifs, parle de rêves. Oui, mais dans un monde où nous vivons accrochés à notre smartphone.
Service Presse
L’univers narratif
À Paris, de nos jours et aussi dans les bureaux des tours de la Défense.
Dans la partie sombre du web
L’intrigue
Emmanuelle a une ennuyeuse tendance à procrastiner quand il faut remplir des papiers administratifs. Et ce qui devait arriver arriva : un rappel d’impôts de cinq mille euros dont elle n’a pas le premier centime. Grâce à un ami, elle trouve une mission chez KIWI.
Et c’est ainsi qu’elle fait partie d’un groupe qui doit améliorer le logiciel de traduction de l’entreprise, et quand je dis améliorer, il ne s’agit rien de moins que de garder le style d’un auteur tel que Shakespeare. C’est l’occasion pour le lecteur de pénétrer dans les bureaux de la Défense, ce qui ajoute quelques thèmes de plus à ceux qui ont déjà été abordés.
De son côté, Quentin est un gameur averti, plus à l’aise sur le web que dans la vie réelle.
Beaucoup, beaucoup de thèmes (mères célibataires, littérature, intelligence artificielle, adolescence, relations professionnelles) sont effleurés dans ce livre, ce qui le rend un peu flou. Mais j’ai beaucoup aimé l’alternance de rêveries des personnages avec la réalité, même si je me suis parfois interrogée — rêve ou réalité ? — ou peut-être alors que j’ai tout simplement cru aux rêves des personnages, comme on le présume le temps d’un songe.
Les personnages
#Emmanuelle
Mère célibataire d’une quarantaine d’années, elle est traductrice-correctrice. Elle rêve.
#Quentin
Fils d’Emmanuelle, il est en troisième. Son père ignore qu’il existe, ça ne le dérange pas. Il rêve. De ce qu’il pourrait faire pour conquérir Amalia surtout.
#Martine
Mère d’Emmanuelle et grand-mère de Quentin. Un beau portrait de femme, elle a fait du mieux qu’elle pouvait avec ce que la vie lui donnait. Elle rêve pourtant.
Le style
Incipit :
« Le couloir avait des relents de peinture fraîche et Quentin, adossé au mur, en était légèrement écœuré. Le proviseur avait profité des vacances de la Toussaint pour faire disparaître LES PROFS SONT TOUS DES FILS DE PUTE inscrit en énorme au feutre noir indélébile, et qui avait fait scandale. »
Citation :
« L’argent ne fait pas le bonheur, mais il permettait de choisir son malheur préféré. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- L’alternance de rêverie et de réalité
- Le personnage de Martine
- Le style de l’auteur
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Trop de thèmes pour la longueur du livre
Mes notes
Univers narratif | 3,0/5 |
Personnages | 3,5/5 |
Intrigue | 3,5/5 |
Style | 5,0/5 |
Moyenne | 3,8/5 |
Lecture assez facile
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Pour aller plus loin
Sur le sujet des machines ou de l’intelligence artificielle, aucun doute, les livres d’Isaac Azimov sont incontournables, en particulier Le cycle des robots (Les robots, Un défilé de robots, Nous les robots, Le robot qui rêvait).
Très proche du thème abordé par Camille de Peretti dans Les rêveurs définitifs (littérature et intelligence artificielle), une nouvelle de Roald Dahl, La grande grammatisatrice automatique que vous trouverez dans son recueil, Bizarre ! Bizarre !
Plus récemment Kazuo Ishiguro imagine une Amie Artificielle dans Klara et le soleil.
Info-livre : Les rêveurs définitifs par Camille de Peretti
Editeur : Calmann-Lévy
ISBN : 978-2-7021-6897-4
Pages : 342
Date de parution : 18/08/2021
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