Les auteurs du XIXe siècle prennent le temps de nous parler de leurs personnages. Ceux de Nord et Sud sont peu nombreux et l’on apprend à les connaître. Elizabeth Gaskell pose aussi les décors de la vie industrieuse du Nord et de celle, plus insouciante du Sud, les uns et les autres se regardant avec condescendance.
À lire au moins une fois dans votre vie.
L’intrigue
Après le mariage de sa cousine Edith, Margaret est heureuse de retourner à Helstone, joli village du Sud de l’Angleterre, pour y vivre avec ses parents. Le pasteur Hale, hélas, décide de quitter l’Église anglicane, ce qui le prive de revenus. Il choisit, sans consulter sa famille, de s’installer à Milton où personne ne le connaît. Mrs Hale n’étant pas capable d’organiser le déménagement, c’est Margaret qui, la mort dans l’âme, prépare le départ.
La jeune fille affronte l’inconnu, rencontre Bessy Higgins et son père, Nichoas. Bessy est malade, condamnée à brève échéance, sans doute à cause des conditions de travail déplorables qui existent dans les ateliers.
Margaret rencontre aussi John Thornton, l’élève préféré de son père. Consciente des qualités du jeune homme, sa compassion va néanmoins aux ouvriers et leurs rapports ne sont pas au beau fixe, presque tout le long du livre.
Les thèmes
- L’industrie anglaise au XIXe siècle
- Condition féminine
L’univers narratif
L’auteur s’est inspiré de Manchester pour créer Milton où la famille Hale vient s’installer. Une ville de commerçants, un peu dédaignés par cette famille qui arrive du Sud et n’est pas habituée aux rues sordides, à la fumée qui s’échappe des usines et aux manières peu cultivées des habitants.
Les personnages
#Margaret Hale
Elle a été élevée à Londres avec sa cousine Edith. Elle est belle, intelligente, cultivée. Elle est forte aussi, bien plus que les autres personnages de son entourage. Pieuse, elle a souvent recours à la Bible pour réconforter ceux qui en ont besoin.
#Mr et Mrs Hale
Les parents de Margaret vont beaucoup s’appuyer sur elle. Sa mère est faible, malade. Quant à son père, il est davantage préoccupé par ses doutes religieux que par l’avenir de sa famille. Tant pis pour la pauvre Margaret.
#John Thornton
Il a vaincu beaucoup d’obstacles avant de devenir un industriel respecté de Milton. Il aimerait être davantage cultivé même s’il n’a pas eu besoin de cette éducation pour réussir. Il considère l’opposition des ouvriers contre le patron comme inévitable, ce qui choque Margaret, plus sensible à la misère qui règne autour d’elle.
John a une mère redoutable qui apprécie peu les nouveaux arrivants venus du Sud.
#Nicholas Higgins
Il travaille dans l’une des usines et il est convaincu que la grève est la seule solution pour obtenir une augmentation de salaire. Hélas, les choses ne se passent pas comme prévu (pas plus que pour John Thornton d’ailleurs).
Le style
Incipit :
« — Edith ! murmura Margaret, Edith ! Mais, ainsi que s’en doutait Margaret, Edith s’était endormie. Pelotonnée sur le sofa dans le petit salon de Harley Street, elle offrait un charmant spectacle avec sa robe de mousseline blanche et ses rubans bleus. »
Citation (c’est John Thornton qui parle) :
« Je maintiens que le despotisme est la meilleure forme de gouvernement pour eux, si bien que pendant les heures où je suis en contact avec eux, je suis fatalement un autocrate. J’agirai à ma guise — sans obéir pour autant à des sentiments philanthropiques et autres sottises, qui sévissent un peu trop dans le nord du pays — pour établir des règles justes et aboutir à des décisions équitables dans la conduite de mes affaires — règles et décisions qui vont d’abord dans le sens de mes intérêts, dans le sens des leurs ensuite. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- La description d’une ville industrielle du Nord de l’Angleterre au XIXe siècle
- Le personnage de Margaret
- Une romance tout ce qu’il y a de plus classique
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- La romance prend vite le pas sur le roman social
Sur le thème de l’industrialisation en Angleterre, lisez aussi le livre de Ken Follett, Les armes de la lumière.
Comparaison avec Jane Austen
Comparer ces deux auteurs est leur faire injure à toutes les deux. Leur seul point commun réside dans l’affrontement entre un homme et une jeune fille. Jane Austen est fine psychologue, mordant dans ses portraits de personnages alors qu’Elizabeth Gaskell prend le temps de décrire deux cultures que tout oppose.
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 4,0/5 |
Intrigue | 4,0/5 |
Style | 5,0/5 |
Moyenne | 4,5/5 |
Lecture assez facile
À vous maintenant
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Isabelle Morot-Sir
D’Ambre et de Lumière
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Info-livre : Nord et Sud par Elizabeth Gaskell
Editeur : Points
ISBN : 978-2-7578-2090-2
Pages : 685
Date de parution : 25/11/2010
(Paru en Angleterre en épisodes hebdomadaires entre 1854 et 1855, la première traduction française a été publiée en 1859)
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