Un livre sur le deuil, mais traité de façon mi-loufoque, mi-dramatique. Pardon si je dérange est le premier ouvrage d’un auteur né en 1981 en Corée du Sud et adopté par un couple d’Américains, situation qui n’est pas sans rappeler celle d’Helen et de son frère adoptif.
Le livre a raflé plusieurs prix aux États-Unis, dont le Whiting Award en 2018.
Service Presse
L’univers narratif
À Milwaukee, mais surtout dans une maison qui n’a rien de convivial même si elle n’a pas été construite au rabais.
Les personnages
#Helen Moran
Elle a trente-deux ans, a quitté Milwaukee pour New York où elle est employée à temps partiel dans un organisme qui s’occupe de jeunes en difficultés qui la surnomment sœur Fiabilité. Mais pourquoi est-elle partie de Milwaukee pour New York ? Pourquoi n’a-t-elle pratiquement plus de relations avec sa famille, on ne le saura pas. En revanche, je l’ai perçue comme un personnage autocentré, pas vraiment attachant.
#Les parents
On sait peu de choses d’eux si ce n’est qu’ils sont excessivement radins parce qu’ils veulent prévoir les catastrophes et toujours avoir quelques centaines de milliers de dollars sur leur compte en banque.
Ils ne se donnent pas la peine, ou alors ils sont incapables d’appeler leur fille adoptive même pour lui annoncer que son frère adoptif s’est suicidé.
Intrigue
Lorsqu’Helen apprend que son frère adoptif s’est suicidé, elle attend que ses parents adoptifs l’appellent, en vain. Elle décide alors d’assister à l’enterrement et prend un billet d’avion, aller simple pour Milwaukee. La réaction des parents d’Helen est… décalée.
« J’ai sonné et la porte s’est ouverte. J’ai été accueillie par deux petites silhouettes fantomatiques, sidérées, qui s’accrochaient l’une à l’autre tels des naufragés. Helen, ont dit mes parents adoptifs, on ne t’attendait pas ! Ils étaient pris de cours. Non, il n’était entièrement clair pour personne, pas même pour les deux êtres qui m’avaient élevée, ce que je fabriquais sur le seuil de la maison de mon enfance dans mes vêtements trempés. »
Helen mène alors sa propre enquête et elle est du genre bélier qui fonce, ce qui ne lui vaut pas que des amis.
Le style
Le mot adoptif revient souvent, comme souligner le fait qu’il n’y a pas vraiment d’amour entre les membres de cette famille. Et je crois que c’est ce qui m’a le plus marquée, ce manque d’attention des uns aux autres. En tout cas, plus que le côté loufoque, pourtant bien réel.
Citations :
« Mon père adoptif a murmuré quelque chose à ma mère adoptive. »
Et lorsqu’Helen parle de son père :
« L’homme européen qui semblait incarner leur chagrin s’est levé de sa chaise et s’en est allé avec un air hautain. »
« … l’homme européen à la calvitie naissante. »
L’humour
Helen dit ce qu’il ne faut pas, fait ce qu’il ne faut pas. Pardon, si elle dérange. Peut-être trouverez-vous ces péripéties hilarantes. Je suis passée à côté. La seule façon de savoir si ce livre vous fera rire, c’est de le lire.
Mon avis en résumé
Ce que vous aimerez :
- Un livre loufoque
Ce que vous regretterez (ou pas) :
- Un livre qui risque de ne pas vous amuser.
À vous de voir
Mes notes
Univers narratif | 3,0/5 |
Personnages | 4,0/5 |
Intrigue | 3,0/5 |
Style | 4,0/5 |
Moyenne | 3,5/5 |
Autres romans sur le deuil
Hamnet
Maggie O’Farrell
Avant que j’oublie
Anne Pauly
Info-livre : Pardon si je dérange par Patrick Cottrell
Editeur : Grasset
ISBN : 978-2-246-81972-1
Pages : 304
Date de parution : 09/06/2021