Un très beau livre au style éblouissant, certes, mais les relations entre Frida et Diego aussi bouillonnantes qu’elles furent ont peiné à m’intéresser. Rien n’est noir vous plaira si vous aimez le style de Claire Berest et si vous en savez assez sur Frida Kahlo pour apprécier cette évocation.
Frida Kahlo et Diego Rivera
Née en 1907 dans le Coyoacán au Mexique, Frida s’est d’abord inscrite dans un des meilleurs établissements scolaires du pays. Elle souhaite devenir médecin. Un grave accident de bus met fin à cet objectif. C’est alors qu’elle commence à peindre.
En 1928, elle rencontre le peintre muraliste Diego Rivera qu’elle épouse l’année suivante.
L’angle choisi
Rien n’est noir évoque leur passion turbulente.
J’avoue que la couverture (un tableau de David Simonetta) rappelant une romance plutôt qu’une biographie avait eu sur moi un effet repoussoir. Ce n’est pourtant pas une romance, mais l’histoire d’amour tumultueuse des deux peintres ne m’a pas plus emballée que ça. J’ai été déçue de ne voir Frida qu’au travers de sa relation avec Diego, elle qui était bien plus que ça.
Frida a été inscrite au parti communiste mexicain, elle s’est intéressée aux droits des femmes. Et pour finir, sa peinture est décrite comme presque accidentelle, moins importante que le couple qu’elle forme avec Diego.
Une histoire survolée
Certes, Claire Berest fait une grande place à l’accident qui fera de Frida une femme qui souffrira toute sa vie. Mais outre, le fait que Frida n’était pas seulement l’épouse de Diego, les anecdotes peinent à décrire un portrait complet. Sa relation avec Trotski est à peine évoquée. Bref, je suis restée sur ma faim pour ce qui est de découvrir ce peintre important.
Le style
Le style est magnifique et pourrait bien vous convaincre de lire le roman. Rien n’est noir me fait l’effet d’avoir été écrit pour le plaisir de l’auteur plus que pour celui du lecteur. Mais peut-être aurez-vous un avis différent.
Incipit :
« Elle ne voit que lui, sans même avoir à le regarder.
Il est sans cesse à s’ébattre quelque part dans l’angle presque mort du regard. À la lisière de l’œil, là où on devine plus qu’on ne saisit. Une forme spectaculaire, mi-pachyderme mi-pieuvre aux tentacules envoûtants qui contamine tout l’espace d’où sa masse se déploie. »
Citation :
« Qu’ils soient propres ou figurés, les accidents s’apparentent a posteriori à des carrefours. On rebat des cartes qu’on ne savait pas posséder, on mesure ce qu’il nous reste entre les mains en clairvoyance de ce qui a été amputé. Les joies de la Prepa, les convocations permanentes dans le bureau de la direction pour s’expliquer sur ses insolences et ses farces de gamine semblent irréelles aujourd’hui. Comme enfermées dans une petite boîte transparente de souvenirs d’enfants. Et si dérisoires à l’aune de sa prouesse : sortir de ce lit, poser les jambes sur le sol et marcher seule sans appui. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Le style flamboyant de l’auteur, style qui s’accorde merveilleusement au sujet.
- Art et littérature
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- L’angle retenu, sa relation avec Diego Rivera
- Trop peu d’autres choses évoquées
Ma note globale
3/5
Lecture assez facile
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Autres biographies romancées
Info-livre : Rien n’est noir par Claire Berest
Editeur : LGF/Livre de Poche
ISBN : 978-2-253-10213-7
Pages : 240
Date de parution : 30/09/2020
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