Ceci n’est pas un fait divers de Philippe Besson aborde le féminicide sous un angle original, l’impact sur la vie des enfants. Un roman un peu trop court pour être profond, mais cette lecture reste importante pour penser à ceux que les médias n’évoquent jamais, mais dont la vie est brisée.
Service Presse
Sommaire
Que se passe-t-il ?
Le papa de Léa vient de tuer sa maman. Léa appelle immédiatement son frère et ils vont affronter ensemble la suite. Pour eux, ce n’est pas la fin de quelque chose, mais le début d’une nouvelle vie, l’ancienne a été fracassée.
J’ai aimé l’angle adopté, le récit. Il n’y a aucun voyeurisme, mais, jour après jour, la vie et les réactions des deux enfants. J’ai aussi aimé que Philippe Besson décrive les doutes des personnages : qu’est-ce qu’ils n’ont pas vu ? Auraient-ils pu faire quelque chose ? Sûrement, oui, mais ce n’est pas si simple, celui qui a vu quelque chose, a de tels doutes qu’il n’a rien fait, doutes dont la défense s’emparera : un homme éméché ? La nuit ? À distance ? Allons, ce n’est pas sérieux. Quant à la gendarmerie…
Le roman est court, un peu trop pour traiter le sujet en profondeur, le lecteur reste en surface.
Quel est le thème ?
- Féminicide
- Dégâts collatéraux
Où et quand ?
De nos jours, à Blanquefort, dans les environs de Bordeaux, mais cela a peu d’importance, cette histoire pourrait se passer n’importe où, n’importe quand, et, jamais, jamais, on ne sait ce qu’il advient des enfants, s’ils ont surmonté leur traumatisme. La réponse de Philippe Besson est claire : non.
Les personnages
Le narrateur
Il a dix-neuf ans et a quitté le domicile familial pour entrer à l’Opéra de Paris où l’attendait une carrière prometteuse. Dès qu’il reçoit l’appel de Léa, il prévient la police et prend le premier train pour Bordeaux.
Léa
Elle n’a que treize ans quand le meurtre survient. Alors que son frère raye leur père de sa vie, elle est plus ambivalente parce qu’il n’a pas toujours été un monstre.
Le père meurtrier
Philippe Besson s’attarde peu sur lui et c’est très bien comme ça.
Pierre Verdier, le gendarme
Il fait son métier, interroge Léa qui doit revivre la scène.
Comment est-ce écrit ?
La plume de Philippe Besson est fluide et Ceci n’est pas un fait divers peut se lire d’une traite.
Incipit :
« Au téléphone, d’abord, elle n’a pas réussi à parler.
Elle avait pourtant trouvé la force de composer mon numéro, trouvé aussi la patience d’écouter la sonnerie retentir quatre fois dans son oreille, puisque j’étais occupé à je ne sais quoi à ce moment-là et que j’ai décroché à la dernière extrémité. »
Citation :
« Parce que la réalité, c’était une mère au fond d’un trou dans un cimetière et un père dans une cellule. La réalité, c’était que la personne à laquelle elle était le plus attachée avait été tuée, massacrée par la personne qui était supposée incarner la protection. Et on avait beau s’efforcer de fabriquer de la normalité, tous les jours, on n’arriverait jamais à faire disparaître cette réalité-là. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- L’angle choisi par l’auteur pour écrire sur un féminicide
- L’écriture fluide
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Le récit reste un peu à la surface
Mes notes
Univers créatif | 4,0/5 |
Intrigue | 5,0/5 |
Personnages | 4,0/5 |
Écriture | 5,0/5 |
Moyenne | 4,5/5 |
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Lecture facile
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Info-livre : Ceci n’est pas un fait divers par Philippe Besson
Editeur : Julliard
ISBN : 978-2-260-05537-2
Pages : 208
Date de parution : 05/01/2023
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