Je suis partagée. Je n’ai pas vraiment compris le message de l’auteur. Pour une fois, j’aurais aimé que la fin de Femmes en colère reste ouverte, qu’elle laisse à chaque lecteur la possibilité de réfléchir et de décider de son verdict.
Service Presse
Que se passe-t-il ?
A la cour d’Assises, dans la cellule des accusés, Mathilde attend le verdict. Sous le choc de la peine requis par l’avocat général, 20 ans avec 12 ans de période de sûreté, elle commence à coucher ses pensées au fur et à mesure que les jurés débattent dans la salle des délibérés. Les rouages du procès sont expliqués avec minutie et c’est passionnant.
Lorsque les délibérations commencent, le lecteur n’a qu’une vague idée de ce qui s’est passé. Qu’a subi Mathilde et qu’a-t-elle fait subir à ses violeurs ? Il est donc difficile de juger de la pertinence des points de vue, ou du moins de savoir si nous aurions été d’accord.
Quand les faits sont enfin connus, des questions se posent. D’abord, Mathilde n’a pas porté plainte, elle a froidement exécuté une vengeance. Nul ne peut se faire justice soit même. En supposant que Mathilde n’ait pas cru que la justice poursuivrait ses violeurs, sa réaction a-t-elle été proportionnelle à ce qu’elle avait subi ?
Plus qu’au procès pour actes de barbarie commis par Mathilde, j’ai eu davantage l’impression d’assister au procès de la justice. Procès mené par des femmes en colère.
Peut-être est-il là, après tout le message : la Justice doit s’emparer de la question de l’impunité des violeurs si elle ne veut pas que les victimes de viols se transforment en Justicier dans la ville.
Si vous aimez que les romans aient une conclusion claire, vous serez satisfait, le verdict est rendu, mais le twist final me laisse comme un goût d’inachevé. La justice a-t-elle réellement été rendue ?
Quels sont les thèmes ?
- Viol
- Justice
Où et quand ?
A la Cour d’Assises de Rennes, en juin 2020, une accusée attend le verdict.
Qui sont les personnages ?
#Mathilde Collignon
Elle est accusée d’actes de barbarie envers deux hommes qui l’ont violée. Avant d’être arrêtée, cette mère de deux petites filles, divorcée exerçait la profession de médecin gynécologue.
#Me Victor Dellannoy
Il travaille depuis deux ans, sans relâche sur le dossier de Mathilde. Il a fait pression pour obtenir qu’une femme préside au procès de Mathilde, mais il a échoué.
#Me Renouard et Me Hamzi
Les avocates des victimes. Les deux hommes qui ont violé Mathilde ont choisi deux femmes, Me Sylvie Renouard et Me Leila Hamzi, pour les représenter. Elles ont accepté par stratégie commerciale, pensant que le verdict leur sera favorable et que les clients afflueront. En attendant, elles sont la cible d’attaques et de menaces en tous genres de la part d’associations féministes.
#Clément Largeron
Président de la cour d’assises de Rennes. Il en a jugé des criminels, mais Mathilde c’est autre chose, elle est un symbole « révélateur de la société post #MeToo. » Tous les Français ont une opinion sur ce que doit être le verdict.
Un homme agréable, mais qui applique toujours le droit, pas de clémence à attendre malgré son prénom qui prête à sourire dans les couloirs du Parlement de Bretagne.
#Les jurés
Six jurés tirés au sort que l’auteur prend le temps de présenter et trois magistrats. Ils sont donc neufs en tout. Parmi les jurés, des femmes en colère.
Comment est-ce écrit ?
Incipit :
« Vingt ans.
Je n’ai pas écrit une seule ligne depuis ce jour où les gendarmes ont sonné à ma porte pour me signifier mon placement en garde à vue, il y a presque trois ans. »
Citation :
« Avec le recul, il semble évident que les acquittements de ces deux meurtrières1, alors qu’elles avaient avoué leurs crimes respectifs, que les preuves matérielles et les témoignages venaient corroborer leurs aveux, ont fini de convaincre le législateur de ne plus laisser les jurés délibérer seuls : les jurés débattaient entre eux de la culpabilité et n’étaient rejoints par les magistrats qu’au moment de statuer sur la peine. Une loi de 1941 allait modifier le dispositif pour intégrer les magistrats au jury, qui serait confirmée à la Libération. Depuis, de multiples tentatives de professionnaliser les assises ont été repoussées, en référence à cet acquis de la Révolution française qu’aucun gouvernant n’a finalement osé remettre en question : conférer au peuple souverain le pouvoir de juger. »
(1)
Henriette Caillaux, qui a abattu Gaston Calmette, a été acquittée en 1914
Germaine Berton, qui a abattu Marius Plateau, a été acquittée en 1923
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- La description minutieuse du déroulement d’un procès
- Les questions posées.
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Que l’auteur arrive au verdict grâce à un twist.
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 5,0/5 |
Intrigue | 2,0/5 |
Style | 5,0/5 |
Moyenne | 4,3/5 |
Lecture assez facile
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ISBN : 978-2-246-82686-6
Pages : 198
Date de parution : 03/03/2021
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