Même s’il arrive aux hommes d’écrire sur les violences faites aux femmes, les agressions, la cruauté, les brutalités y sont souvent insoutenables, loin de la maltraitance banale et quotidienne, décrite dans La mauvaise herbe, celle qui n’en conduit pas moins jusqu’au drame.
Service Presse
C’est de cette violence dont parle très bien Yves Montmartin dans La mauvaise herbe. Tout commence au sein d’une famille heureuse.
L’univers narratif
En Algérie, où les femmes portent le voile par choix, ou parce qu’elles subissent la pression de leur environnement. Puis à Lyon, où le manque de liberté les attend.
Les personnages
#Amira
Ses parents sont affectueux, souhaitent le bonheur de leur fille. Ils lui permettent d’étudier, de devenir professeur, mais un jour, il faut bien qu’Amira se marie.
#Loubna
Elle est la meilleure amie d’Amira. Elles sont comme deux sœurs. Loubna se marie la première, part vivre à Lyon avec son conjoint. Elle écrit souvent à Amira qui la croit heureuse, pourtant…
#Nour
Elle est la tante d’Amira, c’est une périmée, entendez par là qu’elle ne s’est jamais mariée. Elle a affronté sa famille pour en arriver là, mais ne regrette-t-elle pas cette vie sans enfants ?
L’intrigue
Amira, qui admire sa tante Nour, l’a décidé, quand elle sera grande, elle ne se mariera pas, n’aura pas d’enfants. Avec Loubna, elles rêvent d’avenir.
Les deux jeunes filles, inséparables, discutent de leur futur métier. En réalité, Amira, seule, passe le baccalauréat. Loubna est mariée, partie en France.
Il y a eu un gros travail de recherche de la part de l’auteur et il nous dépeint avec empathie ses personnages. Je n’ai eu aucun mal à entrer dans le livre et à partager la vie d’Amira, mais il bute sur les personnages « méchants ». Que croient-ils ? Que pensent-ils pour traiter les femmes de la sorte ? La réponse est à peine esquissée.
Le style
Incipit :
« L’homme est agenouillé, il progresse lentement, mais méticuleusement dans les rangées de légumes. Âgé d’une quarantaine d’années, son corps est mince, son visage osseux, ses épaules sont étroites et ses bras noueux aux muscles saillants. »
Citation :
« Quand elle ne travaille pas, Tante Nour est toujours parmi les premières clientes le matin afin de pouvoir bénéficier des bonnes affaires et aussi pour bavarder avec Madame Nedjma. Car bien avant l’apparition des “magazines people”, Madame Nedjma sait tout sur les femmes qui fréquentent son magasin ; surtout ce qui appartient à leur vie privée. Elle se fait un plaisir d’informer quelques dames privilégiées dont tante Nour qui apprécie particulièrement ces moments ; et même si plusieurs personnes attendent à sa caisse, Madame Nedjma continue tranquillement de distiller ses informations croustillantes, tout en surveillant d’un œil son mari. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé :
- La vie d’une famille algérienne
- Les personnages féminins
- La fluidité de lecture
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :
- Le manque d’approfondissement des personnages problématiques
Pour d’autres livres autoédités, voir mon article : Sept excellents livres autoédités
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 3,5/5 |
Intrigue | 5,0/5 |
Style | 2,5/5 |
Moyenne | 4,0/5 |
Autres livres sur les violences faites aux femmes
Info-livre : La mauvaise herbe par Yves Montmartin
Editeur : Autoédition (La chouette à lunettes)
EAN : 9798651603879
Pages : 187
Date de parution : 08/03/2021
Bonjour Catherine, Je suis d’accord avec vous, j’ai été totalement conquise par la plume de l’auteur à la fois douce mais forte pour dénoncer les violences conjugales : l’écrit pour s’indigner, l’écrit pour sensibiliser et refuser l’inacceptable. Bravo à Yves pour son roman plus que nécessaire, à mettre entre toutes les mains.
Oui, une très belle plume.