Darwyne est le deuxième livre que je lis de Colin Niel et c’est le deuxième coup de cœur pour cet auteur. J’ai aimé l’histoire ancrée en Guyane, l’écriture subtile et la densité du roman.

En arrière-plan, une femme et un petit garçon, au premier plan, la couverture du livre de Colin Niel, Darwyne
Darwyne a dix ans, un amour inconditionnel pour sa mère et un talent très bien caché.

Au sommaire

Que se passe-t-il ?

Mathurine travaille aux services sociaux de protection de l’enfance, un service qui manque de moyens au regard de tous les enfants dont il faudrait s’occuper. Elle est informée d’un signalement préoccupant concernant Darwyne Massily, un garçon de dix ans qui a subi plusieurs opérations du pied, qui marche péniblement et qui semble rester dans son propre monde. Elle enquête alors, interroge sa mère, son institutrice, la précédente conseillère. Tout à l’air d’aller pour le moins mal pour cet enfant qui demeure dans un bidonville. Mais Mathurine s’obstine à le rencontrer, jusqu’à l’apprivoiser.

Darwyne est un livre noir, très noir. L’intrigue est aussi dense que la forêt amazonienne de Guyane, à la différence près, que, grâce au talent de Colin Niel, vous ne vous y perdrez pas.

Quels sont les thèmes ?

  • Enfance maltraitée
  • Vie en Guyane

Où et quand ?

L’histoire se déroule de nos jours en Guyane, dans un bidonville appelé Bois Sec et dans la forêt qui entoure le carbet où vivent Darwyne et sa mère Yolanda.

Qui sont les personnages ?

N’attendez pas de rencontrer des bons et des méchants, chaque personnage possède sa propre personnalité, profondément travaillé avec ses forces et ses faiblesses, son côté lumineux et son côté très sombre. Vous apprendrez qui ils sont au fil de la lecture.

Darwyne Massily
Il a dix ans, un amour inconditionnel pour sa mère et un talent très bien caché. Seule Mathurine y aura accès.

Mathurine
Femme d’une quarantaine d’années, elle ne rêve que d’une chose, avoir un enfant. C’est pourquoi elle insiste pour bénéficier d’une quatrième FIV même si son médecin, après trois échecs, considère que les chances sont pratiquement nulles.

Yolanda
Le roman s’ouvre sur une scène où Darwyne et sa mère, Yolanda, sont à la messe. Yolanda est profondément croyante.
Elle a une carte de séjour renouvelable tous les ans. Elle et son fils survivent grâce à son petit commerce. Sa fille aînée s’est sortie du bidonville, au grand plaisir de Yolanda. Lorsque Mathurine lui rend visite pour la première fois, elle tombe sur un carbet aussi bien rangé et propre que possible.

Jhonson
Il est le beau-père numéro huit, tombé sur le charme de Yolanda, mais il très mal à l’aise avec Darwyne.

Comment est-ce écrit ?

L’écriture est subtile, elle laisse place à l’imagination du lecteur, sans pourtant le laisser dans le flou. J’ai beaucoup aimé ce dosage qui permet d’anticiper certaines choses, mais pas toutes.

Incipit :

« — Son amou-our, durera toujours…
Darwyne n’aime rien comme les chants d’adoration dans la bouche de sa mère.
— Son amou-our calme la frayeur…
À bien y réfléchir, il n’aime pas grand-chose de ces matins de culte à l’église de Dieu en Christ. Il n’aime pas la sensation de la chemise synthétique et collante sur sa peau moite. Il n’aime pas la façon qu’ont les autres garçons de le regarder en croyant qu’il ne s’en rend pas compte, depuis ce banc où ils se retrouvent chaque dimanche comme si c’était un jour d’école. »

Citation :

« Dès le début, quand elle le lui a présenté, il l’a trouvé bizarre. Ce n’est pas tant ses pieds en dedans et sa manière de marcher, non, c’est autre chose. Il a l’air un peu crétin, en fait. Et sale, aussi, malgré les bains que lui impose sa mère. Toujours à traîner dans la terre, à fouiller je ne sais quoi dans les racines de cette vieille souche qu’il faudra un jour évacuer du terrain. À observer les volatiles qui viennent se poser sur les piquets du fil à linge, à faire des petits bruits pour essayer de les imiter. À tailler ses machins avec le couteau de la cuisine pendant des heures, franchement, ce ne sont pas des occupations pour un enfant de son âge. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

  • L’exploitation du lieu, la Guyane
  • Le personnage de Darwyne

Le détail en plus

Dans la page des remerciements, j’ai trouvé une allusion au Maskilili, petit monstre légendaire guyanais. Je vous invite, mais seulement après avoir terminé le livre, à faire une recherche. Ce que vous découvrirez rendra le roman encore plus attachant.

Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages5,0/5
Intrigue5,0/5
Écriture5,0/5
Moyenne5,0/5

Un des meilleurs livres du moment (2022)

Des lieux qui font les histoires

Là où chantent les écrevisses
Delia Owens

En arrière-plan un marais, au premier plan la couverture du livre de Delia Owens, Là où chantent les écrevisses
« Un marais n’est pas un marécage. Le marais, c’est un espace de lumière, où l’herbe pousse dans l’eau, et l’eau se déverse dans le ciel. »

Le vieux qui lisait des romans d’amour
Luis Sepúlveda

Un jaguar à l'arrière-plan, la couverture du livre de Luis Sepulveda, Le vieux qui lisait des romans d'amour.
C’est une histoire violente dans un univers qui l’est naturellement.

Info-livre : Darwyne par Colin Niel

Couverture du livre de Colin Niel, Darwyne

Editeur : Rouergue
ISBN : 978-2-8126-2369-1
Pages : 288
Date de parution : 24/08/2022

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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