La fin de l’homme rouge — Svetlana Alexievitch

Une série de témoignages et de choses entendus, mais sans contexte, ce qui rend La fin de l’homme rouge difficile à lire. Des scènes insoutenables, mais au bout du compte, une meilleure compréhension du peuple russe même si nos différends ne semblent pas prêts de disparaître.

En arrière-plan, la cathédrale St Basil à Moscou, au premier plan, la couverture du livre de Svetlana Alexievitch, La fin de l'homme rouge
En arrière-plan, la cathédrale St Basil à Moscou

Un livre de témoignages

Des hommes et des femmes témoignent de leur existence dans l’Union soviétique et pendant la perestroïka. Ce sont aussi des phrases tirées de bruits de la rue, de bruits de café ou de conversations de cuisine, ces dernières semblant avoir eu une réalité propre en Russie. Il n’y a donc pas de fil conducteur, ce qui rend ce livre de 540 pages un peu difficile à lire.

Le prix Nobel de littérature a été décernée à Svetlana Alexievitch en 2015.

Des années 1990 au début des années 2010

Il manque des repères et des contextes (à moins que vous ne soyez un fin connaisseur de l’histoire russe). J’avoue qu’à ma grande honte, j’en savais bien peu : la chute du mur, bien sûr, Gorbatchev, la tentative de putsch de 1991, Boris Eltsine et puis Poutine… mais ce qu’avaient vécu les Russes ? Sans doute quelques brèves, çà et là, vite entendues et vite oubliées.
J’ai eu besoin à plusieurs reprises de me plonger dans Wikipédia

Le peu de valeur de la vie humaine

C’est ce que j’ai ressenti tout au long du livre. Et cette phrase qui revient souvent (elle était affichée sur les portes du camp de Solovski) :

« Nous mènerons d’une main de fer l’humanité vers le bonheur »

Elle a un sens pour vous ? Pour moi, aucun.

Un jour qu’un jeune homme regardait la télévision avec son père, un reportage sur des robots sophistiqués, les deux hommes voient le robot sauter sur une mine. La réaction du vieux soldat :

« Foutre en l’air une machine qui vient de l’étranger ? On manque d’hommes ou quoi ? »

Le jeune homme conclut :

« Pour lui, la vie a moins de valeur qu’un bout de ferraille. »

Sacrifier au bien commun

« Oui ! Notre plus grand rêve, c’était de mourir. De nous sacrifier, de tout donner. Le serment des komsomols : “je suis prêt à donner ma vie pour mon peuple s’il le faut.” Et ce n’était pas seulement des mots, on nous éduquait vraiment comme ça. »

Alors, forcément, si sa propre vie a peu de valeur, celle du voisin n’en a pas non plus. Et quand on a commis des choses horribles (il n’y aurait jamais eu Hitler ou Staline si des millions de personnes ne les avaient pas suivis), impossible de revenir en arrière, de ne pas croire que le communiste soit autre chose que la solution à tout.

À propos des dénonciations :

« D’un côté, le pouvoir broyait les êtres humains, mais d’un autre côté, les gens ne se faisaient pas de cadeaux entre eux. Ils ne demandaient que ça. »

Ce que j’ai appris en lisant ce livre

À mieux comprendre ce pays pas si lointain et ses habitants, comprendre qu’ils n’étaient pas prêts pour la liberté (tellement précieuse à nos yeux) et encore moins pour le capitalisme. Le désaccord entre les deux blocs n’est pas prêt à s’effacer.

Mon avis en résumé

Ce que vous aimerez :

  • En apprendre beaucoup sur la Russie

Ce que vous regretterez (ou pas) :

  • Le manque de contexte et d’explications
  • La difficulté de lecture

Ma note globale

Ce livre est à lire, mais il est difficile : 4/5

Lecture exigeante

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Info-livre : La fin de l’homme rouge par Svetlana Alexievitch

Couverture du livre de Svetlana Alexievitch, La fin de l'homme rouge

Editeur : Babel
ISBN : 978-2-330-06684-0
Pages : 675
Date de parution : 07/09/2016

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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