La mort est mon métier — Robert Merle

Qu’il est dérangeant de lire La mort est mon métier ! Écrit à la première personne, il raconte la vie d’un monstre, d’un psychopathe qui a envoyé des centaines de milliers d’êtres humains dans les chambres à gaz du camp de concentration d’Auschwitz.

En arrière plan, Ne pas oublier, au premier plan, couverture du livre de Robert Merle, La mort est mon métier
L’histoire d’un homme dénué de toute empathie, de toute humanité.

Cette œuvre fait partie de ma liste de livres à lire absolument.

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L’univers narratif

Le roman commence en 1913. Il retrace très brièvement la Première Guerre mondiale, les exigences démesurées des alliés vis-à-vis de l’Allemagne vaincue, la montée de l’antisémitisme, celle du nazisme et la Seconde Guerre mondiale.

Les personnages

#Rudolf Lang
Rudolf Lang pour Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz. Il grandit dans une famille catholique où le père tout puissant décide de tout. Il a peur de ce dernier sans pourtant comprendre que quelque chose ne fonctionne pas dans son entourage. Très vite, le malaise s’installe devant les réactions de l’enfant ou de l’adolescent.

Himmler au camp de Dachau
Himmler au camp de Dachau.

#Heinrich Himmler
Maître absolu des SS, il a toute autorité sur les camps de concentration et d’extermination. Il apparaît dans le livre comme le chef vénéré à qui Rudolf Höss obéit aveuglément. Ce qui n’empêchera pas ce dernier de trouver des solutions pour tuer plus, pour tuer plus vite.

#Elsie
L’épouse de Rudolf Lang, n’a jamais été nazie. Elle ignore les activités de son mari jusqu’à ce qu’elle l’apprenne un peu par hasard.

L’histoire

L’histoire d’un homme dénué de toute empathie, de toute humanité. Les pages qui concernent son « travail » en tant que commandant d’Auschwitz sont éprouvantes. Mais elles ont le mérite de montrer comment grâce à lui, et d’autres bien sûr, la Solution finale a pu être mise en place. Plus d’un million de personnes moururent à Auschwitz (90% de juifs). Parmi elles, Charlotte Salomon et Irène Némirovsky.

Le style

Incipit :

« Je tournai dans la Kaiser-Allee, une bouffée de vent et de pluie glaciale cingla mes jambes nues, et je me rappelai avec angoisse qu’on était un samedi. »

Citation :

Himmler doit inaugurer les fours crématoires, mais il a du retard. Les juifs, incommodés par la chaleur, deviennent nerveux.

« Pick ne perdit pas son sang-froid. Il me téléphona et, haranguant la foule d’une fenêtre du Créma, il lui expliqua, par le truchement d’un interprète, que la chaudière des douches était en panne et qu’on était en train de la réparer. J’arrivai sur ces entrefaites. Je fis immédiatement apporter des seaux d’eau pour faire boire les juifs, je leur promis qu’on leur distribuerait du pain après la douche, et je téléphonai à Hageman de faire venir son orchestre de détenus. Quelques minutes après, il était là, les musiciens s’installèrent dans un coin de la cour, et se mirent à jouer des airs viennois et polonais. Je ne sais si c’est la musique seule qui les calma, ou si également le fait qu’on leur jouât des airs les rassurait sur nos intentions, mais peu à peu, le tumulte s’apaisa, les juifs cessèrent de s’agiter, et je compris que lorsqu’Himmler arriverait, ils ne feraient pas de difficultés pour descendre dans le vestiaire souterrain. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

  • Un roman historique sur la mentalité d’un nazi

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :

  • Ce livre, publié en 1952, ne tient pas compte des dernières recherches.

Ma note

Difficile de donner une note à La mort est mon métier. Peu de plaisir à le lire, mais pourtant essentiel

Pour aller plus loin

Rudolf Höss a écrit ses mémoires sous le titre : Le commandant d’Auschwitz parle, un document historique essentiel sur la mentalité des bourreaux. Il montre que, sans ses zélés serviteurs, Hitler n’aurait rien pu faire. Robert Merle a surtout basé La mort est mon métier sur les entretiens de Rudolf Höss avec un psychologue américain lors des procès de Nuremberg, document qui lui paraissait plus fiable que ses mémoires.

Il est à noter que la première partie est une reconstruction imaginaire de l’enfance du tortionnaire alors que Robert Merle estime avoir fait un travail d’historien dans la deuxième partie. Néanmoins, les dates avancées par Rudol Höss, ainsi que les chiffres, apparaissent aujourd’hui contestables. Source : Wikipédia

Rudolf Höss lors du procès de Nuremberg
Rudolf Höss lors du procès de Nuremberg

A propos de nazis

Toute la lumière que nous ne pouvons voir — Anthony Doerr

En arrière-plan, un croquis de Saint-Malo, au premier plan, la couverture du livre d'Anthony Doerr, Toute la lumière que nous ne pouvons voir.
Le livre débute avant la Deuxième Guerre mondiale et se termine en 2014.

Erika Sattler
Hervé Bel

A l'arrière-plan, un avion de combat et au premier plan la couverture du livre de Hervé Bel, Erika Sattler
L’histoire vue par une allemande nazie

Info-livre : La mort est mon métier par Robert Merle

Couverture du livre de Robert Merle, La mort est mon métier

Editeur : Gallimard – Folio
ISBN : 978-2-07-036789-4
Pages : 369
Date de parution : 25/03/2007
(initialement paru en 1952)

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Crédits photos
Himmler au camp de Dachau. – Attribution: Bundesarchiv, Bild 152-11-12 / CC-BY-SA 3.0

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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