La révolte des filles perdues — Dorothée Janin

S’il y a une quantité presque infinie de livres sur la Deuxième Guerre mondiale, les années qui suivent sont souvent oubliées. C’est le grand intérêt du livre de Dorothée Janin, La révolte des filles perdues, de comprendre un peu mieux les hiérarchies de valeurs de cette année-là. Rentrée littéraire 2023.

Un arbre généalogique en arrière-plan, la couverture du livre de Dorothée Janin, La révolte des filles perdues au premier plan.
1947, une période méconnue

Service Presse

Que se passe-t-il ?

Me Valère a réussi sa vie et ne se préoccupe pas de son passé. Son fils Jonathan, découvre le certificat de naissance de son père. En pleine crise d’adolescence, il en est gravement perturbé et sa psychologue suggère une psychogénéalogie. Elvire entre en scène, malgré la réticence de Serge Valère.

Dorothée Janin a voulu écrire une fiction, mais l’histoire, expédiée en quelques pages, ne présente pas grand intérêt. J’aurais pourtant aimé qu’elle creuse certains thèmes, tels que le ressenti des descendants des filles perdues — un peu caricatural dans le livre (Serge Valère s’en moque, Jonathan en tombe malade).

Une intrigue prétexte donc pour nous parler d’une révolte de pupilles de l’Éducation surveillée, de leurs conditions de vie et des motifs qui les ont amenées là. L’établissement n’avait rien à envier à une prison.

Comme dans L’enragé de Sorj Chalandon, les enfants nés dans une misère sociale sont vite jugés irrécupérables. Leur donner une éducation, pour quoi faire ? Coups et punitions, c’est tout ce que cette engeance mérite. Bref, ils effraient les braves gens, mais les filles sont traitées de prostituées, voire de sorcières.

Au fur et à mesure des découvertes d’Elvire, les mêmes informations, encore et toujours ; des informations intéressantes, certes, mais qui ne suscitent aucune autre réaction que la consternation que ces situations aient existé.

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Où et quand ?

En 1947, dans la prison de Fresnes où L’IPES, Institution Publique d’Éducation Surveillée, est installée.

C’est pour cette période méconnue que je vous recommande ce livre. 1947, deux ans seulement après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en filigrane, l’autrice décrit une France qui n’en a pas fini avec ses démons, et une hiérarchie des valeurs très étrange comparée à celle que nous avons.

Les personnages

Difficile de s’y attacher, on sait trop peu de choses sur eux. Et je n’ai pas grand-chose à écrire de plus que ce qu’il y a dans la première partie. Bon, il y a Elvire, quand même.

Elvire
Quelques kilos en trop, selon Me Valère, elle vient de se former à la généalogie et a été embauchée par un ami. Elle ne peut pas avoir d’enfants, ce qui la mine. Elle a fait son Alya1 après trente ans, est revenue en France. S’il y a un rapport avec le reste de l’histoire, je suis passée à côté.

Comment est-ce écrit ?

Dorothée Janin relate les faits, cite des documents. L’écriture est plus journalistique que littéraire.

Incipit :

« 6 juin 1947
Centre pénitentiaire de Fresnes : la plus grande prison d’Europe, plantée au cœur d’une bourgade champêtre, en ceinture de Paris. Depuis les cellules, à 5 heures du matin, on entend à la fois le chant du coq et le premier train de banlieue s’engouffrer dans le tunnel de la croix de Berny — tout autour s’étale la campagne, traversée certaines aubes par le convoi d’un condamné à mort. »

Citation :

« Dans la presse, je le remarque, car cela saute aux yeux, le vocabulaire de la sorcellerie et de la possession satanique revient sans cesse. Ainsi, aussitôt après leur arrivée, pour dire que la révolte continue, je lis que le sabbat recommence. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

  • L’année 1947 et sa hiérarchie de valeurs

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :

  • Un livre de journaliste, plus qu’un livre de romancière
  • Des répétitions

Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages2,0/5
Intrigue2,0/5
Écriture4,0/5
Moyenne3,3/5
Plus de détails sur le système de notation

Bagnes ou prisons

L’enragé
Sorj Chalandon

En arrière-plan, des mains tenant des barreaux, au premier plan, la couverture du livre de Sorj Chalandon, L'enragé
Un livre sombre, mais prenant que je vous recommande vivement.

Tous les hommes n’habitent pas
Jean-Paul Dubois

A l'arrière-plan, l'intérieur d'une prison, au premier plan, la couverture du livre de Jean-Dubois, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon.
Un duo improbable de prisonniers mais pas seulement…

Info-livre : La révolte des filles perdues par Dorothée Janin

Couverture du livre de Dorothée Janin, La révolte des filles perdues

Editeur : Stock
ISBN : 978-2-234-09509-0
Pages : 321
Date de parution : 23/08/2023

  1. Le fait d’immigrer en Israël pour un juif. ↩︎

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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