Un thème fantastique, celui du pacte avec le diable, mais revisité avec humour, tout ce que j’aime dans un livre fantastique. La rose des carcasses est une excellente surprise, et finalement un coup de cœur malgré quelques touts petits défauts.
Service Presse
L’intrigue
Pendant que l’église Sainte-Marie Matfelon brûle, un enfant de onze ans ne s’y intéresse pas, trop occupé à dessiner, avec un morceau de charbon, un chat qui fouille les ordures. Une calèche s’arrête et des hommes masqués en sortent pour pénétrer dans un asile pour les pauvres. Ils enlèvent une jeune femme dont la beauté fascine l’apprenti artiste, qui fera tout pour la sauver. Il saute à l’arrière du véhicule, parvient dans une maison somptueuse où il découvre une vaste salle illuminée de cierges. La victime est attachée sur un autel, entourée d’hommes dont le visage est dissimulé dans un capuchon.
Cette première scène, particulièrement réussie, est haletante.
Une intrigue dans la lignée des livres d’Oscar Wilde (Le fantôme de Canterbury) ou du film de Mel Brooks (Frankestein Junior), en plus contemporain.
Je vous ai parlé d’un pacte avec le diable, je me suis demandée tout au long du livre comment l’auteur allait le dénouer. Elle s’en sort élégamment, conclut l’histoire avec quelques surprises.
L’univers narratif
À Londres au XIXe siècle, on y évoque encore Jack l’Éventreur, même au sein de la bonne société. Les costumes des personnages sont décrits en détail, ce qui permet d’imaginer parfaitement leur univers.
Les personnages
#Adrian Meredyth
Peintre de talent, s’il s’écoutait, il ne ferait que ça, peindre, enfin presque, parce qu’il est aussi préoccupé par la personne qui lui a pris son cœur. Mais il lui faut rencontrer les hauts personnages qui le protègent, il faut bien vivre.
Adrian est toujours prêt à sauver des gens, et se faire des amis très rapidement, surtout s’ils sont beaux et qu’il peut les peindre.
#Melmoth
Domestique d’Adrian, il est sans scrupule, cynique et sarcastique à souhait. Un personnage irrésistible.
#Edgar de Beaumont
À moitié Français comme son nom l’indique, Edgar est le meilleur ami d’Adrian. Malgré ses rondeurs, Edgar est un dandy accompli, et parfois ridicule. Il déteste Melmoth qui le lui rend bien et qui aurait toujours le dernier mot si Adrian n’intervenait pas.
Le style
Le style est soutenu, voire flamboyant, parfaitement adapté au sujet de La rose des carcasses. J’ai parfois regretté qu’il prenne le pas sur l’intrigue, infligeant aux lecteurs des pages de description pas forcément captivantes.
Incipit :
« Les cloches de Sainte-Marie Matfelon ne sonneraient plus, après cette nuit-là.
Ce fut à l’heure du crime que le ciel londonien, perpétuellement noirci de smog, revêtit un manteau de plus sombres ténèbres, tissées par la fumée qui s’élevait de l’église en proie aux flammes. Enflées, rubéfiées, purulentes de leur sacrilège festin, les langues de feu léchaient, dans leur inexorable ascension vers le toit en flèche du lieu saint, ses murs peints à la chaux — de ce blanc immaculé qui donna son nom au quartier de Whitechapel. »
Citations :
« Ses joues ruisselaient de larmes qui, loin de gâter sa joliesse, rehaussaient d’un vernis scintillant l’éclat de ses prunelles, et de son teint, la douce lactescence. »
« Cela ne sera pas chose aisée, j’en conviens. Mais je ne renoncerai pas, Adrian… même face à dix mille concurrents dans la course à son cœur ! jura-t-il, sur un ton exagérément dramatique. Cette fois, j’aurais le courage de l’aborder… dussé-je assommer tous mes rivaux un par un ! Je ne m’en irai pas d’ici avant d’avoir décroché un regard, un mot d’elle… et même, osons rêver… un de ses sourires, la grâce des grâces. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Un pacte avec le diable, mais revisité
- Des personnages savoureux
- Un style adapté
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Quelques longueurs
Un de mes sept livres autoédités préférés
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 5,0/5 |
Intrigue | 4,5/5 |
Style | 4,5/5 |
Humour | 4,0/5 |
Moyenne | 4,6/5 |
Lecture assez facile
À vous maintenant
Vous l’avez lu ? Donnez-moi votre avis en commentaires. Pensez à activer la cloche qui se situe avant le bouton Publier le commentaire pour recevoir un mail avec les réponses à votre commentaire.
Autre roman fantastique qui se passe au XIXe
L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde
Robert Louis Stevenson
La peau de chagrin
Honoré de Balzac
Info-livre : La rose des carcasses par Wilhelmina Wilder
Editeur : Librinova
ISBN : 979-10-262-8514-4
Pages : 457
Date de parution : 12/08/2021
Restons en contact
Inscrivez-vous à la newsletter
Un grand coup de chapeau pour ce pacte, cité admirablement en cet ouvrage éloquent, qui nous lie à lui.
Certes prodigue en effets stylistiques traités
en long en large avec grandiloquence et par là-même “décoiffants”.
Pris et repris on ne saurait, nous, être délivrés de l’impact que ce livre opère magistralement en nos esprits, tout acquis au talent indéniable de l’auteure.
sujet qui engage …une fin amenée ici formidablement imprévue..
Sujet sérieux abordé avec une élégance avérée, plus le petit clin d’oeil nous étant adressé !
Un livre qui mériterait d’être davantage connu.