J’ai dévoré le récit de David Grann, Les naufragés du Wager comme un roman d’aventures. Il est pourtant plus sombre, et rempli de détails qu’on ne trouve pas dans des fictions.
Que se passe-t-il ?
Le 18 septembre 1740, une escadre de six bateaux de guerre anglais quitte la rade de Spithead pour harceler les colonies espagnoles. Non sans mal, 2000 hommes sont embarqués, seulement 188 reviendront ; à la fois un exploit maritime et un désastre. Les navires parviennent à franchir le cap Horn, mais le Wager est séparé des autres ; il échoue alors sur une île, 140 hommes rejoignant la terre en canots.
Le récit se lit comme un roman. J’ai été surprise par le peu de moyens de cette époque pour se repérer ou estimer la vitesse d’un navire alors que les marins se lançaient dans un inconnu aux multiples dangers. J’ai aussi été fascinée par ceux qui ont survécu. Certaines ellipses « un mois plus tard » me laissaient perplexe : comment ces marins qui mouraient de faim, avaient-ils pu subsister jusque-là, tout en maîtrisant une embarcation de fortune ? Un roman d’aventures, donc, mais sombre, nous ne sommes pas chez Jules Verne.
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Quels sont les thèmes ?
- Exploit maritime
- Naufrage
- Mutinerie
- Survie en milieu hostile
- Aventures
Qui sont les protagonistes ?
David Grann a utilisé les documents laissés par nombre d’entre eux. Il arrive à nous les rendre proches.
John Byron
Il a seize ans lorsqu’il embarque sur le Wager. Il aura du mal à se décider entre la loyauté envers son commandant et son désir de survie. Il est le grand-père du poète Lord Byron.
Le canonnier John Bulkeley
Malgré des qualités exceptionnelles de chef, il n’est pas assez bien né pour être autre chose que canonnier. Et pourtant, ces qualités seront précieuses pour la survie des marins. Enfin… à condition d’être d’accord avec son commandant.
Le commandant Cheap
Imbu de son autorité, il aura du mal à conserver la loyauté de ses hommes.
Comment est-ce écrit ?
Incipit :
« Chaque membre de l’escadre embarquait à bord avec un coffre de marine et le poids de son histoire intime : chagrin d’amour, peine de prison passée sous silence, femme enceinte éplorée laissée sur le carreau. Ou encore soif de gloire et de richesse, peur de la mort. »
Citation :
« Contemplant l’île où le Wager s’était drossé, il remarqua qu’elle était assaillie de tous côtés par une mer écumante et déchaînée — “un tableau, selon ses propres mots, composé de lames si épouvantables qu’elles décourageaient les plus audacieux de tenter de s’en échapper avec de petits esquifs”. Il semblait n’y avoir aucune issue. »
Lord Byron, le poète, n’a pas connu son grand-père, mais il s’est parfois inspiré de son aventure :
« Que pouvaient-ils ? Cependant, la rage de la faim se fit sentir ;
Don Juan
en conséquence, malgré les supplications de don Juan,
son épagneul fut tué et distribué par rations. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé :
- Les détails tirés des récits
- Un livre prenant
- Tout ce que j’ai appris
Mes notes
Les naufragés du Wager est un livre que je recommande : 4,7/5
Si vous aimez les expéditions maritimes des temps passés, je vous recommande la biographie de Stefan Zweig, Magellan.
Info-livre : Les naufragés du Wager par David Grann
Editeur : Sous-sol (Editions du)
ISBN : 978-2-36468-411-9
Pages : 436
Date de parution : 25/08/2023
J’ai lu et dévoré son Killers of the flower moon (pour moi, meilleur que le film qu’en a tiré Scorsese) et je pense que je lirai aussi celui-ci ! Merci pour la chronique 🙂
Merci Caroline. Je note que le livre que tu cites. Les naufragés du Wager m’a beaucoup intéressée.