Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon aborde Anne Franck comme une écrivaine prodige et pas seulement comme un symbole, son journal comme une œuvre et pas seulement comme la dernière trace d’une adolescente juive assassinée par les nazis.

Quoi qu’il en soit, il n’y a jamais assez de livres pour rappeler la Shoah, et tout ce qu’elle a arraché au monde. C’est le cas de chaque génocide. Coup de cœur.
Service Presse
Une nuit au musée
En réalité, c’est une nuit dans un appartement d’Amsterdam, resté vide depuis que la Gestapo a arrêté la famille Frank et leurs amis. Un logement vide, certes, mais je me souviens de la charge émotionnelle, pour moi, mais aussi pour mes enfants.
Comme l’a voulu Otto Frank, le visiteur se confronte à l’absence. Lola a beau se défendre, réfuter le symbole, dire qu’Anne Franck n’appartient à personne, l’émotion est bien là et l’empêche de pénétrer dans la chambre qu’Anne occupait avec la dernière personne venue se réfugier dans l’Annexe.

Son célèbre journal
« Comment l’appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? »
Et vous, vous gardez-vous en mémoire le contenu de ce texte ? Saviez-vous — c’est Lola Lafon qui me l’a appris — qu’Anne Franck l’a retravaillé en espérant qu’il soit lu ? C’est bien l’œuvre d’un écrivain que l’on donne à lire aux écoliers, sans le préciser, j’imagine, aujourd’hui comme hier.
« S’il se réjouit de l’écho que rencontre encore l’histoire d’Anne Frank, le directeur regrette que cette adoration pour la jeune fille fasse de l’ombre à son œuvre, celle d’une autrice prodige. »
Le devoir de survivre
L’auteur fait part de ses réflexions sur la responsabilité des survivants ou de leurs enfants :
« Il ne pourra se contenter d’exister. Il héritera d’un devoir : celui de vivre plus fort, pour et à la place des disparus. »
Des thèmes que l’on retrouve dans La carte postale (Anne Berest) ou dans Idiss (Robert Badinter).
Une France fantasmée
C’est le plus douloureux pour la Française catholique que je suis (même si je suis une fille d’un résistant, rescapé d’Auschwitz, arrêté aussi pour avoir fourni de faux papiers à des juifs), la confiance qu’avaient les juifs en cette France des droits de l’homme qui a envoyé des familles entières à la mort.
« Mes grands-parents parlaient russe, polonais, hébreu, yiddish et français. Ils étaient laïcs et communistes, ne fêtaient aucune fête juive. Ils s’imaginaient français.
C’était avec un plaisir émerveillé, une déférence d’invités qu’ils faisaient l’apologie du pays des droits de l’homme et citaient Jaurès. »
Ce n’est jamais fini
Est-ce que ce le sera un jour ?
Lola Lafon rappelle la phrase terrible de Raymond Barre, après l’attentat de la rue Copernic en 1980, opposant les juifs se rendant à la synagogue à des Français innocents qui traversaient la rue.
Lola Lafon boucle son livre sur une autre histoire de massacre que je vous laisse découvrir parce qu’elle est poignante et qu’elle avertit : personne n’est à l’abri d’être considéré comme un danger qui doit être éliminé.
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Un livre très émouvant
- Anne Franck, écrivain, pas seulement symbole
- L’appel à rester vigilant.
Mes notes
5/5 évidemment
Lecture assez facile
Un des meilleurs livres du moment (2022) – Une des meilleures nouveautés de poche (2023)
À vous maintenant
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Info-livre : Quand tu écouteras cette chanson par Lola Lafon

Editeur : Stock
ISBN : 978-2-234-09247-1
Pages : 249
Date de parution : 17/08/2022
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Crédit photo
Façade de l’immeuble : Massimo Catarinella sous licence CC BY-SA 3.0