« Apeirogon : une forme possédant un nombre dénombrablement infini de côtés. »
Vous êtes perplexe ?
« Pris dans sa totalité, un apeirogon approche de la forme d’un cercle, mais un petit fragment, une fois grossi ressemble à une ligne droite. On peut finalement atteindre n’importe quel point à l’intérieur du tout. Tout est atteignable. Tout est possible, même l’apparemment impossible. »

Cette définition est apparue un peu tard dans le livre — même si j’avais cherché la définition du mot (incompréhensible !) sur Wikipédia — parce qu’elle donne un sens à la structure qui représente les facettes infinies du monde. L’ouvrage est composé de 1001 chapitres plus ou moins longs, 1001 comme les contes des Mille et une nuits (source : interview de Colum McCann dans l’émission La grande Librairie du 08/09/2021).
Une histoire vraie
L’auteur prévient qu’il s’est emparé de l’histoire, avec l’autorisation de Rami Elhanan et Bassan Aramin.
Le pire de l’homme
Smadar Elhanan, une jeune israélienne de 14 ans est tuée dans un attentat-suicide à Jérusalem.
Dix ans plus tard, le 20 janvier 2007, Abir Aramin, une écolière palestinienne de dix ans est tuée par un soldat israélien alors qu’elle s’apprêtait à rentrer à l’école après avoir acheté des bonbons.
Y a-t-il quelque chose de pire que de perdre un enfant ?
Le meilleur de l’homme
Rami et Bassan auraient dû se haïr, mais devenus amis, ils donnent des conférences pour la paix. Rami ne veut pas de l’Occupation, Bassan a étudié la Shoah. Ils essaient de se faire entendre de ceux qui n’écoutent pas. Ils racontent leur histoire et à son tour Colum McCann raconte leur histoire, mais pas seulement, il relate aussi l’histoire du monde.
Une structure très éclatée
L’auteur s’étend longuement sur les migrations des oiseaux, le dernier repas de François Mitterand. Les histoires d’Abir et Smadar sont racontées, chacune, d’abord petite ligne droite par petite ligne droite.
Un roman difficile à lire
Passer d’un sujet à l’autre et n’avoir que des visions parcellaires de toutes ces facettes de notre monde requiert des efforts pour le lecteur, mais ce n’est pas un effort vain.
Je n’oublierai pas ce livre
Les efforts fournis pendant la lecture d’Apeirogon ont eu pour effet de graver cette histoire, aussi terrible que porteuse d’espoir, dans ma mémoire.
« Mais la paix est une réalité. Question de temps. Regardez l’Afrique du Sud, l’Irlande du Nord, l’Allemagne, la France, le Japon et même l’Égypte. Qui aurait cru que ce serait possible ? Est-ce que les Palestiniens ont tué six millions d’Israéliens ? Est-ce que les Israéliens ont tué six millions de Palestiniens ? Les Allemands, eux, ont tué six millions de juifs, et regardez, aujourd’hui, il y a un diplomate israélien à Berlin et un ambassadeur d’Allemagne à Tel-Aviv. Vous voyez, rien n’est impossible. »
Mon avis en résumé
Pourquoi vous devez lire ce livre :
- Une histoire vraie qui donne de l’espoir malgré sa terrible origine
- Un roman pour mieux comprendre une guerre qui n’est pas la nôtre.
Malgré :
- La difficulté de lecture
Ma note
Note (subjective) : 4/5
Et vous ? Avez-vous été séduit par cette structure en forme d’apeirogone, qui rend la lecture difficile ? Dites-le en commentaires ?
Info-livre : Apeirogon par Colum McCann

Editeur : 10/18
ISBN : 978-2-264-07812-4
Pages : 648
Date de parution : 19/08/2021
(Paru initialement chez Belfond le 20/08/2020)