Ásta – Jón Kalman Stefánsson

Ásta — Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ? est un livre envoûtant grâce à son écriture qui compense la difficulté à entrer dans l’histoire, un voyage magique en Islande sur plusieurs décennies.

En arrière-plan, une pièce de puzzle et au premier plan, la couverture du livre de Jón Kalman Stefánsson, Ásta
Des années 1950 à nos jours, en Islande

Que se passe-t-il ?

Le roman commence à la conception d’Ásta qui porte ce prénom que ses parents ont trouvé dans un livre de l’écrivain islandais Halldór Laxness, Gens indépendants. À une lettre près, Ásta signifie amour en Islandais.

Le roman raconte la vie d’Ásta, mais pas seulement, celle de son père, Sigvaldi, et de sa mère, Helga. Il parle d’amour, de littérature islandaise et de musique.

Analyse
L’histoire est racontée sous forme de puzzle, avec des sauts dans le temps ou dans l’espace. Ce n’est qu’à la fin que le tableau est complet. Il faut donc s’accrocher pour entrer dans le livre. J’ai été captivée par certaines histoires et hop, l’auteur passe à autre chose. L’émotion, en ce qui me concerne, est arrivée à la fin du livre, quand le puzzle est achevé, une émotion forte qui avait fait défaut jusque-là. Il y avait pourtant d’autres évènements dramatiques. Les passages prenants sont nombreux : la rencontre de Josef et Ásta dans le Strönd, la mort de Sigvaldi, mais ils sont entrecoupés de fragments que j’avais du mal à situer dans le temps.

Où et quand ?

L’histoire se déroule des années 1950 à nos jours, en Islande, à Reykjavik et dans le Strönd, en Autriche et en Norvège aussi. La peinture de la vie paysanne en Islande dans les années 1960 est saisissante.

Ferme en Islande
Ferme en Islande

Qui sont les personnages ?

Le narrateur
Il raconte l’histoire d’Ásta, et à la fin j’ai cru deviner qui il était. Avez-vous pensé la même chose ?

Ásta
Étrangement, ce n’est pas elle qui m’a le plus intéressée, peut-être parce que sa vie est racontée de façon tellement fragmentée que je n’ai pas vraiment suivi le fil. Ásta n’est pas non plus très cohérente.

Sigvaldi
Il tombe d’une fenêtre et agonisant sur le trottoir, il revoit des pans de sa vie, dans le désordre.

Josef
Comme j’aurais aimé en savoir plus sur le personnage le plus attachant du livre.

Kristin et Arni
Ásta, alors adolescente, est envoyée chez eux, après avoir cassé le nom d’un garçon. Kristin a une sœur qui a eu une histoire tragique et mystérieuse.

Analyse
Beaucoup de personnages apparaissent çà et là avec des histoires plus ou moins intéressantes. Mais ils ne sont pas le point fort du livre.

Comment est-ce écrit ?

Incipit :

« Les pages qui suivent renferment le récit de la vie d’Ásta, qui a jadis été jeune, mais qui est nettement plus âgée au moment où ces lignes sont écrites, ou, disons plutôt hâtivement griffonnées, puisque tout advient à grande vitesse, y compris quand l’histoire avance si lentement que le temps semble presque immobile. »

Citations :

« Être un bon paysan est depuis toujours considéré comme la réussite suprême en Islande. C’est ce qui compte le plus. La seule chose qui permette vraiment de prouver votre valeur d’être humain. Elle est plus importante que les titres honorifiques, l’éducation, les prouesses dans le domaine des arts ou des sciences. Plus grand est le chemin, meilleur le paysan. Un bon paysan est un homme accompli, il aura sa place à l’endroit le plus agréable du paradis. »

Analyse
L’écriture est envoûtante, semée de paragraphes forts. Rien que pour cela, je vous recommande ce livre. Elle est suffisamment précise pour comprendre ce qui se passe dans la tête de Sigvaldi, agonisant sur un trottoir.

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

  • L’écriture
  • Des passages somptueux
  • La vie en Islande

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :

  • La construction sous forme de puzzle.

J’ai beaucoup de mal avec les constructions en forme de puzzle quand la structure est très éclatée comme dans ce livre de Jón Kalman Stefánsson. J’ai eu les mêmes difficultés avec le roman de Marie-Hélène Lafon, Histoire du fils. En revanche, j’ai beaucoup aimé La cité des nuages et des oiseaux d’Anthony Doerr. Et vous, que pensez-vous de ce type de narration ?

Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages3,5/5
Intrigue3,5/5
Écriture5,0/5
Moyenne4,3/5
Plus de détails sur le système de notation

Lecture exigeante

À vous maintenant

Vous l’avez lu ? Donnez-moi votre avis en commentaires. Pensez à activer la cloche qui se situe avant le bouton Publier le commentaire pour recevoir un mail avec les réponses à votre commentaire.

Acheter d’occasion

Ce livre vous tente ? Achetez-le d’occasion grâce au lien ci-dessous. Lien affilié, c’est-à-dire que si vous achetez après avoir cliqué sur ce lien, je toucherai une commission (sans coûts supplémentaires pour vous).

D’autres romans islandais

La cloche d’Islande
Halldór Laxness

En arrière-plan, une cloche et au premier plan, le livre d'Halldór Laxness, La cloche d'Islande
« Il fut un temps, est-il dit dans les livres, où la nation islandaise ne possédait qu’un seul bien qui eût quelque valeur marchande. C’était une cloche . »

Rosa Candida
Auður Ava Ólafsdóttir

Des roses en arrière-plan, et la couverture du livre de Auður Ava Ólafsdóttir, Rosa Candida
Dans la plus belle roseraie du monde…

Info-livre : Ásta par Jón Kalman Stefánsson

Littérature islandaise

Couverture du livre de Jón Kalman Stefánsson, Ásta

Editeur : Folio
ISBN : 978-2-07-279430-8
Pages : 480
Date de parution : 05/09/2019

Restons en contact

Inscrivez-vous à la newsletter

En savoir plus sur l’utilisation des données

Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

J'adore discuter de mes lectures. N'hésitez pas à me laisser des commentaires ou à me rejoindre sur les réseaux sociaux.

Rédactrice NetGalley

Articles: 655
S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires